email print share on Facebook share on Twitter share on LinkedIn share on reddit pin on Pinterest

VISIONS DU RÉEL 2022

Emilie Bujès • Directrice artistique, Visions du Réel

"La pandémie nous a appris une chose très importante, c’est qu’un festival peut se réinventer totalement"

par 

- Cineuropa a eu la chance de discuter avec la directrice artistique, depuis 2018, du festival suisse

Emilie Bujès  • Directrice artistique, Visions du Réel
(© Sebastien Agnetti)

Emilie Bujès nous parle des points forts et des nouveautés qui marquent cette édition 2022 du Visions du réel, enfin en présentiel. Bien que la pandémie leur ait forcement donné du fil à retordre, elle a aussi été un moteur de changement qui a donné naissance à des nouveaux projets comme les Walks with the Filmmakers.

Cineuropa : Est-ce que vous pouvez nous parler brièvement de la sélection de cette année ? Quel est le fil rouge qui relie les films de la Compétition internationale, je pense notamment à la présence très importante de premiers films.
Emilie Bujès :
Effectivement celui des premiers films me semble un très beau fil rouge. On en retrouve énormément, en particulier dans la Compétition internationale. Neuf premiers films sur seize c’est énorme. À Visions du Réel nous aspirons toujours à travailler sur la découverte de nouveaux talents qui pourront par la suite entrer dans un circuit plus large, plus international. Dans la section Burning Lights il y a aussi sept premiers films sur quinze. Ce qui est vraiment saisissant c’est que pendant le processus de sélection nous nous intéressons beaucoup aux pays, aux formes, aux genres, sans nous soucier spécifiquement de la catégorie "premier film". Ce n’est qu’après, quand la sélection est faite qu’on se rend compte avec surprise qu’il y en a énormément. Bien sûr, cela se ressent dans certains cas, de façon positive.

(L'article continue plus bas - Inf. publicitaire)

Qu’est-ce que l’expérience de la pandémie vous a appris sur le festival ? Comment les réflexions faites pendant cette période ont nourri cette édition enfin en présentiel ?
D’abord, je pense que cela nous a permis de constater qu’il y a du public potentiel partout et c’est vraiment très, très réjouissant. A partir de ce constat, cette année nous avons décidé de conserver une offre en ligne, principalement pour aller toucher d’autre régions de Suisse mais aussi des gens de notre région étant limités physiquement. L’idée est de se dire que celui ou celle qui ne peut pas se rendre physiquement à Nyon, pour des raisons pratiques, budgétaires, d’agenda ou même physiques, pourra regardes des films chez lui.elle. Par ailleurs, je pense que la pandémie nous a appris premièrement à résister en fortifiant en profondeur notre équipe. Elle nous a également enseigné une chose, essentielle à mes yeux : un festival peut se réinventer totalement. Comme les festivals internationaux de cinéma sont de très grosses « machines » il y a un peu la tendance à refaire les mêmes choses, alors qu’en réalité un festival devrait sans cesse se réinventer, même si ce n’est pas toujours facile. En 2020, nous avons dû tout réinventer en cinq semaines et avons été en mesure de le faire. Cela nous a contraint à faire des changements à de nombreux niveaux différents : techniques, pratiques, mais aussi de changer notre façon de penser. La personne qui s’occupe des activités culturelles, pour les enfants et les seniors par exemple, a décidé d’organiser des balades, des activités à l’extérieur qui, par exemple, vont continuer à exister. Le fait de devoir trouver des solutions pour contourner les restrictions nous a appris à être réactif.ve.s, à réfléchir au festival de façon plus large, flexible et ouverte.

Le large choix d’activités "parallèles" que vous proposez va dans la direction d’amener un public plus large vers le cinéma documentaire ?
C’est sûr. Il y a un double mouvement. D’un côté c’est notre mission d’amener ce cinéma-là vers les gens. Nous sommes également financés par l’État et c’est notre rôle de toucher un maximum de gens. D’autre part, c’est aussi notre mission et ambition de partager ce genre de cinéma avec des publics variés. D’une façon générale, comme les films documentaires sont très difficiles à voir, c’est très important pour moi d’essayer de les montrer, notamment aux jeunes, à travers des activités pour les enfants ou des scolaires. Ceci afin que ces jeunes aient conscience que cette cinématographie existe. Pour moi cela a commencé ainsi, en voyant des films dans des festivals. Le but est à la fois de remplir cette mission et d’élargir, autant que possible, le spectre des gens qui viennent voir des films.

Pour ce qui est du cinéma documentaire suisse, est-ce que vous voyez une tendance qui se dessine ?
Premièrement ce qui est important de souligner c’est que, dans la Compétition internationale il y a deux premiers films suisses. Ensuite on peut aussi constater que cette année il y a beaucoup de films suisses tournés en Suisse. Ceci est probablement également dû au Covid, mais je trouve tout de même intéressant que les réalisateurs.ices aient voulu raconter des histoire « suisses ». Je constate que le cinéma suisse se porte très bien. Il a sans doute moins souffert de la crise sanitaire par rapport à d’autres cinématographies comme celles d’Amérique du Sud par exemple. Notre Compétition Nationale, avec un nombre important de titres cette année (treize), est très riche et captivante. C’est très réjouissant !

(L'article continue plus bas - Inf. publicitaire)

Vous avez aimé cet article ? Abonnez-vous à notre newsletter et recevez plus d'articles comme celui-ci, directement dans votre boîte mail.

Privacy Policy