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VENISE 2021 Orizzonti

Bogdan George Apetri • Réalisateur de Dédales

“En tant que réalisateur, il ne s’agit jamais de balayer large, c’est la profondeur qu’on recherche”

par 

- VENISE 2021 : Le scénariste-réalisateur parle de son nouveau film, qui explore les difficultés et les tribulations de deux personnages très différents : une bonne soeur et un inspecteur de police

Bogdan George Apetri  • Réalisateur de Dédales
(© La Biennale di Venezia - Foto ASAC/Giorgio Zucchiatti)

Après avoir présenté son deuxième long-métrage, Unidentified [+lire aussi :
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, en 2020, le réalisateur roumain installé à New York Bogdan George Apetri n'a eu besoin que d’une année pour nous livrer Dédales [+lire aussi :
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interview : Bogdan George Apetri
fiche film
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(Miracle, projeté à Venise dans la section Orizzonti. Il s'agit de la deuxième partie d’une trilogie qui se passe dans sa ville natale. Voici ce que le réalisateur nous a dit sur les suites de films, les genres et la manière d’être objectif au cinéma.

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Cineuropa : Pourquoi pensez-vous qu’il y a si peu de films de genre dans le cinéma roumain ?
Bogdan George Apetri :
Comme je vis aux États-Unis depuis 20 ans, c’est un peu difficile de répondre à une question sur le cinéma roumain, parce que je ne fais pas tant que ça partie de cet univers. Je pense que certains genres ne conviennent pas bien à la réalité roumaine : l’horreur, le film noir ou les films de mafia, par exemple. Bien sûr, on peut essayer d’aborder un de ces genres en Roumanie, mais ce sera définitivement un mash-up. Je pense que les réalisateurs qui choisissent de ne pas le faire sont malins, à vrai dire, parce qu’ils savent qu’ils ne peuvent pas plaquer un genre sur la réalité roumaine. Peut-être que les gens vont penser que Miracle est un thriller, mais je ne commence jamais un film en pensant à son genre : je commence par ce dont l'histoire a besoin. Je commence avec les personnages, et ensuite j'essaie de trouver la meilleure approche pour raconter cette histoire. À mon avis, Miracle ne se rattache pas à un genre en particulier. Même si certains pourrait qualifier le film de thriller, ce n’est pas un film de genre. La même chose vaut pour mes films précédents, Unidentified et Outbound [+lire aussi :
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.

À vrai dire, Unidentified et Dédales partagent un certain nombre de personnages. Pourquoi cette décision ?
En tant que réalisateur, il ne s'agit jamais de balayer large, il faut aller en profondeur, et il faut enquêter. Dans ce cas précis, j’ai commencé par le lieu. Je n’avais même pas idée de ce dont parlerait le film. Je me suis dit que ce serait intéressant de commencer par une petite ville et d'enquêter plus en profondeur sur elle, sur ses habitants et leurs histoires. J’ai été très séduit par cette idée de trilogie où les personnages principaux d'un film deviendraient des personnages secondaires dans le suivant. Je pense que l'idée me vient de Balzac, qui faisait cela dans ses romans. Pourquoi ne pas se servir de cette idée pour une trilogie ? Et ce n'est pas une série TV : les histoires sont séparées et les films peuvent être appréciés séparément, mais il y a des connexions intéressantes entre eux. Par exemple, dans Dédales, vous pouvez voir le personnage d’Unidentified travailler dans le même commissariat de police, et il va bien. Comme Unidentified avait une sorte de fin ouverte, dans Miracle, cette histoire est enfin bouclée.

Qu’est-ce que ça vous a fait, de revenir dans votre ville natale pour tourner ces films ?
J'ai toujours pensé que Piatra Neamţ, ma ville natale, est très cinématographique, et comme je vis à New York mais que je connais Piatra Neamţ comme ma poche, en écrivant le scénario, je n’avais pas besoin de faire des repérages. C’est venu après, et mes parents ont aidé : nous avons fait de longues promenades en voiture dans le comté, et j’ai trouvé des endroits très intéressants avec eux, mais le plus important, c’est que je pensais que ces lieux avaient beaucoup à offrir au film. Par ailleurs, j’ai essayé d’embaucher autant que possible des gens ayant un lien émotionnel avec Piatra Neamţ, soit qu'ils soient nés là-bas, comme Vasile Muraru [qui joue le commissaire de police dans les deux films], soit qu'ils aient collaboré avec le théâtre local.

Dans Dédales, , on a l’impression que le public est toujours conscient du placement de la caméra. Pourquoi cette décision ?
J’espère que les spectateurs ne seront pas réellement conscients de l'endroit où se trouve la caméra. Ces trois films partagent le même univers mais sur le plan stylistique, je voulais qu’ils soient aussi différents que possible. Comme Unidentified est très subjectif et se concentre tout le temps sur le même personnage, la caméra devait toujours le suivre. Dans Miracle, j’avais besoin de procéder autrement, alors avec [le chef-opérateur] Oleg Mutu, j'ai choisi une approche plus objective. La caméra essaie de nous dire quelque chose qui existe au-delà de l’histoire en tant que telle.

Que pouvez-vous nous dire sur la dernière partie de la trilogie ?
Elle parlera d’une bonne sœur jouée par Cătălina Moga. On voit ce personnage au début de Miracle, au moment où le personnage de Ioana Bugarin quitte le monastère. Leurs chemins se croisent et elles échangent un regard. J’espère que ce film va boucler joliment toute la trilogie : Unidentified parle d’un homme ; Dédales se divise en deux parties, une qui se concentre sur une femme et l’autre sur un homme ; le troisième film, également très subjectif, se concentrera sur une femme.

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(Traduit de l'anglais)

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