email print share on Facebook share on Twitter share on LinkedIn share on reddit pin on Pinterest

SUNDANCE 2020 Compétition World Cinema Dramatic

Zeina Durra • Réalisatrice de Luxor

"C'est comme si ce film voulait être fait"

par 

- Nous avons interrogé Zeina Durra sur son deuxième film, projeté à Sundance : Louxor, avec Andrea Riseborough

Zeina Durra  • Réalisatrice de Luxor

Zeina Durra a présenté son deuxième long-métrage, Louxor [+lire aussi :
critique
bande-annonce
interview : Zeina Durra
fiche film
]
, dans la section World Cinema Dramatic Competition à Sundance. Le premier long-métrage de cette ancienne élève de la New York Film School, The Imperialists are Still Alive!, y avait été projeté il y a une décennie, dans la section US Dramatic Competition. L’impossibilité de coller une étiquette à cette réalisatrice née à Londres est le reflet de son héritage mélangé (sa mère est palestinienne-bosnienne et son père jordanien-libanais), qu'on retrouve dans les personnages délocalisés qui peuplent ses films.

(L'article continue plus bas - Inf. publicitaire)

Dans Louxor, l’actrice britannique Andrea Riseborough joue le rôle d'un médecin qui prend quelques vacances loin de son travail à la frontière entre la Jordanie et la Syrie. Dans les rues de Louxor, elle rencontre un ancien amoureux.

Cineuropa : Comment l’idée de Louxor vous est-elle venue ?
Zeina Durra :
J’avais un autre film en cours qui était prêt à être tourné, mais il nous manquait une petite part de financement institutionnel dont nous avions besoin pour que le puzzle du budget soit totalement bouclé. J’étais dans le désarroi parce que tout allait se casser la figure. J’avais la grippe, et j’étais en pleine grossesse biochimique. Beaucoup d'hormones dans tous les sens. J’étais assise sur mon sofa dans un état pensif, à réfléchir sur les choix que les gens font et la manière dont ils ont fini par faire ce qu’ils font. Cette nuit-là, j’ai rêvé d’une femme qui marchait dans Louxor, notamment au temple de Louxor. Il y avait beaucoup d’émotion dans ce rêve.

Comment avez-vous procédé pour faire de ce rêve un film ?
Le lendemain, j’ai appelé la chef-opératrice Zelmira Gainza, qui est mon amie, et je lui ai parlé du rêve et j’ai dit que nous pourrions en faire un film qui pourrait être fait rapidement et sans trop d’argent. Au fil de notre conversation, il est devenu évident qu’il toucherait à des thèmes liés à l'idée d'une nostalgie d’un passé où le monde était meilleur, avant la montée de la droite. J’ai appelé Mohamed Hefzy, le producteur égyptien, qui était à Londres pour le festival et nous sommes allés boire un café, et j’espérais recevoir quelques conseils. J’avais littéralement retranscrit la conversation que j’avais eue avec Zelmira, et |isté certains thèmes et idées, donc je lui ai montré ça. Il a aimé ce qu’il a vu et il m’a dit : "Allez, faisons-le". Ensuite, j’ai écrit au producteur britannique Paul Webster, qui nous a rejoints.

Pourquoi Louxor ?
Je pense que c’est un endroit très spirituel. C’est un endroit où le passé est vraiment présent, mais c’est aussi une ville contemporaine. C’est une ville vivante avec une population touristique et une population locale, résidentielle. et la ville a ce passé formidable – avec beaucoup de niveaux, pas seulement égyptiens. Elle symbolise le passé, le présent, le contemporain et le moderne, l’endroit où le Moyen-Orient rencontre l'Afrique du Nord. C’était aussi dans le rêve qui m’est venu. C’est comme si ce film voulait être fait. J’ai eu l'impression de retranscrire une conscience collective, surtout quand je suis tombée enceinte de mon troisième enfant.

Pourquoi avez-vous créé des personnages sans enfants ?
C’était ça, tout le truc. Je me disais : "Comment suis-je arrivée où je suis, avec trois enfants ? Comment aurait été ma vie si j’avais fait quelque chose de plus radical, au lieu d’être une maman qui écrit ses films à la maison ? Qu’est-ce qui se serait passé si je n’étais pas revenue vivre à Londres pour être avec mon petit ami, qui est maintenant mon mari ?". Si j’avais été encore dans ma vingtaine à l’époque, je n’aurais pas déménagé. J’ai des amis qui n’ont pas suivi ce chemin. Nous étions tous au même endroit, mais ils n’ont pas fait le même choix. Le choix de ne pas fonder une famille est tout aussi valide. Sauf que parfois, la société vous envoie des messages contradictoires, et ça crée une situation où on se sent un peu perdu, parfois. Je voulais explorer cela.

(L'article continue plus bas - Inf. publicitaire)

(Traduit de l'anglais)

Vous avez aimé cet article ? Abonnez-vous à notre newsletter et recevez plus d'articles comme celui-ci, directement dans votre boîte mail.

Lire aussi

Privacy Policy