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ANNECY 2021

Marcus H. Rosenmüller et Santiago López Jover • Réalisateurs de Snotty Boy

“Je suis curieux de voir si le public va retourner au cinéma”

par 

- Le duo de réalisateurs germano-espagnol nous parle de cette comédie satirique animée, inspirée de la vie et de l’oeuvre du caricaturiste autrichien Manfred Deix

Marcus H. Rosenmüller et Santiago López Jover  • Réalisateurs de Snotty Boy

Marcus H. Rosenmüller et Santiago López Jover ont fait équipe pour la production de Snotty Boy [+lire aussi :
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fiche film
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(Petit Moutard). Ils ont présenté cette comédie satirique, inspirée de la vie et l'œuvre du caricaturiste autrichien Manfred Deix, à Annecy. Le film est le premier projet d’animation du réalisateur allemand Rosenmüller (The Keeper [+lire aussi :
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fiche film
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), mais son collègue espagnol a quant à lui déjà signé une série de films d’animation internationaux. Nous avons discuté avec eux pour en savoir plus sur le contexte du film et sur leur intérêt personnel pour le sujet qu'il traite.

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Cineuropa : Où avez-vous puisé l’inspiration pour ce film ?
Marcus H. Rosenmüller :
L’idée est venue du producteur Josef Aichholzer. Il voulait réaliser un film sur la vie et l’univers artistique du caricaturiste autrichien Manfred Deix. Un scénariste, Martin Ambrosch, a préparé un scénario et on m’a proposé de réaliser le film avec Santiago. L’histoire contient beaucoup de références biographiques à Deix et montre comment on peut devenir un rebelle grâce à son talent, comme lui l’a fait.

Santiago López Jover : Manfred Deix a d’ailleurs participé au développement du scénario au tout début. Il l'a révisé. De nombreux aspects de la vie de Deix ont ainsi été intégrés dans un récit fictionnel. Le cadre choisi, les années 1960, correspond à sa jeunesse et au contexte social qu’il a connu.

Pourquoi vous êtes-vous dit que le film fonctionnerait mieux en animation qu’en image réelles ?
M.H.R. :
Manfred Deix étant lui-même un dessinateur, il nous a semblé plus naturel d’utiliser l’animation pour raconter cette histoire.

S.L.J. : Ce que je trouve intéressant dans ce film, c’est qu’il s’intéresse à l’artiste Manfred Deix selon différents points de vue, y compris au niveau du traitement visuel du sujet. L’animation était probablement le meilleur moyen de donner vie à ses illustrations.

Comment avez-vous développé l’esthétique du film et l'approche visuelle adoptée ?
S.L.J. :
Normalement, tout film d’animation a un directeur artistique. Ici, je dirais que c'est Deix qui a été notre directeur artistique. L’animation est très fidèle à l’essence et au style d’illustration de ses travaux. Avant ce projet, il y a eu une autre tentative de film, qui abordait en particulier les effets 3D dans l'œuvre de Deix.

M.H.R. : Nous avons passé en revue tous les travaux de Deix et cherché parmi ses personnages ceux qui correspondaient le mieux aux personnages du scénario. Seul le personnage principal, le "morveux", et sa petite amie Mariolina sont de notre invention, mais ils sont tout de même inspirés de ce que nous avons vu dans l'œuvre de Deix.

Que nous apprennent les années 1960 sur notre époque ?
M.H.R. :
En 2012, quand nous avons commencé à travailler sur le film, je ne savais pas que l’histoire serait à ce point d’actualité. À ce moment-là, il était inimaginable que les idées de droite puissent gagner du terrain. Mais, quand nous présentons ce film d’animation aujourd’hui, il reflète encore notre société. Il n’y a pas que deux groupes dans l’histoire, tout n’est pas noir et blanc, bon et mauvais. Il y a un troisième groupe qui réunit ceux qui acceptent ces choses, qui ne protestent pas contre les injustices de la société.

S.L.J. : Je trouve aussi que le film est très pertinent aujourd'hui. Il brosse le tableau de la jeunesse autrichienne des années 1960, qui s’est soudain rendu compte que leurs parents étaient impliqués dans une guerre terrible et qu'ils étaient du mauvais côté, et ces jeunes gens voulaient s’affranchir de ce leg. Deix appartient à cette génération. D’une certaine manière, de nombreuses régions du monde sont aujourd’hui dans une situation similaire, entre la montée des idées extrémistes du passé et le fait que les plus jeunes générations doivent lutter contre.

Je suppose que vous aimez tous les deux les chats ?
M.H.R. :
Deix aimait les chats. Ils ont joué un rôle important dans sa vie.

S.L.J. : Et nous nous sommes dit qu’il serait parfait qu’un chat sauve le personnage principal à la fin.

Quel a été l’impact de la Covid-19 sur votre travail ?
M.H.R. :
Je suis curieux de voir si le public va retourner au cinéma. Je veux réaliser des films pour le cinéma, pas pour l’exploitation numérique. Par exemple, l’an dernier, la sortie d’un film que j’ai co-écrit a été reportée plusieurs fois, et finalement le film est allé directement sur Amazon, ce qui ne m'a pas fait très plaisir. J’espère que nous verrons le public regagner les salles de cinéma cet été.

S.L.J. : Pour moi, la pandémie a eu un fort impact, car j’ai une maladie chronique et suis dans le groupe des gens à risques. Ça veut dire que je ne peux pas aller à des événements publics, ni assister à la première du film. Cela fait déjà un an que je travaille de chez moi à cause de cela. Je ne dis pas que c’est positif ou que c'est négatif, mais le virus a résolument eu un grand impact sur mon travail.

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(Traduit de l'anglais par Ingrid Patetta)

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