email print share on Facebook share on Twitter share on LinkedIn share on reddit pin on Pinterest

Espagne

Nuria Giménez • Réalisatrice de My Mexican Bretzel

“Je ne me sens pas à l’aise avec le monde virtuel”

par 

- Avec son premier long-métrage, My Mexican Bretzel, Nuria Giménez a décroché plusieurs prix à des festivals nationaux et internationaux. Son documentaire sort enfin en Espagne

Nuria Giménez • Réalisatrice de My Mexican Bretzel
(© Pol Rebaque)

Quand, en janvier dernier, My Mexican Bretzel [+lire aussi :
critique
bande-annonce
interview : Nuria Giménez
fiche film
]
a commencé son parcours, nous avions discuté avec Nuria Giménez, dont ce film singulier et émouvant est le le premier long-métrage. À présent, nous reprenons le dialogue : plusieurs mois ont passé et ce titre est devenu une des sensations dans les festivals de cette année 2020. Ce vendredi 11 décembre, il arrive sur les écrans en Espagne.

Cineuropa : Nous nous sommes parlé juste avant la pandémie, qui a touché votre documentaire en pleine tournée des festivals.
Nuria Giménez :
Totalement, mais grâce à la plateforme Filmin, il est parvenu jusqu'à beaucoup plus de gens que ce que j’avais pensé. Devant ce succès, Avalon nous a rejoints comme société coproductrice et distributrice. Donc oui, ça a été une année réellement intense, car tout ce qui s'est passé était différent de ce que j’avais attendu ce Acqua je m’étais attendu.

(L'article continue plus bas - Inf. publicitaire)

De tous ces événements, présentiels ou en ligne, quel est le prix et le festival qui vous a le plus enthousiasmée ?
Le prix qui m’a fait le plus plaisir, quoique j'aie participé à tous ces événements avec beaucoup de joie, a été celui du public du Festival D’A de Barcelone. Il m’a particulièrement émue : le mot est passé sur le film d'une personne à l'autre, ce qui m’a énormément surprise, parce que je ne m’y attendais pas. Je viens aussi de remporter celui du Festival de Mannheim-Heidelberg [lire l'article] et je ne pouvais pas y croire : ça a été génial, parce que c’est un événement super puissant. Je me suis mise à pleurer d’émotion à ces deux occasions. Pendant tous ces mois, j’ai beaucoup travaillé sur des choses liées au film : de nombreux festivals étant virtuels, ils demandent aussi des vidéos de présentation, des discussions en ligne, d’envoyer des bouts de vidéo, etc....

D’une certaine manière, donc, vous avez voyagé virtuellement de festival en festival
Non, c’est déprimant de le faire ainsi : je suis reconnaissante par rapport au fait que les festivals ont continué de se faire, parce que j’imagine que ça a été un challenge extrêmement compliqué pour toutes les équipes, mais ça n’a rien à voir. La Viennale est le dernier festival où j’ai pu me rendre physiquement, et quelle différence… J’ai beaucoup apprécié. J’imagine que pour vous, comme journaliste, il se passe quelque chose de similaire quand vous ne quittez pas votre ville, Et dans le monde virtuel, je ne me sens pas à l'aise, parce que ce n’est pas la même chose qu’être là, présent, avec les gens.

À nous les journalistes qui nous retrouvons chez nous, cette chaleur et les réactions du public manquent beaucoup également.
Exactement, parce que bien qu'il y ait des rencontres avec les spectateurs, des rencontres virtuelles, ça n’a rien à voir… Et comme vous dites : la chaleur humaine et le fait de pouvoir boire un verre ensuite avec les gens, pour discuter du film... toutes ces interactions se perdent. C’est pour cela que j'ai tant apprécié le festival de Vienne. C’est dommage. On va voir si bientôt, tout cela peut revenir.

Quels retours avez-vous eus des gens ? Quelle a été la chose la plus belle que vous ait dit le public du documentaire ?
J'ai entendu des choses très belles, beaucoup de gens l'ont apprécié. Ce qui m’a plu le plus sont les interprétations que chaque personne a fait des espaces vides qu’il y a dans le film et que je n’ai pas remplis, qui sont là pour être remplis par le public. Et il y a des interprétations qui me semblent très belles : il y a quelques jours, une jeune fille parlait de la phrase sur la mort douce de l’écrivain qui apparaît dans le film, Kharjappali : tout bouge autour de toi, mais ton esprit reste absent, et Vivian dit qu'il lui arrive le contraire, qu'elle bouge et que tout autour d'elle reste immobile. La spectatrice disait que ça avait une relation avec le fait de filmer, cette mort douce. De la même manière que cette phrase a eu mille interprétations, le titre également : par exemple, le fait qu'un bretzel a une forme de cœur et que, comme il a trois trois, il symbolise le triangle du film. Tout un tas d’idées et d’interprétations et d'aspects auxquels les gens se sont rapportés au niveau personnel et auxquels ils se sont identifiés, surtout liés au personnage de Vivian. Après, Kharjappali s'est également fait quelques fans…

Oui, My Mexican Bretzel est un film qui invite à interpréter, et une personne va y voir ce qu’une autre ne voit pas
Ça me paraît merveilleux ça : la partie invisible que chacun peint de la couleur qu’il souhaite, et ça j’adore. On apprend et on s’inspire de ce que les autres ont vu. En outre, le film a eu un public très hétérogène et de différents âges : il y a des gens très jeunes qui s’identifient avec le personnage de Vivian, et ça, ça me fait plaisir.

(L'article continue plus bas - Inf. publicitaire)

(Traduit de l'espagnol)

Vous avez aimé cet article ? Abonnez-vous à notre newsletter et recevez plus d'articles comme celui-ci, directement dans votre boîte mail.

Lire aussi

Privacy Policy