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Renata Czarnkowska-Listos et Maria Golos • Productrices

"Les bonnes histoires et les bons cinéastes ont toujours des perspectives à l'international"

par 

- Rencontre à Arras avec Renata Czarnkowska-Listos et Maria Golos qui pilotent RE Studio avec les films de Maciej Pieprzyca en fer de lance

Renata Czarnkowska-Listos et Maria Golos  • Productrices
Renata Czarnkowska-Listos et Maria Golos

Fondée par Renata Czarnkowska-Listos et Maria Golos, la société polonaise RE Studio a démarré son activité par un joli coup avec I’m a Killer [+lire aussi :
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de Maciej Pieprzyca, succès dans les salles de son pays et distingué dans de nombreux festivals (Lions d'argent et prix du scénario l'an dernier à Gdynia, prix de la mise en scène à Shanghai, prix d'interprétation masculine et prix de la mise en scène à Cottbus, etc.). Nous avons rencontré les deux productrices au 18e Arras Film Festival, où le film était projeté en compétition et où elles présentaient le nouveau projet du cinéaste : Icarus. The Story of Mietek Kosz.

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Cineuropa : Quelles sont les raisons de la fidélité de RE Studio au réalisateur Maciej Pieprzyca ?
Renata Czarnkowska-Listos : Je connais Maciej Pieprzyca depuis une vingtaine d'années. Nous avons fait ensemble de nombreux films et du théâtre pour la télévision, et quand j'ai décidé de créer ma propre société de production, il a été évidemment mon premier choix à cause de l'amitié qui nous lie. Ensuite, dès que je l'ai rencontré alors qu'il était un jeune cinéaste et que je travaillais pour la télévision publique polonaise, j'ai senti qu'il était vraiment spécial. Le succès international de Life Feels Good [+lire aussi :
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 que j'avais coproduit et maintenant celui de I’m a Killer démontrent qu'il peut choisir des sujets difficiles et des genres très différents avec un résultat toujours incroyable. Quoi de commun à priori entre un film sur un garçon handicapé et un autre sur un serial killer ? Pourtant, il y a le même degré d'émotion et ce sont deux très bons films.

I’m a Killer, avec son très bon score au box-office polonais et ses récompenses dans les festivals internationaux de cinéma d'auteur, est-il un exemple représentatif de votre ligne éditoriale ?
Maria Golos : Nous n'avons pas vraiment de ligne éditoriale. Ce qui compte, c'est le scénario et la personnalité du réalisateur. Si nous aimons un scénario, mais qu'il n'a pas de potentiel commercial évident, cela nous convient aussi très bien, même si nous essayons bien sûr de donner à chaque film la meilleure promotion possible. L'important, c'est que la relation fonctionne bien d'emblée avec un cinéaste, car ensuite tout est possible. Nous n'envisageons pas de produire à des fins purement commerciales, mais qui sait...

R. C-L. : Ce n'est pas une idée qu'on rejette à priori, mais ce n'est pas le plus important. Par exemple, nous travaillons depuis près de trois ans sur un projet très intéressant de Katarzyna Klimkiewicz qui a remporté l'European Film Award du meilleur court en 2010. Certains pourraient penser que c'est du temps perdu, mais pas nous, car il faut savoir très bien cerner le caractère du scénario et les personnages principaux. Notre ligne éditoriale, s'il y en a une, c'est la qualité.

M. G. : Naturellement, avoir un succès commercial aide la société à investir dans de nouveaux projets, mais on ne peut pas toujours tout avoir. Nous essayons de faire de notre mieux pour donner aux films d'auteur un parfum commercial.

Quel est le sujet d'Icarus. The Story of Mietek Kosz, le nouveau projet Maciej Pieprzyca que vous pitchez ici, aux Arras Days ?
M. G.
 : C'est une très belle histoire, une sorte de rêve américain tragique. Il s'agit d'un garçon qui est un pianiste très talentueux, mais qui est devenu aveugle à l'âge de 12 ans. En dépit de ce handicap, il fait une grande carrière, mais avec ce succès surgissent d'autres problèmes : la solitude, la dépression, un peu trop d'alcool, la difficulté d'un talent énorme et d'une belle âme à trouver une place dans la société et dans le quotidien... Un récit qui se déroule dans les années 1960-1970 et qui offrira un rôle fantastique à Dawid Ogrodnik (Life Feels Good). Nous avons déjà le soutien du Polish Film Institute et nous sommes en train de compléter le financement pour un tournage qui devrait démarrer l'été prochain.

Quels sont vos autres projets ? On parle d'une collaboration avec Agnieszka Holland ?
M. G. : La rumeur est vraie, mais le projet en est à ses prémisses et nous venons d'obtenir un soutien à l'écriture du Polish Film Institute. Nous sommes également en pré-production pour Autumn Girl de Katarzyna Klimkiewicz que nous espérons tourner l'été prochain. 

Que pensez-vous de la nouvelle génération des cinéastes polonais qui semble en plein essor et ouverte sur l'international ?
R. C-L.
 : J'ai été vraiment surprise par l'impact à l'étranger de I’m a Killer car c'est une histoire très polonaise. Cela montre que les bons films, les bonnes histoires et les bons cinéastes ont toujours des perspectives à l'international. Le cinéma polonais n'est pas très riche en matière de financements, mais nous avons beaucoup des jeunes cinéastes talentueux, par exemple Jan P. Matuszynski (The Last Family [+lire aussi :
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), Agnieszka Smoczinska, etc. Ces jeunes n'ont probablement plus de complexe, alors qu'il y a 10 ou 20 ans, le cinéma indépendant polonais était tout nouveau. Il est adulte maintenant.

M. G. : C'est aussi une question de changement de mentalités. Pour réussir en tant que cinéaste, il faut également savoir se "vendre" et les jeunes ont l'ouverture d'esprit et la confiance nécessaires. Actuellement, en Pologne, il y a de bons projets, de bons cinéastes et de nouvelles façons de produire avec beaucoup de petites structures. Et on ne peut plus être replié sur son propre pays, il faut aller chercher les financements à l'international.

R. C-L. : Ce qui est vraiment triste, c'est qu'en ces temps d'effervescence artistique, il y a des problèmes politiques qui menacent de détruire notre cinéma indépendant.

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