email print share on Facebook share on Twitter share on LinkedIn share on reddit pin on Pinterest

Carsten Holst • Producteur

Les défis de Zentropa

par 

- Le producteur danois revient sur la réalisation de The Five Obstructions, le dernier travail de Lars von Trier et de Jørgen Leth

Carsten Holst: interview vidéo

Carsten Holst, producteur de Zentropa Real, le secteur documentaire de la compagnie danoise Zentropa Productions est à Venise pour présenter The five obstructions, le docu-fiction co-réalisé par Lars von Trier et Jørgen Leth.

(L'article continue plus bas - Inf. publicitaire)

Quelles ont été les difficultés de production de ce film?
Pendant que nous réalisions The five obstructions, nous savions seulement que nous devions faire cinq remakes d’un court-métrage de Leth datant de 1967. Sur cette base, il était impossible de fixer un budget, on pouvait à la limite essayer d’en imaginer un et de le mettre en place. Nous avons donc pensé à un montant maximum pour chacun des remakes, à ne pas dépasser, avec un total pour l’ensemble s’élevant à 1,2 million d’euros.

Votre société, Zentropa, a contribué à faire du Danemark le pays le plus avant-gardiste dans le domaine de la technologie numérique. Pourquoi avoir fait ce choix?
Pour des raisons économiques. Le numérique permet de tourner sans devoir rembobiner la pellicule. Von Trier a commencé à utiliser la PD1000 avec Dancer in the Dark, ainsi il pouvait aller de l’avant pendant des heures et donner la possibilité aux personnages de prendre corps. Au départ, nous avions des équipements en 35 et 16 mm, mais ensuite nous sommes passés au numérique et en dix ans, nous en sommes devenus des spécialistes. Aujourd’hui, nous pouvons rendre l’image plus sale ou quasiment semblable au 35mn durant la phase de post-production. Von Trier est un fondu de technologie, il s’y connaît énormément et il pensait ainsi pouvoir baisser les coûts de réalisation pour investir dans le casting et l’histoire. Tout s’est bien passé et maintenant, nous sommes en train d’expérimenter l'HD.

Des sociétés européennes s’adressent-elles à vous pour leurs films en numérique?
Nous sommes très satisfaits car de nombreuses sociétés se tournent vers nous. Nous avons des réalisateurs jeunes et confirmés, des monteurs et des cameramen excellents. Beaucoup de gens veulent travailler avec eux et viennent nous demander d’entrer en coproduction pour pouvoir utiliser nos équipements.

La technologie numérique est aussi une révolution du langage cinématographique pour le documentaire...
Le numérique a grandement aidé le documentaire. C’est le principe d’"un homme, une caméra". On peut sortir dans la rue et filmer ce qu’on y trouve, c’est économique, maniable et l’on peut capturer les comportements et la vie humaine sans avoir cinq ou six techniciens à côté. On peut tout faire tout seul.

Pourquoi le numérique a-il connu en Europe un développement bien plus important qu’aux Etats-Unis?
Par tradition. Nous avons "découvert" ses avantages les premiers et nous avons eu le courage d’essayer, en ayant la chance d’échapper à leurs syndicats professionnels et à leurs règles. Le succès a récompensé nos efforts, et si cela n’avait pas fonctionné, nous aurions probablement fait marche-arrière.

Quels sont vos projets?
Nous avons deux projets majeurs. "Dogumentary", di Lars von Trier: neuf règles pour un manifeste du documentaire semblable à celui du Dogme 95, avec de grands réalisateurs provenant d’Irlande, Grande-Bretagne, Allemagne, Finlande, Danemark, Norvège. Et puis Bayreuth- Lars von Trier doing Wagner de Leth, qui ne sera pas un making of, mais un voyage de recherche au cœur de l’opéra de Wagner, et qui sera prêt en 2006.

(L'article continue plus bas - Inf. publicitaire)

Vous avez aimé cet article ? Abonnez-vous à notre newsletter et recevez plus d'articles comme celui-ci, directement dans votre boîte mail.

Privacy Policy