08/08/2013 - Jan Erik Holst, de l’Institut Norvégien du Cinéma, dévoile des détails de la grande tournée organisée autour du 150e anniversaire de la naissance du peintre Edvard Munch

Jan Erik Holst occupe depuis de nombreuses années d’importantes fonctions à l'Institut Norvégien du Cinéma à Oslo. Il en est à l’heure actuelle l’un des principaux rédacteurs.

Cineuropa: Pourquoi cette tournée dont vous êtes l’organisateur?
Jan Erik Holst : Parce que Munch est une superstar dont c’est l’anniversaire cette année: il aurait eu 150 ans. De nombreuses manifestations sont prévues à cette occasion, à Oslo naturellement, et aussi dans sept autres communes norvégiennes liées à Munch, à son oeuvre et son histoire: c’est, par exemple, le cas de Moss, petite ville au bord du fjord d’Oslo où il a vécu entre 1913 et 1916. Munch était peintre, mais il portait aussi un grand intérêt à la photo et au cinéma, moyens d’expression qu’il a utilisés de façon novatrice et expérimentale, comme l’a montré l’exposition L’Oeil moderne récemment proposée par le Centre Pompidou. L’influence du cinéma, on la voit dans des tableaux comme Le cheval au galop ou Les travailleurs rentrant chez eux. Munch a aussi été sensible au cinéma expressionniste allemand des années 20.

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Munch a lui-même fait quelques petits films.
Oui, il avait une caméra française, une Pathé Baby format 9,5 mm, qu’il utilisait souvent.Il aimait aussi aller au cinéma à Moss, parfois accompagné de son chien Boy. Cette ville lui rend hommage avec une belle exposition.

Que propose votre tournée aux fans de Munch?
Notre programme comporte une dizaine de films parmi lesquels les organisateurs de manifestations peuvent choisir. On peut citer: Dagnyde Haakon Sandøy, consacré à Dagny Juel, amie de Munch et Strindberg que je trouve fascinante, Livets dans (La danse de la vie) de Sølvi Lindseth qui s’intéresse surtout aux relations que Munch entretenait avec les femmes, et dans lequel on peut voir des documents authentiques, par exemple Munch en live dans son atelier à Ekely. Il y a également un court-métrage de Anja Breien intitulé Faces.

Une biographie?
Non, plutôt des états d’âme, des commentaires inspirés par des portraits peints par Munch, assortis d’un poème de l’écrivain danois Paul Borum. Un véritable petit film d’art. Et puis il y a aussi le bien connu Edvard Munch, la danse de la vie de Peter Watkins.

Ces deux derniers films datent de 1974. Des films plus récents ayant trait à Munch?
Un film de Dheeraj Akolkar, qui va sortir prochainement: il se composera essentiellement d’interviews et de documents d’archives. Akolkar est le réalisateur de Liv & Ingmar, un documentaire consacré à Ullmann et Bergman.

On parle d’un film sur Munch, avec Michael Fassbender dans le rôle principal.
C’est exact, il est en préparation. C’est un projet commun à la Norvège et l’Allemagne, produit par Åge Åberge, le producteur de Kon-Tiki [+lire aussi :
critique
bande-annonce
fiche film], avec un budget d’environ 7 millions d’euros. Ce film s’inspire de l’oeuvre de l’écrivain norvégien Ketil Bjørnstad.

Vous partez en tournée avec Robert Ferguson, un Britannique installé en Norvège depuis longtemps, grand spécialiste de Hamsun.
Il est aussi romancier, traducteur, scénariste. Il connaît parfaitement Munch et ses contemporains. Nous pensons faire des conférences inspirées par les films présentés, et susciter des débats  surtout en milieu universitaire. Il y a de vrais passionnés partout dans le monde. C’est donc à la demande que seront choisis les films et les thèmes abordés.

Vous allez beaucoup voyager?
Notre série de films a déjà été présentée, avec succès, au Scandinavia House de New York. La tournée proprement dite démarre cet automne à Tallinn en Estonie, puis à Lübeck en Allemagne, et à Vilnius en Lithuanie. Ce sera ensuite la Roumanie: nous serons présents au Salon du Livre de Bucarest, et aussi à Cluj et Iași, deux villes qui entretiennent des liens privilégiés avec la Scandinavie. L’an prochain nous irons à Paris dans le cadre des échanges culturels Saga Nordica, et sans doute à Rome aussi. La Pologne et la Tchéquie sont aussi intéressées.

Vous allez vendre des t-shirts avec des motifs Munch?
Oh non! En matière de produits dérivés, des chapeaux, ce serait mieux. Munch, qui avait un grand souci de l’élégance, adorait les chapeaux.