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CANNES 2018 Hors-compétition

Terry Gilliam • Réalisateur

“Un rêve du monde peut être plus intéressant”

par 

- CANNES 2018 : Terry Gilliam a évoqué la controverse autour de L'Homme qui tua Don Quichotte, le film tant attendu qui a fait la clôture du 71e Festival de Cannes

Terry Gilliam • Réalisateur
(© M. Petit / FDC)

L'Homme qui tua Don Quichotte [+lire aussi :
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, un film qui a mis 25 ans à se faire, a enfin été dévoilé, en clôture du Festival de Cannes, où il est arrivé tant bien que mal, in extremis, le producteur Paulo Branco ayant demandé une injonction pour empêcher le film d'être montré. D'ailleurs, lors de la projection de presse du film à Cannes, il était précédé d'une mention légale précisant que cette séance "ne devait en aucun cas porter atteinte" à la procédure judiciaire. Le réalisateur Terry Gilliam, présent sur la Croisette, a accepté de discuter de la question, qui ne fait que renforcer la certitude que L'Homme qui tua Don Quichotte restera dans les mémoires pour son parcours de production plus que tumultueux.

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Cineuropa : Qu'est-ce qui s'est mal passé avec Paulo Branco ?
Terry Gilliam :
Rien ne s'est mal passé avec Paulo. Nous avions besoin d'une certaine somme pour faire le film, et il n'est même pas parvenu à lever la moitié. Que dire de cela ? Ce qui est encore pire, c'est que dans mon contrat, il était spécifié qu'il devait produire un budget et toutes les pièces liées à la gestion financière, or il a refusé de me montrer quoi que ce soit. Il a fini par dire que je devais signer une nouvelle déclaration (sachant que si je refusais de signer, il mettrait fin à la production) lui permettant de prendre toutes les décisions et m'obligeant à obéir à chacune d'elles. Il m'a donné 24 heures pour signer et je ne l'ai pas fait, alors il a tout arrêté. Boum. Aussi simple que ça. 

Il continue cependant d'affirmer qu'il a les droits du film…
Il peut dire ce qu'il veut. Il peut dire qu'il fait un mètre quatre-vingt-dix, ou qu'il est blond et beau, ou qu'il a 23 ans. Il peut mentir comme un arracheur de dents s'il veut, il est très fort pour ça.

Pourquoi le roman de Cervantes a-t-il continué de vous accompagner aussi longtemps ?
C'est un roman impossible, qui n'en finit pas. Ce roman est extraordinaire, totalement infilmable. Ce qui est formidable dans ce livre, ce sont les personnages : Quichotte et Sancho. Je pense que tout le monde sur cette planète est à la fois un Sancho et un Quichotte, la question est de savoir lequel des deux finit par l'emporter.

Le roman parle de chevalerie, de rêves et de réalité : en quoi ces thèmes correspondent-ils à votre pensée ?
Certaines personnes ont une idée romantique de ce que la vie devrait être. Je fais partie des romantiques. Je ne veux pas être restreint par ce que le monde est vraiment. Un rêve du monde peut être plus intéressant.

En quoi le fait que la production se soit étalée sur 25 ans a-t-il affecté le film?
Ce film s'est fait tout seul, et finalement, tous les problèmes qu'on a eus ont conduit au film que nous avons à présent. Il est très différent de ce que nous avons entrepris il y a 25 ans, et il est bien mieux que le film que je prévoyais initialement de faire, alors dieu merci si j'ai échoué et si le film a réussi.

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(Traduit de l'anglais)

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