15/07/2013 - Ingrid Dokka nous parle de la nouvelle édition de Kult og kort for stort og smått (Les courts, c’est cool, pour les petits comme pour les grands), un projet qui s’adresse surtout aux enfants de sept à onze ans

Ingrid Dokka est chargée de la promotion des courts-métrages et documentaires à l'Institut Norvégien du Cinéma. Cet été elle se passionne pour la nouvelle édition de Kult og kort for stort og smått (Les courts, c’est cool, pour les petits comme pour les grands), un projet vieux d’ un an qui a d’emblée connu un vif succès. Il s’adresse surtout aux enfants de sept à onze ans.

Cineuropa: Pourquoi cette tranche d’âge?
Ingrid Dokka: Parce qu’on la néglige trop souvent. L’Institut souhaite promouvoir les films qui leur sont destinés. Nous avons donc réuni, dans un film d’une heure environ, neuf courts-métrages mis gratuitement à la disposition des salles de cinéma norvégiennes, sous forme de DCP (Digital Cinema Package), c’est à dire des copies d’exploitation en numérique. Les directeurs de salles peuvent librement projeter le film dans son intégralité, ou bien choisir un ou plusieurs courts-métrages qu’ils peuvent intégrer à leurs séances, aussi longtemps qu’ils le souhaitent. La durée d’exploitation est illimitée. L’an dernier quarante-huit salles on tenté l’expérience et n’ont pas eu à le regretter.

Formule à la carte.
Tout à fait. On peut moduler à sa guise, grâce à la souplesse du numérique. L'Institut assure la distribution cet été, et les Cinéclubs de Norvège prendront la relève à partir du 1er novembre.

C’est vous qui avez choisi les films?
Aidée en cela par un représentant des Cinéclubs, expert en matière de cinéma jeunesse. Un délégué de Film & Kino, association qui nous apporte son concours financier, a également fait partie de ce petit comité de rédaction, à titre consultatif.

Difficile de faire un choix?
Passionnant plutôt. Nous avons eu à coeur de varier le plus possible. La durée d’abord: le film le plus court dure 1 minute, le plus long, 11. Les thèmes ensuite: notre sélection propose des histoires amusantes, mais aussi des sujets graves, inattendus, à caractère parfois polémique. Le mode d’expression également: 3 fictions, 4 films d’animation, et deux documentaires. Et enfin la composition du programme, afin que le ton, l’atmosphère, varie d’un film à l’autre. La plupart de ces films sont sans paroles. Nous avons particulièrement prêté attention aux bandes sonores, car nous savons que certaines musiques, certains bruits peuvent impressionner de jeunes enfants, et nous avons  privilégié l’aspect artistique, et pédagogique.

Les écoles peuvent-elles bénéficier de votre offre?
Naturellement. Nous tenons même à leur disposition du matériel pédagogique, sous forme de documentation assortie de questions et de courtes analyses, utilisable avant ou après une projection partielle ou totale.

Les auteurs de ces films sont-ils célèbres en Norvège?
Pas du tout, à l’exception de Bjørn Eidsvåg, un chanteur norvégien très connu, scénariste, pour l’occasion, d’un des films d’animation, Sivert, dont l’humour est fort insolite.

Vous aussi êtes auteur de films.
Oui, j’ai réalisé, entre autre, un documentaire consacré à Olaf Storø, sans doute l’artiste le plus septentrional du monde puisqu’il habite dans l’archipel du Svalbard. Mais pour l’heure ce qui compte c’est Kult og Kort II. 

Avez-vous une préférence pour un de ces films?
Je les aime tous, mais j’ai un faible pour Drømmen om kongeørnen (L’aigle royal de nos rêves), un documentaire qui nous présente trois frères passionnés par les oiseaux, sans portable, sans jeux video, vivant de façon harmonieuse dans une famille aimante, équilibrée. Aborder les questions difficiles est indispensable, certes, mais montrer aux enfants des images positives, heureuses, est tout aussi important.