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Bero Beyer • Directeur du Festival international de Rotterdam

“Les deux compétitions ont des sélections de plus en plus substantielles et cohérentes”

par 

- Cineuropa a rencontré le directeur du Festival de Rotterdam, Bero Beyer, pour parler de sa 46e édition (25 janvier-5 février)

Bero Beyer  • Directeur du Festival international de Rotterdam

Le producteur indépendant hollandais Bero Beyer a été nommé directeur général et artistique du Festival international de Rotterdam en mai 2015, de sorte que la 46e édition de l’événement, qui commence à présent, est la deuxième qu’il supervise. Cineuropa l’a rencontré pour l’interroger sur les nouveautés de l’année et l’engagement du festival en termes de nouvelles technologies. 

Cineuropa : L’année dernière, vous avez évoqué pour nous les changements à prévoir pour Rotterdam (lire l’interview). Lesquels sont intervenus, pour cette 46e édition ?
Bero Beyer
: Certains des nouveaux apports de l’année dernière ont bien fonctionné, de sorte que nous avons décidé de les reprendre de manière pérenne. La grande nouveauté de cette édition, c’est notre manière d’aborder les volets thématiques. Aujourd’hui, les images et les réalisateurs qui les font affectent la manière dont on voit le monde. Nous avons présenté plusieurs programmes thématiques l’année dernière, mais ils étaient répartis sur quatre sections. Nous avons donc décidé de les rassembler et de les présenter ensemble dans une seule section baptisée Perspectives. “Deep Focus” est la section la plus cinéphilique de notre programme parce qu’elle revient sur l’Histoire du cinéma, avec cette année une rétrospective intégrale sur Jan Němec, mais aussi un cycle dédié à l’artiste visuel Joost Rekveld, et ce dont je suis vraiment ravi, c’est que nous allons présenter une série de titres comprenant les petits derniers d’Albert Serra et Ulrich Seidl – nous avons donc ici des cinéastes très particuliers réunis dans une même section. Nous avons une compétition pour des Tigres dans la section Bright Future, mais la compétition Big Screen au sein de la section Voices propose également une sélection formidable de films. Nous continuons en fait dans la lancée de ce que nous avons mis en place l’année dernière, ce qui signifie que vous pouvez désormais vous attendre à retrouver cette qualité tous les ans dans les sections Future et Voices, qui laissent plus la parole aux réalisateurs. Cela est vrai des deux compétitions, dont les programmes sont plus substantiels et cohérents qu’avant.  

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Quels autres ajouts avez-vous fait dans le programme de l’événement ?
Cette année, nous sommes en mesure de présenter beaucoup plus de masterclasses et de débats remettant les oeuvres et leurs auteurs en perspective. Des cinéastes comme Olivier Assayas, Béla Tarr et Barry Jenkins vont parler de leurs films en relation avec notre environnement social. L’idée est de fournir plus de contexte pour ces films, et je suis très heureux de la manière dont elle prend forme parce qu’on devrait toujours combiner différents angles : le nouveau cinéma et les nouveaux talents que nous mettons en avant devraient toujours avoir pour miroir ce qui se fait depuis dix ans. Il y a des carrières dont on doit prendre de la graine.

Vous avez créé pour cette édition un volet industrie dédié aux nouvelles technologies et baptisé “Propellor Film Tech Hub”. Qu-est-ce qui vous a engagé à le faire ?
Nous avons estimé qu’il était important de faire face directement aux challenges qui attendent l’industrie. On peut déjà constater quels changements sont intervenus dans le monde en un an, sur le plan technologique, et malgré tout l’industrie du cinéma continue de cheminer lentement et sûrement, en faisant tout son possible pour rester conservatrice. Nous avons donc pensé que ce serait une belle idée que d’ouvrir les portes fermées pour explorer d’autres stratégies, de voir ce que font les autres industries (les start-up, l’industrie du jeu vidéo, le monde du design, de la musique, des télécoms...) et peut-être de redécouvrir une manière de créer des réseaux et infrastructures sains pour le genre de cinéma indépendant que nous voulons continuer de célébrer. Nous n’avons pas été surpris de voir que l’EFM-Marché du film européen de Berlin avait pris une direction similaire : ses organisateurs sont conscients comme nous qu’un aussi grand marché du film se doit d’être toujours à la pointe de l’innovation. Le même constat vaut pour CPH:DOX, ainsi que l’initiative Cinemathon, qui recourent à présent à des systèmes d’accélération et d’incubation pour imaginer de nouvelles idées pour le cinéma. Il est devenu évident pour nous qu’il fallait réfléchir à tout cela ensemble, parce que nous sommes tous concernés. Il faut ouvrir davantage les portes et plus collaborer, et oser sortir des cadres établis pour donner vie à de nouvelles idées et pour les mettre à l’épreuve. Voilà ce que nous essayons de faire à travers Propellor : encourager l’innovation dans l’industrie du cinéma.

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(Traduit de l'anglais)

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