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IFFR 2020

Adam Oľha • Co-réalisateur d'Athanor - The Alchemical Furnace

"Nous avons eu l'opportunité d'assister au processus de création de prèr, sur une longue période"

par 

- Nous avons parlé à Adam Oľha, un des co-réalisateurs de Athanor - The Alchemical Furnace, qui saisit le processus à travers lequel le grand surréaliste tchèque Jan Švankmajer crée de l'art

Adam Oľha  • Co-réalisateur d'Athanor - The Alchemical Furnace

Cineuropa a rencontré le documentariste slovaque Adam Oľha, un des co-réalisateurs du documentaire Athanor – The Alchemical Furnace [+lire aussi :
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interview : Adam Oľha
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, pour parler du processus du captation de la manière dont le grand surréaliste tchèque Jan Švankmajer crée son art. Oľha a étudié la réalisation de documentaires à la FAMU ; il a travaillé sur des documentaires par Lucie Králová, Jan Sacher et Pavel Abrahám, ainsi que pour la Télévision tchèque. Il a aussi tourné un long-métrage documentaire sur sa famille, intitulé New Life of Family Album. Il est le co-auteur avec Jan Daňhel de The Alchemical Furnace, qui a été projeté tout récemment au Festival international du film de Rotterdam.

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Cineuropa : Pouvez-vous nous en dire plus sur la genèse du projet The Alchemical Furnace ?
Adam Oľha :
Jan Švankmajer a décidé de se servir d’images documentaires dans Insect [+lire aussi :
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interview : Jan Švankmajer
fiche film
]
. Il voulait faire un making of sur ses projets précédents, mais à ce stade, il savait que ces images finiraient par s'intégrer tout naturellement dans le film. Il se référait à cela comme un genre d’humour objectif qui vient de situations imprévisibles survenues pendant le tournage. D’innombrables heures de métrage ont été tournées, à partir desquelles Jan Daňhel et moi avons construit la base d’Insect après le tournage du film. Ça a été le point de départ d'une autre immersion, plus en profondeur. Jaromír Kallista [le producteur des films de Švankmajer] nous a dit pendant le tournage qu’il serait bon de faire un film sur la société de production Athanor, qui produit leurs travaux depuis 1987.

Nous avions l’opportunité unique d’assister au processus de création de près, sur une longue période. Le tournage s’est poursuivi naturellement et de manière organique. Švankmajer a dit qu'il ne fera plus de long-métrage de fiction. Cependant, depuis, il a écrit deux romans et il est en train de travailler sur son troisième livre. Il dédie son temps à une création d’esprit libre et au voyage. Nous nous sommes tous accordés sur le fait que nous ne voulions pas faire un portrait biographique, mais plutôt une immersion dans le processus par lequel il crée son art. Nous avons commencé à tourner le film en 2017 et nous sommes remontés loin, jusqu'à l'enfance de Švankmajer.

Comment Švankmajer a-t-il réagi quand il a appris qu’il allait être le sujet d’un documentaire ?
Il n’aurait jamais entrepris de tourner lui-même un film sur lui. À vrai dire, il n’y aurait même pas pensé, puisqu’il a certainement des choses plus importantes à faire. Je crois que le grand déclencheur est venu du producteur Jaromír Kallista, qui s’est rendu compte qu’il était temps de révéler au monde ce qui se passe dans les coulisses. Švankmajer a accepté et il nous a laissé tourner dans l’esprit de l’"humour objectif" pendant la période qui a suivi, sans faire aucune intervention ou suggestion quant à ce qui devrait ou ne devrait pas être dans le film.

Je crois que le facteur qui a le plus compté, c'est que Jan Daňhel est membre du groupe des surréalistes et qu’ils se connaissent depuis plus de vingt ans. Il y avait déjà un lien de confiance entre eux, donc nous avons pu passer l’étape de la définition nécessaire des rôles.

Il y a plusieurs intrigues parallèles dans le documentaire. Comment avez-vous fait votre sélection finale ?
Nous avions beaucoup d’images – je n’ose même pas vous dire combien d’heures précisément, mais c’était plus de cent. Nous avons passé le plus gros de notre temps à regarder les images et à sélectionner les scènes que nous allions couper impitoyablement. Cela a pris environ un semestre. Le montage lui-même a été un parcours en montagnes russes. Nous nous sommes dit que nous voulions que le film soit indépendant dans sa forme, qu’il ne soit pas une tentative de copier le style caractéristique de Jan Švankmajer.

Il y a un passage très surprenant et touchant dans le film, sur la femme et collaboratrice de Švankmajer, Eva Švankmajerová. Il n’avait jamais parlé d’elle ou de leur relation en public avant.
Švankmajer ne parlait pas de sa femme Eva publiquement. Cela dit, dans son dernier livre, Cesty spasení [litt. “Chemins du salut”], qui a aussi été une de nos sources d’inspiration et qui contient des extraits de ses journaux intimes, il parle d’elle. Il est complètement connecté et fusionné avec elle, professionnellement comme en privé, et, naturellement, cela a piqué notre intérêt. Nous ne nous attendions pas à ce qu’il parle d’elle autant qu’il le fait dans le film. Je pense qu’elle est une figure immensément importante dans sa vie, à laquelle il peut se rapporter sans fin, même après sa mort. Il s’est mis à parler d’elle sans qu’on le lui demande et il a juste continué. À ce moment-là, nous avons compris qu’il voulait probablement que cela soit enregistré, d'une certaine manière.

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(Traduit de l'anglais)

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