email print share on Facebook share on Twitter share on LinkedIn share on reddit pin on Pinterest

Croatie / Macédoine du Nord / Serbie

Ognjen Sviličić • Réalisateur de The Voice

"Je voulais éviter ce sentiment gris de désespoir qui se dégage des films est-européens"

par 

- Nous avons rencontré le scénariste et réalisateur croate Ognjen Sviličić dont le sixième long-métrage, The Voice, vient de faire sa première dans la section World Cinema du Festival de Busan

Ognjen Sviličić  • Réalisateur de The Voice

Nous avons discuté avec le scénariste et réalisateur croate Ognjen Sviličić, dont le sixième long-métrage, The Voice [+lire aussi :
critique
bande-annonce
interview : Ognjen Sviličić
fiche film
]
, a fait sa première dans la section World Cinema au Festival de Busan.

Cineuropa : Qu’est-ce qui vous a inspiré cette histoire ?
Ognjen Sviličić :
Comme nous le savons, les éléments radicaux de la société deviennent toujours plus forts partout dans le monde. La liberté dont nous jouissons n'est pas considérée comme acquise. L'Europe de l'Est a échappé au communisme, mais il semblerait que les gens de cette partie du monde ont toujours besoin que quelqu'un leur dire quoi faire et quoi penser. L'Église a entrevu une opportunité et l'a saisie.

(L'article continue plus bas - Inf. publicitaire)

Ainsi, pour ce film, je me suis inspiré d'une société dans laquelle l’individualisme est proscrit. La Croatie est un bon exemple de pays dans lequel l'Église a une forte influence. Elle est partout, et domine surtout les écoles et les hôpitaux. Les gens ne semblent pas avoir de problème avec cela. Mon film se révolte contre ce conformisme.

Que pouvez-vous nous dire sur vos choix et votre travail avec les jeunes acteurs ? Est-ce que certains d'entre eux sont croyants ? Comment ont-ils réagi à l'histoire ?
Il y a beaucoup de personnes talentueuses dans le coin d'où je viens, la Dalmatie. Les enfants qu'on voit dans le film jouaient déjà dans différentes troupes de théâtre, et en lisant le scénario, ils se sont reconnus et ils ont reconnu la société dans laquelle ils vivaient. Les choisir n'a pas été difficile : je les ai rassemblés pour tourner un plan en groupe et j'ai tout de suite su quels acteurs je retiendrais.

Certains d'entre eux sont effectivement croyants. Mais vous savez, croire en Dieu ne signifie pas que vous êtes d'accord avec la manière dont l'Église impose sa religion à certains endroits du monde.

Goran n'est pas un athée pur et dur, et les autres personnages ne semblent pas être de vrais croyants non plus. Comment avez-vous trouvé ce juste-milieu ?
Il est facile de porter un jugement avec une histoire comme celle-ci, donc j'ai réfléchi à la manière dont les choses se passeraient effectivement dans la vraie vie. Si j'avais vu les choses sous un autre angle, j'aurais fait les mêmes erreurs que certains des personnages du film. L’équilibre trouvé tient au fait que j'ai puisé dans mes expériences, dans la vraie vie.

Pourriez-vous nous en dire un peu plus sur le style visuel du film ? Le pensionnat est flambant neuf, fraîchement peint de blanc, et il fait tout le temps beau…
J'ai avant tout essayé d'éviter que le film ait l'allure qu'ont habituellement les films est-européens, d'éviter ce sentiment gris de désespoir qui s'en dégage. La raison de cette décision tient en partie au fait que j'ai moi-même réalisé quelques films de ce type, et je voulais essayer quelque chose de différent.

L'autre raison est que cette région de la Croatie est tout sauf délabrée. Elle se fait de l'argent grâce à l'essor du tourisme, donc y tout semble neuf aujourd'hui. Mais le plus important, sans doute, c'est que je voulais créer un contraste entre une situation plutôt désespérée et un décor qui semble tout neuf, moderne, et même un peu touristique, d'une certaine manière.

(L'article continue plus bas - Inf. publicitaire)

(Traduit de l'anglais par Chloé Matz)

Vous avez aimé cet article ? Abonnez-vous à notre newsletter et recevez plus d'articles comme celui-ci, directement dans votre boîte mail.

Lire aussi

Privacy Policy