email print share on Facebook share on Twitter share on LinkedIn share on reddit pin on Pinterest

Nanouk Leopold • Réalisatrice

“Un récit d'initiation sur un personnage de 50 ans"

par 

- It's All So Quiet est le cinquième film de la Hollandaise Nanouk Leopold, mais sa première adaptation.

It's All So Quiet [+lire aussi :
critique
bande-annonce
interview : Nanouk Leopold
fiche film
]
raconte l'histoire d'Helmer, un fermier d'âge mûr dont le père, qui ne peut plus se déplacer, est désormais installé à l'étage de leur maison, ce qui donne à Helmer l'occasion, enfin, d'explorer son attirance pour les hommes. C'est le cinquième film de la Hollandaise Nanouk Leopold, mais sa première adaptation.

Cineuropa : C'est votre première adaptation. Comment le roman de Gerbrand Bakker vous est-il arrivé entre les mains ?
Nanouk Leopold : Ma productrice, Stienette Bosklopper, en a acheté les droits. Elle a d'abord tenté de l'adapter avec quelqu'un qui n'est pas parvenu à quelque chose qui fonctionnait, alors j'ai proposé d'essayer. Au début, j'avais assez peur parce qu'il ne s'agissait que de confectionner le scénario, or je ne m'étais jamais vue comme une scénariste et je n'avais surtout jamais adapté le travail de quelqu'un d'autre. Personne ne pensait que je finirais par réaliser le film, pas même moi. Finalement, nous avons évoqué cette possibilité, "si d'aventure je devais tomber amoureuse du sujet". Stienette était en discussion avec des metteurs en scène potentiels quand je lui ai dit que je voulais aussi réaliser le film. Après Brownian Movement [+lire aussi :
bande-annonce
fiche film
]
, je ressentais le besoin d'aller dans une autre direction.

(L'article continue plus bas - Inf. publicitaire)

Ce film est différent de vos réalisations précédentes, entre la caméra à l'épaule, l'angle masculin et non féminin, et l'ancrage de l'histoire dans un univers de travailleurs ruraux et non dans la classe moyenne urbaine. Quelles ressemblances voyez-vous entre ce film et les autres ?
Les personnages parlent peu, et cette fois, je pense que ce choix leur correspond encore mieux. Dans la vraie vie, il me semble que les fermiers parlent peu, mais c'est peut-être une idée que je me fais ! En tout cas, ce choix m'a semblé juste.

Qu'est-ce qui a été le plus difficile dans le travail d'adaptation à partir d'un livre ?
On ne peut pas faire de la page un du livre la première page du scénario. La manière dont le temps est construit et utilisé dans les romans est très différente. Les films doivent composer avec le temps d'une séance, soit environ 90 minutes, donc beaucoup de choses restent très superficielles par rapport à un roman, où l'on peut aisément avancer et reculer dans le temps. J'ai supprimé une bonne partie des intrigues secondaires et je me suis rendu compte que l'écriture commence vraiment après, quand on a décidé des scènes qu'on voulait garder. C'est comme un gruyère plein de trous qu'il faut remplir de nouveau pour connecter les éléments qu'on veut garder. Le laitier flamand, par exemple, est un personnage composite qui ne se trouve pas dans le roman en tant que tel et qui évolue entre le passé et le présent. Et c'est au montage que je me suis rendue compte que l'action était portée non par une, mais par deux histoires d'amour (l'autre est avec un jeune employé de ferme).

It's All So Quiet est-il pour vous un projet séparé, ou ce film fait-il partie intégrante de votre oeuvre ?
J'ai craint qu'il ne devienne "cette adaptation qu'elle a faite, une fois", mais à présent je vois qu'il n'en va pas ainsi. Le projet est devenu mien. Je me suis toujours fiée à l'influence qu'a le subconscient sur les décisions quand on fait un film, mais la différence en l'espèce, c'est qu'on aurait pu me reprocher de ne pas prendre les bonnes décisions inconscientes, puisque le livre indiquait déjà dans quelle direction aller. Finalement, quand j'ai montré le film à Bakker, il en a été vraiment très heureux, ce qui m'a rendu très heureuse aussi. Il a compris qu'un film était un médium complètement différent et il a retrouvé intacte dans le film l'atmosphère du livre.

Le contraste entre les lieux du film (intérieurs/extérieurs, lieux ouverts/fermés, clairs/sombres) a souvent un sens métaphorique. Comment avez-vous développé le langage visuel du film ?
Comme il s'est avéré impossible de trouver la bonne ferme, ce qui vous voyez est un composite entre quatre fermes hollandaises et une ferme du nord de l'Allemagne. Avec ma responsable des décors, nous avons pris beaucoup de photos et visité beaucoup de fermes, ce qui nous a aidé pour les détails (comme l'endroit où les fermiers laissent leurs bottes ou sabots), mais aussi pour des éléments du récit. En intérieur, nous avons voulu donner l'impression qu'Helmer est toujours en train de se cacher, de sorte que nous avons beaucoup tourné dans des coins de pièces. La ferme est laide, froide, pratique, mais à la fin, elle est un peu plus romantique et ensoleillée. Le lieu où se passe une histoire est un des éléments les plus importants. Si on trouve le bon lieu, on a tout.

Comment décririez-vous le film en une phrase ?
Il parle de quelqu'un qui ne s'autorise pas à être lui-même et doit explorer qui il est pour être enfin heureux. C'est un récit d'initiation sur un personnage de 50 ans.

(L'article continue plus bas - Inf. publicitaire)

Vous avez aimé cet article ? Abonnez-vous à notre newsletter et recevez plus d'articles comme celui-ci, directement dans votre boîte mail.

Lire aussi

Privacy Policy