email print share on Facebook share on Twitter share on LinkedIn share on reddit pin on Pinterest

Daniel Guzmán • Réalisateur

"Le sens de l'humour est une chose fondamentale"

par 

- Daniel Guzmán, le grand gagnant du 18ème Festival du cinéma espagnol de Malaga, nous dévoile les secrets de A cambio de nada

Daniel Guzmán  • Réalisateur

Daniel Guzmán, qui a triomphé au 18ème Festival du cinéma espagnol de Malaga (meilleur film, meilleur réalisateur, meilleur acteur dans un second rôle et prix de la critique), nous dévoile les secrets de A cambio de nada [+lire aussi :
critique
bande-annonce
interview : Daniel Guzmán
fiche film
]
, une oeuvre bien sentie qui est son premier long-métrage.

Cineuropa : Qu'ont pensé vos parents de ce que vous dépeignez dans ce film ?
Daniel Guzmán : Ils m'ont serré dans leurs bras parce que nous étions incapables de parler. Ils étaient tellement émus que d'un coup, tout était dit : tout le sens du film, tout son contenu étaient là.

(L'article continue plus bas - Inf. publicitaire)

Le film vous a-t-il servi de catharsis ?
Oui. Grâce au film, j'ai fait la paix avec moi-même et avec mon passé. Les réponses dont j'avais besoin, je les ai trouvées avec le temps, la distance et ce film. J'ai voulu raconter une histoire personnelle que beaucoup de gens ont vécue, parce que partager ce genre d'expérience permet de tout voir sous un autre angle, et que je crois qu'elle est universelle. Dans un premier long-métrage, il vaut mieux parler de quelque chose qu'on connaît, parce que cela permet de plus s'impliquer et de plus approfondir les choses.

A cambio de nada parle vrai. C'est un film sincère et sans artifices...
Ce n'est pas à moi de le dire, mais je l'espère. C'est un film qui a des imperfections et des faiblesses, et si je devais le tourner de nouveau maintenant, je changerais certaines choses, mais je suis content de la manière dont son essence ressort, son fond, son âme, et de l'impact de cette véracité et cette authenticité qui en font oublier les aspects moins réussis. C'est un tableau sur les rapports entre les générations et sur ma relation avec ma famille, notamment ma grand-mère, qui est une référence pour moi.

Ce film aborde un sujet dramatique, mais vous arrivez à y mettre un humour qui fait que l'ensemble est très fluide...
Oui, je suppose que j'ai fait ça inconsciemment pour ne pas être trop lourd, parce que je n'aime pas expliquer outre mesure, y compris en tant qu'acteur. Je préfère suggérer, et puis je crois que le sens de l'humour et la capacité de rire de soi sont ce qui donne du sens à la vie. On stigmatise beaucoup le terme "social" : quand on qualifie un film de social, cela donne l'impression qu'il est sombre, déprimant et marginal, alors qu'il vient de nos relations avec les autres, or il y a de la couleur, de l'humour, de la lumière, de l'humanité et du bonheur dans tous les quartiers.

Les dialogues sont très naturels et vraiment brillants. D'où vous vient ce talent ?
De mes influences cinématographiques, des scénaristes que j'aimen, de ma jeunesse dans un quartier populaire, de mon lien avec le rue et puis de toutes mes années de métier en tant qu'acteur – j'ai lu tellement de scénarios que je sais ce qui fonctionne quand on le prononce, de même que je n'ignore pas que tout ce qui est explicatif empêche le récit d'avancer. J'aime bien les dialogues rapides, avec des jeux de mots et de l'ironie, parce que c'est comme ça que je parle.

Vous avez dû vous occuper vous-même de la production exécutive du film. Le Goya du meilleur court-métrage remporté en 2004 ne vous a-t-il donc servi à rien ?
Non. Il est vrai que c'est aussi ma faute si l'ensemble s'est étalé en longueur. Je ne savais pas que j'allais mettre sept ans à finir le scénario et quelques années supplémentaires pour trouver des financements. Le contexte social et économique n'a pas aidé non plus, et comme je n'avais le soutien d'aucune chaîne, pas plus que du Ministère de la Culture, j'ai dû compter sur les investisseurs. Il a été très difficile de réunir le budget. Si des particuliers n'avaient pas mis de l'argent dans ce film (ce qui n'était pas évident, avec des incitations fiscales aussi basses), je ne sais pas comment j'aurais fait. Quand je parle avec des producteurs, on me demande comment j'y suis arrivé et je dois dire que même maintenant, je ne le sais pas. J'ai tout appris chemin faisant – c'est aussi pour cela qu'il m'a fallu si longtemps. 

Pourra-t-on voir le film en dehors de l'Espagne ? 
Nous sommes à la recherche d'un agent de ventes internationales. Il me semble important de pouvoir partager cette histoire avec d'autres cultures, pour voir comment elle fonctionne. Je ne m'attendais pas à ce que Warner Bros. Spain décide de distribuer le film. Cela a été une surprise, et ils se sont vraiment investis pour lui. C'est une récompense pour moi, après tant d'efforts et de travail, comme l'a été l'avant-première du film au Festival de Malaga, devant ma famille et mes amis.

Le film doit sortir en Espagne le 8 mai, au moment de la 8ème Fête du cinéma (news), ce qui va permettre de le partager avec beaucoup de jeunes et avec une foule de spectateurs en général qui ne seraient pas allés au cinéma sans cet événement. J'espère vraiment que mon film va toucher leur imagination et donner au public envie d'aller le voir. 

(L'article continue plus bas - Inf. publicitaire)

(Traduit de l'espagnol)

Vous avez aimé cet article ? Abonnez-vous à notre newsletter et recevez plus d'articles comme celui-ci, directement dans votre boîte mail.

Lire aussi

Privacy Policy