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Tero Kaukomaa • Producteur

“Le financement participatif devient de plus en plus populaire et mieux encadré”

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- À la veille du premier Marché Frontières de Bruxelles, Cineuropa s’est entretenu avec le producteur finlandais Tero Kaukomaa, qui prépare la suite de son film à succès Iron Sky

Tero Kaukomaa  • Producteur

À la veille de la première édition du Marché de la coproduction internationale Frontières de Bruxelles, Cineuropa s’est entretenu avec le producteur finlandais Tero Kaukomaa, élu producteur finlandais de l’année 2012 pour le film Iron Sky [+lire aussi :
critique
bande-annonce
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fiche film
]
, réalisé par Timo Vuorensola, à propos des défis qu’implique le nouveau système de financement des films de genre. Avec sa société de production Blind Spot, Kaukomaa a également travaillé sur des films tels que Dancer in the Dark, qui a valu la Palme d’or à Lars Von Trier. L'analyse de l’industrie cinématographique actuelle qu'il propose est donc précieuse.

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Cineuropa : Quelles sont les améliorations et différences majeures que vous avez relevées entre la production d’Iron Sky et d’Iron Sky 2 ?
Tero Kaukomaa : La différence principale se situe au niveau de la distribution. Pour le premier Iron Sky, nous sommes parvenus à créer une solide communauté de fans actifs à travers le monde, mais nous n’avons pas pu lancer le film partout en même temps. Dès le début, je savais que c'était une gageure, et j’ai été très déçu de constater que c’était trop difficile. Nous essayons de remédier à ça avec Iron Sky 2. Cette fois, nous avons assez de ressources pour organiser une sortie mondiale simultanée. Nous n'en sommes encore qu’aux premières étapes, c’est-à-dire que nous sommes en train de développer le scénario et de chercher des financements, mais c’est bien engagé. Nous avons aussi décidé de mettre au point de nouveaux outils pour la collaboration avec le public, principalement le financement participatif et l’externalisation ouverte. Mon but est de financer le film de telle manière que je pourrai le distribuer comme je l’entends, plus efficacement.

Pensez-vous que le financement participatif soit la solution pour financer de tels projets ?
C’est une des solutions. Le financement participatif devient de plus en plus populaire et mieux encadré, mais il y a encore beaucoup de projets sur le marché auxquels cette formule n'est pas adaptée. Il s’agit donc d’une voie qui a ses limites, mais qui fonctionne pour certains types de films, comme cela a été le cas pour Iron Sky. C’est pour cela que j’essaie de ne pas m’engager avec un accord de distribution comme pour le premier film. Un accord de distribution classique limite les possibilités en termes de lancement au niveau mondial. L’une des grandes questions qui se pose est : comment financer le film pour y parvenir. Je travaille avec beaucoup de détermination à la création d'une campagne de financement participatif intéressante et par ailleurs, je vais éviter de signer un accord de distribution traditionnelle si celui-ci ne correspond pas à nos besoins.

Qu’en est-il de l’importance de la post-production ?
C’est effectivement une phase importante. Ces films nécessitent beaucoup de post-production, avec une bonne dose d’effets spéciaux. C'est une étape essentielle de la production. Le tournage est évidemment important, mais il est possible de tout améliorer plus tard. En phase de post-production, nous mettons le film en forme et commençons à communiquer avec le public en lui donnant un aperçu de notre travail. Mais avant d’arriver à cette étape, il faut un budget pour mener à bien la production, et ceci est une chose dont il faut s’assurer avant même de commencer le film.

Y-a-t-il une différence entre la production de films de genre et les autres types de productions ?
Il y a en effet une grande différence dans la manière de trouver son public. On peut bien plus facilement identifier et atteindre le public des films de genre grâce à Internet. On peut trouver des communautés de passionnés. En comparaison, il est bien plus difficile de capter l’attention internationale pour un drame finlandais, par exemple. 

Le soutien du public est-il important pour faire un film de genre ?
Il est essentiel quand on s’embarque dans ce type de projet. Dans de nombreux pays européens, les financements publics ne sont pas aussi efficaces pour les films de genre que pour les productions traditionnelles. En Finlande et en Scandinavie en général, la situation est cependant meilleure que dans d’autres pays comme, disons, l’Allemagne. Je sais que de nombreux producteurs ont encore beaucoup de difficultés pour financer leurs films, mais chez nous, la situation s’améliore, j’ai le sentiment que nous sommes sur la bonne voie. Les pays scandinaves sont des pionniers dans ce domaine. 

Quel est l’objectif de Nordic Genre Invasion ?
Tout a commencé au dernier Festival de Cannes. Nous avons créé un groupe de cinq producteurs pour une meilleure synergie. Nous partagions un bureau au festival, cela a été le point de départ. L’idée principale était de mettre en place une société de promotion et une plate-forme de distribution, que j’appelle aussi “une avenue de distribution”. De nos jours, il est techniquement possible de distribuer soi-même ses films, numériquement ou sur Internet. C’est la promotion qui pose problème. Comment faire connaître un film parmi des milliers d’autres titres? Nordic Genre Invasion a pour but de marquer les films de son empreinte en laissant les projets s’entre-aider afin d’obtenir une plus grande visibilité. Il s’agit d’une société de promotion fondée sur l’idée d’encourager la collaboration entre les projets, les producteurs et les cinéastes nordiques.

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(Traduit de l'anglais)

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