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LE CAIRE 2018

Bille August • Réalisateur de A Fortunate Man

"Je veux une atmosphère agréable sur le plateau - il faut garder les drames pour la caméra"

par 

- Nous avons rencontré Bille August au Festival du Caire, pour l'interroger sur son rôle de président du jury international et son nouveau film, A Fortunate Man, au programme de l'événement

Bille August  • Réalisateur de A Fortunate Man

Bille August, 70 ans, oscarisé et deux fois couronné par la Palme d'or de Cannes, a déjà une illustre carrière derrière lui et ne donne pas signe de vouloir ralentir. Invité à présider le jury international du 40e Festival international du Caire, August a saisi l'occasion pour montrer sa nouvelle épopée historique, A Fortunate Man [+lire aussi :
critique
bande-annonce
interview : Bille August
fiche film
]
, avec un torride Esben Smed dans le rôle principal, à l'événement égyptien. Nous avons eu la chance de l'interroger sur ses fonctions de jury et sa nouvelle oeuvre.

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Cineuropa : Comment trouvez-vous les films en sélection jusqu'ici. Que cherchez-vous dans les films en compétition ?
Bille August :
La qualité des films est excellente – parfois, aux festivals, on se demande pourquoi ils ont choisi certains films. Mais ici, la sélection de l'année est bonne. Faire partie d'un jury, c'est écouter votre intuition et ne pas avoir de préjugés ; il faut suivre son coeur. Ce qui est formidable, c'est qu'on a la chance de voir de nombreux films de différents pays, et cela vous rappelle pourquoi vous avez voulu faire des films au départ. 

Vous présentez aussi A Fortunate Man. Le jeune acteur principal, Esben Smed, est charismatique et semble parfaitement adapté au rôle. Comment avez-vous arrêté votre choix sur lui ?
La plupart du temps, quand on fait un film, les producteurs, distributeurs et financiers veulent des grands noms pour vendre le film. Pour A Fortunate Man, le producteur s'est contenté de dire : "Trouvez les meilleures personnes pour les rôles, qui nous est égal, parce que l'histoire est tellement forte". J'ai donc procédé au casting. Je ne savais rien d'Esben ou de l'actrice principale, Katrine Greis-Rosenthal – ils étaient pour moi des inconnus. Travailler avec eux a été une expérience formidable parce qu'ils n'avaient pas fait beaucoup de films, et n'avaient pas de complexes par rapport à leurs performances. Ce sont de très bons acteurs, mais ils avaient une ouverture et une innocence particulières dans la manière dont ils ont abordé leurs rôles – et s'il y a une chose que la caméra aime, c'est l'innocence. On ne peut pas feindre l'innocence : soit on l'a, soit on ne l'a pas. Comme ils sont frais et comme vierges, Esben et Katrine ont encore cette innocence qu'on a au début dans la manière dont ils jouent, ce qui donne à leur jeu une qualité toute spéciale. 

Vous avez co-écrit ce film vous-même. Peut-on le qualifier de projet entrepris par passion ?
Oui, c'était un film important à faire. J'ai aimé l'histoire, mais c'est aussi que Per est un personnage très moderne. Avec son égocentrisme et son obsession de lui-même, il me fait penser à la génération des preneurs de selfies modernes, qui ne pensent qu'à eux-mêmes et à affirmer leur existence. Ce que j'aime dans cette histoire, justement, c'est que Per, étant tellement égoïste, va devoir payer le prix fort. Et je m'interrogeais sur la jeune génération d'aujourd'hui, qui passe son temps sur leur portable et sont omnubilés par les réseaux sociaux – que va-t-il leur arriver, psychologiquement ? 

Avez-vous d'autres projets en ce moment ? En général, préférez-vous les films historiques ou les récits contemporains ?
J'ai en effet un projet. Mon prochain film sera en anglais. Le tournage va commencer ce printemps. Je ne peux pas vous dire de quoi il s'agit pour le moment, parce que nous sommes en plein casting. Sur la question des récits historiques ou contemporains, je prends les projets comme ils viennent. Ce qui importe pour moi, c'est le contenu de l'histoire : ce que j'adore, ce sont les histoires sur les relations humaines. Je ne pourrais pas faire un film d'action ou autre : ce sont les relations qui comptent. On m'a proposé toutes sortes de films (des polars, des thrillers, des films d'action), mais ce n'est tout simplement pas mon truc.

Vous avez récemment tourné un film en Chine : The Chinese Widow. Qu'est-ce que cela a changé dans le travail, par rapport à vos autres films ?
J'ai travaillé dans tellement de pays différents que je peux dire que quand on a une équipe, des acteurs et une histoire du tonnerre, on a l'essentiel, toujours. Ce qui fait une grosse différence, c'est quand vous avez de grosses stars, avec le groupe de personnes qui partout les accompagnent. C'est une configuration différente. Au-delà de ça, pour moi, l'idée est toujours de trouver une équipe professionnelle, mais il y a aussi une question d'attitude : je n'aime pas les gros ego et les divas. Je veux des gens qui sont là pour faire leur travail et restent en retrait, ou simplement se concentrent sur ce qu'ils font. Et je veux une atmosphère agréable sur le plateau - il faut garder les drames pour la caméra. Quand on choisit les bonnes personnes, on passe un moment formidable, où qu'on soit.

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(Traduit de l'anglais)

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