email print share on Facebook share on Twitter share on LinkedIn share on reddit pin on Pinterest

Gianni Amelio • Réalisateur

Ma génération est responsable de la fragilité des jeunes

par 

- Le réalisateur évoque L'Intrepido, en compétition à la Mostra de Venise. Le film a divisé la critique

Gianni Amelio • Réalisateur

L'Intrepido [+lire aussi :
critique
bande-annonce
interview : Gianni Amelio
fiche film
]
 de Gianni Amelio, le deuxième long métrage italien présenté en compétition à Venise, a divisé la critique, notamment par sa conclusion chaplinienne, vue par certains comme trop consolatrice. "Nous avons tous besoin de voir des choses qui ne laissent pas un goût amer dans la bouche, d'un film qui fasse rêver après une confrontation avec le réel, se défend le réalisateur. Même dans mes films plus dramatiques, j'ai toujours voulu laisser entrevoir un rai de lumière dans les derniers plans. Cette fois, la lumière envahit toute la scène".

(L'article continue plus bas - Inf. publicitaire)
Hot docs EFP inside

Lors de l'interview de Cineuropa avec Gianni Amelio, ce dernier était accompagné de son acteur principal, Antonio Abanese, ainsi que des jeunes Livia Rossi et Gabriele Rendina. "Mon personnage a beaucoup de dignité. Il travaille avec ses mains, comme je l'ai fait quand j'étais jeune pour me payer mes études, raconte Albanese. J'ai toujours aimé aborder notre temps de cette manière, avec douceur, même dans les moments les plus sombres".

Certes, le film raconte le malaise des chômeurs jeunes et moins jeunes, et il adopte parfois un ton grave. Gianni Amelio précise : "L'intrepido montre la réalité dans laquelle nous sommes plongés sans prétention documentaire – nous avons pour cela les émissions télévisées de faits divers. J'évoque l'expérience de gens que je connais bien, et des jeunes. Nous ne voulions pas tomber dans le film de dénonciation, nous voulions nous concentrer, avec ironie et sens du sarcasme, sur un homme comme tant d'autres, Antonio Pane, qui devient un héros du quotidien par ses choix et par sa force, qui chaque jour le pousse à sortir de chez lui et à commencer".

Le film s'articule aussi autour du rapport père-fils entre Antonio et Ivo : "L'effort que fait Antonio, c'est de se mettre physiquement à la place de son fils, de prendre effectivement sa place. Les mots ne suffisent plus pour donner l'exemple aux jeunes, il faut des actes. Les actes sont plus importants parce qu'ils restent. En apparence, il semble que c'est lui qui aide son fils à résoudre ses problèmes et à changer, mais en réalité, c'est le contraire".

"En tant que représentant de ma génération, ajoute Amelio, je me sens coupable. Ma génération est peut-être celle qui a le moins bien réussi. Quel monde avons-nous donc donné et laissé à ceux qui ont aujourd'hui 20 ans ? Malgré tous ses malheurs, la vie d'Antonio est moins dure que celle des deux jeunes de vingt ans, qui sont privés de toute structure et de tout espoir".

Antonio quitte l'Italie pour aller travailler dans une mine en Albanie : "Quand on se rend compte que le travail qu'on pensait le plus digne est en réalité le plus sale, on s'enfuit et on retourne se cacher sous terre, explique Amelio, et puis on reprend du début, des profondeurs de la terre".

(L'article continue plus bas - Inf. publicitaire)

(Traduit de l'italien)

Vous avez aimé cet article ? Abonnez-vous à notre newsletter et recevez plus d'articles comme celui-ci, directement dans votre boîte mail.

Lire aussi

Privacy Policy