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Oliver Laxe • Réalisateur

Mimosas m’a permis de grandir en tant que cinéaste”

par 

- Le jeune réalisateur galicien Óliver Laxe dévoile les secrets de son étonnant deuxième film, Mimosas, la voie de l'Atlas, Grand Prix de la Semaine de la Critique au Festival de Cannes

Oliver Laxe  • Réalisateur

Mimosas, la voie de l'Atlas [+lire aussi :
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 a triomphé à la Semaine de la Critique du dernier Festival de Cannes (lire l’article), il a été vendu pour la France, les pays baltes, la Grèce, le Mexique et les États-Unis, et le voilà à présent qui poursuit sa tournée des grands festivals, dont Moscou, Karlovy Vary (lire l’article), le FID de Marseille et Lima. Cineuropa a rencontré son réalisateur, Oliver Laxe, 34 ans, qui partage sa vie entre la Galicie et le Maroc, où il avait aussi tourné son précédent long-métrage, Todos vós sodes capitáns [+lire aussi :
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Cineuropa : Vous êtes représenté à Karlovy Vary par deux films : le vôtre, Mimosas, la voie de l'Atlas, et The Sky Trembles And The Earth Is Afraid And The Two Eyes Are Not Brothers [+lire aussi :
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, où vous jouez en tant qu’acteur. 
Oliver Laxe :
 Le film de Ben Rivers est presque un making of du mien puisqu’on y voit le tournage et tout le délire de Mimosas, la voie de l'Atlas. Ça ressemble beaucoup à du Herzog.

Qu’est-ce qui vous fascine au Maroc ?
Je suis fils d’immigrants. Mes grands-parents étaient des paysans galiciens, mais ils avaient des valeurs que j’ai retrouvées aussi dans le Maroc traditionnel, rural : un sentiment de continuité, de l’humilité...  Ce sont des valeurs avec lesquelles je me sens à l’aise, je m’y retrouve. Le Maroc est aussi un espace très poétique, avec ce choc entre tradition et modernité qu’on y trouve et qui génère des choses surréalistes, belles et contradictoires. J’y trouve et le passé, et le présent, et le futur de l’être humain. Là, le paysage humain et la nature semblent faits d’une matière première scandaleuse, psychédélique, hyper stimulante pour le cinéaste, le peintre, et le voyeur.

Vous qualifiez Mimosas, la voie de l'Atlas de “western religieux”.
Oui. C’est un mélange des genres, un film d’aventures physiques et métaphysiques. J’aime beaucoup le cinéma de genre, parce qu’ils permettent de pousser vers l’avant : Mimosas, la voie de l'Atlas m’a permis d’aller plus loin et de grandir en tant que cinéaste.

A-t-il été difficile de tourner dans l’Atlas…
Le tournage a duré cinq semaines, avec des figurants et des chevaux. Nous n’avions pas d’expérience, mais le résultat est bon malgré les difficultés que nous avons rencontrées, en particulier les convois en mule et les producteurs qu’il a fallu convaincre de nous laisser tourner là-bas. Je me rappelle le deuxième jour, quand les camions se sont retrouvés bloqués sur un pont. On a cru qu’on n’y arriverait pas, mais nous avons persévéré : nous ne nous sommes pas avoués vaincus bien que tout le monde nous ait dit que ce tournage était une folie. Avec le recul, cette absence de préparation et cette inconscience sont ce qui a fait du film une oeuvre aussi singulière. C’est ça, le grand problème au cinéma : on réfléchit et s’organise si bien que tout finit par se ressembler. Le vrai cinéma, c’est quand on arrive à un point où le film se met à se faire seul, où il vous dépasse et où les décisions se prennent en chemin. Le cinéma, c’est l’acceptation, et c’est comme ça que j’ai surmonté les différents obstacles qui se sont présentés. Je me suis dit que si la vie me donnait une claque, l’accepter me ferait grandir.

Tes acteurs sont-ils des comédiens professionnels ?
Ce sont mes amis. Pour les acteurs, c’est comme dans la vie : les gens vous émeuvent toujours d’une manière ou d’une autre. Je vois en eux quelque chose de lumineux, et j’aime le rendre à l’image. J’ai des amis tellement beaux que la logique voulait que je les mette dans mes films. J’ai écrit le scénario en pensant à eux, à leurs mots, à leurs gestes, et à l’écran, on voit leur innocence, leurs silences et la cicatrice de leurs regards. 

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(Traduit de l'espagnol)

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