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HAUGESUND 2021

Charlotte Sieling • Réalisatrice de Margrete – Queen of the North

“Ne mentionnez pas la fin quand vous écrirez sur notre film. Jamais. Il faut le considérer comme un film à mystère : ‘Le Mystère du faux Olof’”

par 

- La réalisatrice danoise nous parle de son film, sur la monarque qui régna sur toute la Scandinavie

Charlotte Sieling • Réalisatrice de Margrete – Queen of the North
(© Julie Vrábelová)

Il aura fallu dix ans et un bond en arrière de six siècles pour raconter l’histoire de la reine qui a unifié la Scandinavie. Margrete - Queen of the North [+lire aussi :
bande-annonce
interview : Charlotte Sieling
fiche film
]
sera présenté en avant-première nationale à Copenhague en septembre, mais quel autre programme que celui du Festival international du film norvégien de Haugesund pour faire son avant-première ? La réalisatrice Charlotte Seiling pourrait avoir raison de prétendre qu’une force supérieure plane sur l'ensemble du projet.

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Cineuropa : Une souveraine médiévale, une Scandinave, une reine. Comment vous êtes-vous intéressée à Margrete ?
Charlotte Seiling : C’est une aventure qui a duré dix ans. Elle a commencé lorsqu’avec mon producteur de toujours, Lars Bredo Rahbek, nous avons réalisé que cette histoire n’avait jamais été portée à l’écran. Cela a pourtant été l’un des jeux de pouvoir les plus importants que l’Europe du Nord ait connus. Cet épisode s'est soldé, non pas par une guerre, mais par une paix qui a débuté en 1397 et a duré 126 ans. C’est ce qui a été le déclic. Nous avons fait appel à Birgitte Skov en qualité de deuxième productrice et avons commencé nos recherches. C’est au cours de ces dernières que nous avons découvert l’histoire du "faux Olof", l’homme qui prétendait être le fils de Margrete. À partir de là, nous avons construit l’histoire, nous inspirant de faits réels que nous découvrions, auxquels nous avons ajouté des éléments fictifs qui nous semblaient pertinents dans ces circonstances. Ne mentionnez pas la fin quand vous écrirez sur notre film. Jamais. Il faut le considérer comme un film à mystère : "Le Mystère du faux Olof".

Contrairement à Game of Thrones par exemple, cette histoire se déroule dans de véritables lieux historiques. Comment s'y prend-on pour restituer le tout avec le plus d’exactitude possible, six siècles plus tard ?
On commence par s’entourer d’un directeur artistique comme Søren Schwartzberg, et d’un directeur de la photographie comme Rasmus Videbæk. On se met à dessiner chaque lieu, puis on construit chaque intérieur visible, à l'exception de deux châteaux tchèques où nous avons utilisé un escalier et quelques éléments. Les historiens ont regardé ça de près et ils ont validé nos choix. En même temps, nous voulions que le film soit moderne. Le processus a été fantastique.

Le tout est composé d'un qui est qui nordique, où Trine Dyrholm, qui se voit attribuer le plus grand honneur, assume également la lourde responsabilité de porter le film. Était-elle votre premier choix ?
J’étais très préoccupée. Jusqu’au jour où mon regard a croisé celui de Trine lors d’une fête… je ne la connaissais pas trop, mais nous nous croisions de temps en temps et nous discutions ensemble. Et un jour, j’ai su que c’était Trine. ça semble un peu perché, mais j’ai parfois le sentiment que l’esprit de Margrete plane sur le projet. Que ce soit la manière dont les choses sont arrivées, les gens qui ont rejoint l’aventure, le fait que nous ayons fait des choses importantes avant que la pandémie n’éclate, mais aussi le financement. C’est comme si Margrete avait une certaine emprise sur nous.

Quelle a été votre opinion sur la monarchie au fil des années ? Le Danemark a encore des rois et des reines, et la souveraine actuelle porte même le nom de Margrete.
Je n’ai jamais su dire. Enfant, j’aimais beaucoup tout ce qui touchait au conte de fées. En tant qu’adulte, je m’interroge sur l’utilité d’un monarque aujourd’hui, si tant est qu’il en ait une. Mais le soir du réveillon du Nouvel An, le discours annuel de la reine m’a ému. Que Margrete I ait été une figure unificatrice est incontestable, mais Margrete II est quelqu'un d’accessible, elle est un facteur important de notre identité collective en tant que Danois et nous dit qui nous sommes.

L’avant-première danoise aura lieu en septembre. Est-il possible que la famille royale y assiste ?
Effectivement. De plus, il s'agit du premier véritable gala depuis le Covid. C'est incroyable. La reine sera assise avec Trine et moi. Elle assiste rarement, voire jamais, aux premières de films. Mais cette fois, elle le fera.

Vous avez pourtant choisi Haugesund pour l’avant-première mondiale. Y avait-il une raison à cela ?
La raison est que cette histoire très scandinave a besoin d'un lieu de présentation qui le soit tout autant. Lorsqu'on nous a donné cette opportunité, j'ai tout simplement accepté. J'ai ressenti une telle émotion lorsque nous avons survolé Haugesund. C'est là que tout a commencé. C’est, depuis des siècles, le berceau de notre histoire.

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(Traduit de l'anglais par Karine Breysse)

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