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Roberto De Paolis • Réalisateur

"Perdre sa virginité"

par 

- CANNES 2017 : À 37 ans, le Romain Roberto De Paolis présente Cœurs purs, son premier long métrage, à la Quinzaine des Réalisateurs

Roberto De Paolis • Réalisateur
(© Quinzaine des Réalisateurs / Guillaume Lutz)

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; la peur de l’autre, de la différence – qui souvent se transforme en haine et en agression – mais aussi, le désir de l’autre. Il s’agit du premier long métrage du Romain de 37 ans, Roberto De Paolis, qui a été projeté le 23 mai à la Quizaine des Réalisateurs du Festival de Cannes. Ce film nous présente les jeunes Stefano (Simone Liberatide The Furlough [+lire aussi :
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) et Agnese (Selene Caramazza). Lui est un jeune typique des banlieues, dont les amis sont des délinquants. Issu d’une famille défavorisée, il tente de se construire une vie et occupe un poste d’agent de sécurité dans un parking situé à côté d’un camp de gitans. Elle, surprotégée par sa mère (Barbora Bobulova), vient de fêter ses 18 ans. Le film a été produit par le réalisateur et Carla Altieri pour Young Film, en collaboration avec Rai Cinema et avec le soutien de la région du Latium. Il est sorti en salle le 24 mai, un jour après sa première mondiale sur la Croisette. Cinema, la société de Valerio De Paolis, père du cinéaste, est chargée de distribuer le film. Roberto De Paolis, qui fait également de la photographie et de la vidéo, s’est formé à l’École internationale du film de Londres.

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Comment avez-vous abordé cette histoire et comment vous êtes-vous documenté ?
Roberto De Paolis : C’est le fruit d’un très long travail. Au début, j’ai commencé à écrire avec les scénaristes, mais nous avons rapidement compris que nous n’en savions pas assez : nous devions nous inspirer de la réalité. Je ne connaissais pas le monde des communautés catholiques, ni celui des camps roms. Nous sommes allés à Tor Sapienza, avec les acteurs, Selene Caramazza, Simone Liberati, Edoardo Pesce, qui jour l’ami Lele… Nous sommes allés dans deux communautés, une évangélique et une catholique, afin de définir le personnage d’Agnese. Nous nous sommes approchés des grands édifices de la rue Morandi, où nous avons découvert à quel point il est difficile pour les habitants de ce quartier de trouver un emploi, et à quel point il est facile de tomber dans la criminalité. Juste à côté, nous avons trouvé un parking proche d’un camp de gitans, comme on le voit dans le film.

Est-ce difficile de présenter des gitans sans tomber dans les stéréotypes ?
Les Roms sont sous-jacents au film : dans tous les cas, je suis allée au camp de la via Salviati et je me suis fait un peu ami avec eux. Ils sont très accessibles et accueillants, même s’ils essaient de te sous-tirer de l’argent. Je voulais comprendre ce qu’ils pouvaient représenter pour Stefano. Il a peur de devenir comme eux parce que ses parents se sont fait expulser et ont emménagé dans une caravane. Dans ces quartiers, les gitans sont une sorte de fantôme, ou d’apparition, pour les jeunes hommes italiens sans emploi.

Le film présente un christianisme à la fois rigide et ouvert, grâce au moine qui communique.
Souvent, le cinéma présente l’Église comme un juge. En ce qui me concerne, j’avais envie de la vivre. J’ai eu la chance de pouvoir suivre mon instinct et la fascination pour ce monde a fait naître un défi : présenter une Église ouverte, contemporaine et révolutionnaire à travers le prêtre philosophe, plus proche de la sagesse de Jésus que des dogmes de l’Église.

Comment avez-vous choisi les deux acteurs principaux ?
Tout d’abord, parce qu’ils sont très bons. Mais aussi parce qu’ils pouvaient donner quelque chose de leur personnalité à ces personnages. Malgré les différences, il y a un échange entre les acteurs et leurs personnages. C’est un atout.

Qu’est-ce que cela vous fait d’avoir été sélectionné pour la Quinzaine des Réalisateurs ?
Ce film représente de nombreuses années de travail, notamment parce que le scénario initial ne nous convenait pas et nous avons décidé de relever le défi de continuer à longuement le retravailler. Maintenant, le film arrive à Cannes et, juste après, dans les salles. La boucle est bouclée.

Pourquoi ce titre “cœurs purs” ? Qu’est-ce que la pureté ?
Cœurs purs (cœurs purs) peut être interprété de deux manières. Il y a une pureté positive, mais également une négative. Agnese veut se préserver et s’enferme dans une communauté ou tout le monde à la même perception du monde. De son côté, Stefano tente de défendre le territoire des gitans. La virginité est vue comme la perte d’une illusion infantile de pureté et de perfection : la virginité d’un corps, d’un territoire, qu’on ne veut pas mêler à des corps étrangers.

Pourquoi le film a-t-il été tourné caméra en main ?
Simone improvisait beaucoup. Porter la caméra sur l’épaule était donc la meilleure solution parce qu’ainsi, elle est au service des acteurs et de leurs mouvements spontanés.

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(Traduit de l'italien)

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