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Charles Tesson • Délégué général de la Semaine de la Critique

"Ce qui est possible et différent dans le cinéma d'aujourd'hui"

par 

- Charles Tesson, délégué général de la Semaine de la Critique cannoise commente sa sélection 2014

Charles Tesson  • Délégué général de la Semaine de la Critique

Rencontre avec Charles Tesson, délégué général de la Semaine de la Critique dont la 53ème édition se déroulera du 15 au 23 mai dans le cadre du 67ème Festival de Cannes. Titulaire du poste pour la troisième année consécutive, l'ancien rédacteur en chef des Cahiers du cinéma décrypte sa sélection 2014, en particulier les longs métrages européens.

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Cineuropa : Au vu de tous les premiers et seconds longs métrages que vous avez visionnés durant le processus de sélection, la qualité moyenne des oeuvres a-t-elle été impactée par les tensions économiques ?
Charles Tesson : Je n'ai pas senti de baisse significative dans ce qui nous a été proposé. Je trouve même que le niveau était particulièrement bon pour les films qui sont entrés dans la "short list" et les possibilités de choix. Seule l'Asie était peut-être un peu plus faible, mais il ne faut pas en tirer de conclusions car c'est peut-être passager.

Quelle est la ligne éditoriale de votre sélection ?
Construire une mosaïque, un puzzle qui compose une figure, jouer sur la complémentarité des films pour qu'ils donnent ensemble une image de ce qui est possible et différent dans le cinéma d'aujourd'hui.

Quid cette année du jeune cinéma européen ?
Comme nous sommes très limités en nombre de films, nous ne pouvons évidemment pas représenter tous les pays, notamment européens. Cependant, cette année, l'Europe avec quatre films français, un italien, un danois et un ukrainien, est presque surreprésentée par rapport au reste du monde. Avec Più buio di mezzanotte [+lire aussi :
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, c'est la seconde année de suite que nous prenons un film italien, ce qui est très rare : dans un pays qu'on dit en crise avec un cinéma en difficulté, il y a des choses prometteuses et encourageantes parmi les jeunes cinéastes. En revanche, nous n'avons pas eu ce que nous pouvions recevoir habituellement du jeune cinéma allemand qui n'a eu aucun film dans la "short list". Et L'Espagne est dans le même cas. Quant à la Roumanie, on peut se demander si l'ombre des maîtres n'est pas trop forte pour les jeunes cinéastes. Par contre, l'Angleterre a présenté plusieurs films de très bon niveau, mais nous avons fait des choix et nous avons préféré aller vers le film italien, le danois When Animals Dream [+lire aussi :
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et l'ukrainien The Tribe qui sont des propositions très fortes et très originales. Plus globalement, en Europe, il y a des territoires qui peuvent être au rendez-vous tous les trois-quatre ans et d'autres qui peuvent proposer cinq ou six films chaque année. 

La France est très bien représentée dans votre sélection. Le choix était-il large ?
A la limite, il a été difficile de contenter presque tous les bons films, ce qui est rassurant sur l'état du cinéma français. Sur les quatre films français que nous avons sélectionnés, trois sont des seconds longs car si le premier long est important, le second est capital : tout s'arrête si le cinéaste ne réussit pas à franchir un cran supplémentaire. FLA [+lire aussi :
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de Boris Lojkine montre un cinéma français qui voyage dans d'autres pays, en l'occurrence en Afrique. Les quatre films disent quelque chose de la diversité du cinéma français d'aujourd'hui.

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