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BLACK NIGHTS 2021 Compétition Premiers Films

Aleksandra Terpińska • Réalisatrice de Other People

“Le plus important était de traduire la poésie des vers par la poésie des images”

par 

- La réalisatrice polonaise a confectionné une comédie musicale moderne sur un jeune homme qui engourdit son désir d’amour et d’affection grâce à l’alcool et à une aventure insignifiante

Aleksandra Terpińska • Réalisatrice de Other People
(© Mateusz Nasternak)

La réalisatrice polonaise Aleksandra Terpińska a présenté Other People [+lire aussi :
critique
interview : Aleksandra Terpińska
fiche film
]
au Festival Black Nights de Tallinn, dans le cadre de la compétition Premiers Films. Il s'agit d'une comédie musicale moderne sur un jeune homme qui engourdit la douleur liée au besoin d'amour et d’affection grâce à l'alcool et une liaison insignifiante. Nous avons interrogé la réalisatrice sur les difficultés qu’elle a rencontrées en réalisant cette adaptation d'un roman de Dorota Masłowska.

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Cineuropa : Qu'est-ce qui vous a amenée à vouloir adapter le roman de Dorota Masłowska?
Aleksandra Terpińska :
C’est une écrivaine très célèbre en Pologne. Elle a une écriture unique. Ça faisait longtemps que je voulais travailler avec elle. Elle est venue me trouver avec le roman pour suggérer que j'en fasse un film, mais quand j’ai lu le roman, la première fois, j'ai été déçue, parce que je me suis dit qu'il était impossible de réaliser un film à partir de ce texte. Nous avons ensuite préparé une bande-annonce pour le livre, enfin une vidéo pour en promouvoir la vente, et ce faisant, nous avons découvert ce à quoi un film tiré du livre pourrait ressembler. Nous avons imaginé une manière de raconter cette histoire, et ça m’a donné le courage d’essayer.

Comment décririez-vous votre relation avec l’auteure ?
Elle m’a laissée très libre. J’ai écrit le scénario toute seule, mais elle était à mes côtés comme une sorte de conseillère et pour que notre échange me permette d'avoir un contrepoint à mon approche. Sa présence a été importante pour me remettre les idées en place.

Quels éléments vouliez-vous avant tout transmettre ?
Le roman est écrit en paroles de rap et en rimes. Il n’y a pas de dialogues, pas de descriptions. La difficulté était de faire un film à partir d’un poème. Le plus important était de faire de la poésie des vers une poésie des images. Je voulais conserver les paroles de rap, et le flow. Le résultat devait faire l’effet d’un livre et en même temps être aussi un film, avec un flow dramaturgique. C’est pour cela que le film a en partie une forme de comédie musicale. Par rapport à l'histoire, je voulais me concentrer sur les personnages et leurs difficultés pour trouver l’amour.

La musique est un ingrédient essentiel, dans ce film. Comment avez-vous procédé pour créer cette bande originale ?
La bande originale devait être sombre et maussade, pour représenter l’hiver à Varsovie, qui est très gris. L’atmosphère déprimante de la ville devait refléter l’état d’esprit des personnages. En cherchant des musiciens, j’ai trouvé Auer, qui fait des beats pour un des rappeurs les plus célèbres de Pologne, PeZet. Il a eu envie de s’aventurer là-dedans et il a passé longtemps à écrire toute les musiques du film. Chaque chanson devait accompagner un moment particulier, être porteuse de sentiments et d'émotions spécifiques. Toutes les chansons étaient prêtes avant le tournage. La partie musicale a nécessité un gros travail de préparation, parce que les acteurs devaient jouer les chansons sur le plateau et donc les connaître à l’avance.

Sur le plan esthétique, à quels aspects teniez-vous plus particulièrement ?
Le film devait faire réaliste et en même temps avoir des éléments fantastiques. L’atmosphère devait être sombre, maussade et déprimante. Même dans cet appartement standing, la solitude des gens et leur besoin d’amour devaient bien se faire sentir.

Le fait que le film tourne autour des fêtes de Noël a-t-il une signification particulière pour vous ?
Le livre se passait déjà autour de Noël. L’atmosphère qui domine après Noël est une composante importante du récit : c’est un moment où plane une certaine tristesse : Noël est passé, ainsi que toutes les bonnes choses qui s’y rattachent. Janvier est un moment difficile pour la plupart des gens.

Comment avez-vous trouvé vos acteurs ?
Le casting, de très grande ampleur, a duré six mois. Il n'a pas été facile de trouver les bons acteurs, parce que la composante rap devait être convaincante. Nous savions qu'il ne serait pas évident, pour les comédiens, de rapper et jouer en même temps. Je connais Jacek Beler, qui joue le personnage principal, depuis nos études. Il avait déjà joué un petit personnage dans un de mes courts-métrages. C’est un comédien de théâtre très connu, mais on ne l'a pas vu très souvent au cinéma. Je pense qu’il était parfait pour le rôle, car il sait transmettre une certaine douceur et une grande gentillesse dans son regard et son allure en général. Il s'est très bien préparé pour ce rôle.

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(Traduit de l'anglais)

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