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LONDRES 2021

Russell Owen • Réalisateur de Shepherd

"Il n’est pas de meilleur magicien qu’un bon directeur de casting"

par 

- Dans sa relecture de la légende galloise qui a inspiré The Lighthouse de Robert Eggers, le réalisateur britannique donne à l'histoire un tour nouveau, assez unique

Russell Owen  • Réalisateur de Shepherd

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, dont la première s’est tenue au Festival du film de Londres, est un film librement inspiré de la même légende galloise qui a inspiré The Lighthouse de Robert Eggers. L’interprétation de Russell Owen donne à l’histoire une tournure nouvelle et unique en son genre en changeant le sexe de l’un des personnages principaux et en plantant le décor sur une île écossaise isolée.

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Originaire du nord du Pays de Galle, Owen a commencé par étudier l’illustration et l’écriture de scénarios avant de travailler comme artiste de storyboard et artiste conceptuel. Il est ensuite devenu directeur de plateau et directeur artistique pour des émissions télévisées populaires au Royaume-Uni et a réalisé de nombreuses publicités. Shepherd est son troisième long-métrage.

Cineuropa : Quels thèmes souhaitiez-vous explorer dans Shepherd ?
Russell Owen : Shepherd est l’histoire d’un homme qui, après le décès de sa femme et la rupture de la cellule familiale, est pris dans la spirale de la paranoïa et de la dépression. Il décide de prendre son indépendance et de s’isoler en acceptant de devenir berger. De toute évidence, il n’est pas dans le meilleur état psychologique pour prendre une telle décision. Il est donc ici question de cette décision et de ses conséquences.

Et cette idée de solitude semble tomber à point nommé avec la pandémie que nous vivons.
Et bien, ce n’était pas volontaire, mais faire un film sur l’isolement et sur la manière dont cela peut nous rendre fous était tout à fait pertinent. Évidemment, mon personnage n’a pas ni Zoom ni aucun de ces équipements, il ne possède que des lampes à gaz et un téléphone qui fonctionne de temps en temps. Effectivement, cela a certainement été une bonne préparation à ce qui m’attendait, à savoir me retrouver enfermé dans mon minuscule appartement londonien. Mais, cette période a été plutôt agréable, car je sais, avec le recul, que ça aurait pu être bien pire.

Vous avez réussi à réunir des acteurs exceptionnels pour ce film. Comment avez-vous réussi à convaincre Kate Dickie et Greta Scacchi ?
Il n’est pas de meilleur magicien qu’un bon directeur de casting. Gemma Sykes a réuni les acteurs, et je ne pensais pas qu’ils accepteraient. Tom Hughes est extraordinaire, et si nous nous étions trompés dans le choix du casting, le film n’aurait pas fonctionné, car c’est vraiment son film. Kate Dickie est la meilleure actrice de tous les temps. Lorsqu’elle a accepté, nous avons passé trois heures au téléphone. Son personnage était un homme dans le scénario.

Comment s’est passé le tournage en Écosse ?
Je pensais qu’un tournage de six semaines en Écosse serait un cauchemar, mais en fait, c’était fantastique. C’est l’un des plus beaux endroits au monde, surtout cette contrée isolée qu’est l’île de Mull. Cependant, elle était supposée être dénuée d’oiseaux, et nous avons donc passé beaucoup de temps en postproduction à les retirer de l’image. Le lieu était à lui seul un personnage du film, nous devions donc aller dans un endroit spécial.

Quelles difficultés avez-vous rencontrées pour faire Shepherd ?
Ça a été très difficile. Il m’a fallu 17 ans. Lorsque je cherchais des financements, on me disait "mais, qu’avez-vous fait exactement ?" J’aurais pu réaliser 400 spots publicitaires, ça n’avait aucune importance. Je n’avais pas d’Oscar, et il était inutile de demander un financement public, car je n’avais pas les qualifications pour y prétendre. En fin de compte, j’ai obtenu le financement d’une société à la recherche d’un réalisateur pour reprendre la réalisation d’un film qui ne me ressemblait pas vraiment. J’ai affirmé que j’allais en faire quelque chose d’extraordinaire gratuitement à la seule condition que la société finance Shepherd. Et voilà comment cela s’est passé.

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(Traduit de l'anglais par Karine Breysse)

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