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Antonio Nuić • Réalisateur

"Un film a besoin d'un public"

par 

- Le scénariste et réalisateur croate Antonio Nuic s'est entretenu avec Cineuropa à propos de son nouveau film, Life Is a Trumpet, une comédie dramatique familiale qui se passe à Zagreb à Noël.

Antonio Nuić  • Réalisateur

Cineuropa : On voit peu de films de ce genre dans les Balkans. Donkey [+lire aussi :
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avait un ton fortement social et politique, alors que Life Is a Trumpet [+lire aussi :
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est complètement libéré de ce type de considérations. Comment vous est venue l'idée d'aborder ce sujet dans ce contexte social ?
Antonio Nuić: Quand on parle aux gens, quelle que soit leur vie, quel que soit leur âge, on voit bien que le cinéma représente beaucoup plus une évasion aujourd'hui qu'il y a une vingtaine d'années. Les gens sont exposés à des tonnes de contenus d'information ou de quasi informations presque spectaculaires ou presque divertissantes, mais toutes terriblement bêtifiantes, qui véhiculent toutes l'idée que le présent est horrible, le passé violent et le futur sinistre. Mais cette impression ne correspond pas à la réalité. Au-delà des circonstances sociales, historiques, économiques, le monde continue de vivre. On boit, on rit, on danse, on se marie, on fête Noël... C'est ça, le sujet de Life Is a Trumpet, qui se passe à Zagreb aujourd'hui. Je voulais montrer la joie de vivre qu'on peut trouver dans un tas d'activités que nous tenons pour acquises et auxquelles nous participons mécaniquement.

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L'aspect commercial du film le distingue également de la plus grande partie de la production des Balkans : c'est un film de Noël qui sort à la saison des fêtes. Aviez-vous cela à l'esprit en faisant le film ?
L'idée de situer l'histoire au moment de Noël était là depuis le début, mais au départ, je ne pensais pas à cela comme à un avantage pour le lancement du film en salles. C'est en tournant et en montant le film, et bien sûr en parlant au distributeur quand il a été terminé, qu'on a décidé qu'il sortirait à Noël. Franchement, c'est impossible de ne pas penser à l'avenir d'un film dès le premier moment où on couche des idées sur le papier, parce qu'un film a besoin du public, c'est sa nature. Cela dit, je ne suis pas non plus du genre à évaluer le potentiel en salle des idées qu'il contient et à aborder le projet en pensant aux entrées qu'il va pouvoir réaliser et au succès qu'il va pouvoir avoir en festival. J'essaie d'être honnête et de faire des films que moi, j'aimerais voir au cinéma.

Ce n'est pas le seul film croate qui va sortir à Noël : Snjezana Tribuson et Ivan Goran Vitez vont lancer des films grand public au même moment. Comment décririez-vous le cinéma croate en ce moment ? Avant, le public  local trouvait qu'il y avait trop de films intimistes ou adoptant une approche théâtrale, mais cela ne semble plus être le cas.
Le cinéma croate est un cinéma qui monte, comme le montrent son succès dans les festivals internationaux et sa popularité accrue auprès du public. C'est clairement le résultat d'un effort systémique de toute l'industrie : des réalisateurs et, au niveau institutionnel, du Centre Croate de l'audiovisuel. Ce système qu'est l'industrie comprend tous les gens qui participent d'une manière ou d'une autre au cinéma croate : les producteurs, les financiers, les distributeurs, les éducateurs... La qualité de la production ressent les effets positifs de cet effort commun, et la confiance du public s'accroît.

Quels seront vos prochains projets ? Comment voyez-vous votre avenir en tant que réalisateur ? Allez-vous, par exemple, reparler de la Bosnie ?
Je ne pense pas revenir à ce que je faisais avant. Mon prochain projet se passera à Zagreb de nos jours, comme Life Is a Trumpet. On y verra beaucoup d'acteurs et de chiens. Zagreb m'inspire. Je pense que ma ville sera très présente dans mes prochains films. Quant à l'avenir plus lointain, ce n'est pas une bonne idée de trop prévoir.

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(Traduit de l'anglais)

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