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DIAGONALE 2018

Sebastian Höglinger et Peter Schernhuber • Co-directeurs, Diagonale

“‘Dialogue par hasard' serait un bon slogan pour Diagonale”

par 

- Cineuropa a rencontré à Graz Sebastian Höglinger et Peter Schernhuber, les jeunes et dynamiques co-directeurs du festival Diagonale, pour parler de leur conception de l'événement autrichien

Sebastian Höglinger et Peter Schernhuber  • Co-directeurs, Diagonale
Peter Schernhuber (à gauche) et Sebastian Höglinger

En 2016, Sebastian Höglinger et Peter Schernhuber ont repris ensemble la direction du festival Diagonale de Graz, précédemment assurée par Barbara Pichler. L'événement autrichien, dédié aux productions et coproductions locales, s'est tenu cette année du 13 au 18 mars. Cineuropa a rencontré ses co-directeurs pour les interroger sur leur travail depuis leur arrivée et leurs ambitions pour la manifestation.

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Cineuropa : Pourriez-vous nous décrire vos parcours professionnels et ce qui vous a amené à prendre ensemble la direction de Diagonale ?
Peter Schernhuber : Nous avons commencé à travailler ensemble il y a sept ans. Avant Diagonale, nous dirigions un événement au nord de l'Autriche : le Festival international YOUKI, dédié aux médias jeunesse, en particulier à la culture populaire et à la musique, mais aussi au cinéma. Nous nous sommes en vérité rencontrés avant cela, à Crossing Europe, il y a huit ans, car c'est là que nous avons tous les deux commencé à travailler. Un an après, nous avons rejoint l'équipe de YOUKI.
Sebastian Höglinger : Nous nous sommes revus à Diagonale. C'est toujours comme ça que ça se passe : on se rencontre devant une bière, on se rend compte qu'on a des intérêts similaires et on se met à travailler sur des projets communs. Quand cette occasion s'est présentée, nous nous sommes dit : "OK, il faut que nous nous portions candidats". Pour ne rien vous cacher, nous avons été surpris de nous retrouver convoqués pour un entretien, mais finalement, tout s'est mis en place. Nous étions jeunôts quand la décision de nous embaucher a été prise, en 2014, et l'Autriche n'est pas un pays où on place volontiers des jeunes à des postes "officiels" (regardez les autres festivals, ou les grandes institutions culturelles ou liées aux arts), de sorte que cela a été une surprise non seulement pour nous, mais aussi pour l'industrie et la communauté de Graz, d'avoir ces deux jeunes gars reprendre la direction du festival.

En quoi votre approche différe-t-elle de celle de la directrice qui vous a précédés, Barbara Pichler ?
SH : Nous avions pas un concept qui aurait nécessité de tout refaire d'une manière nouvelle. C'est un festival qui fonctionnait déjà, ce qui n'est pas typique pour un événement dédié uniquement à la production nationale. L'intérêt du public pour Diagonale est énorme, et il se prolonge à l'international, ce qui est rare, de sorte que nous voulions avant tout maintenir ce haut niveau, et n'apporter que quelques petits changements. Nous travaillions tous deux depuis dix ans pour Diagonale, dans différents départements, donc nous connaissions le gros de l'équipe et nous étions ravis qu'ils veuillent travailler avec nous.

Envisageriez-vous de sacrifier la quantité des films en compétition à un corpus thématique moins large ?
PS : Très franchement, nous préférons éviter les orientations thématiques parce que c'est une caractéristique du festival que de montrer des documentaires et des fictions, quels qu'en soient la longueur et le genre. Cela dit, il faut toujours tenir compte, d'une part, de l'impératif de refléter l'année qui vient de s'écouler pour le cinéma autrichien, d'autre part, de celui de donner du sel à la compétition (notamment vis-à-vis de la communauté internationale) en ayant une sélection plus ciblée. Ainsi, on essaie de trouver un juste équilibre entre ces deux approches.

Êtes-vous tentés d'élargir Diagonale ou sa taille actuelle vous convient-elle ? 
PS : Oui et non, parce qu'on a un programme déjà très chargé. Ce que nous souhaiterions, de fait, c'est avoir une journée de plus. Le festival commençait le lundi il y a dix ans, et puis l'ouverture est passée au mardi. Pour ne rien vous cacher, une journée de plus serait formidable, mais nous devons pour des raisons financières nous contenter de cinq jours. 
SH : On ne peut pas se plaindre de la longueur du festival telle quelle, mais il serait parfois bon de pouvoir proposer des deuxièmes ou troisièmes projections pour les films auxquels le public s'est vraiment intéressé, ou même d'avoir le temps de respirer entre deux films. Pour le public de Graz, pour vraiment aller à la rencontre des films, cinq jours, c'est vraiment court.

Quel a été pour vous le grand temps fort de cette édition ? 
PS : Hier, Shirin Neshat était là pour une rencontre publique avec Martin Gschlacht, le directeur de la photographie de son nouveau film, or le dialogue entre artistes internationaux et artistes autrichiens est un des objectifs du festival. J'ai été vraiment ravi d'écouter cette discussion et de voir combien le public s'y est intéressé. C'est très excitant d'avoir ce genre d'idées un mois avant le début du festival, et puis d'arriver ici et de voir l'événement qui commence, et de voir que ces gens nous rendent vraiment visite, et que cela donne quelque chose de chouette. C'est un petit moment magique du festival.
SH : Il y a eu aussi l'exposition de Katrina Daschner, qui a réalisé la bande annonce du festival. La venue de Shirin Neshat, hier, a coïncidé avec le vernissage de l'exposition de Katrina, de sorte que les deux artistes se sont mises à dialoguer par hasard. Shirin Neshat est un personnage unique, une femme très chaleureuse, intelligente et raffinée, donc cela a été un moment formidable. 
PS : Peut-être que "Dialogue par hasard" serait un bon slogan pour Diagonale, car c'est cela, en gros, le vrai sens du festival.

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(Traduit de l'anglais)

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