email print share on Facebook share on Twitter share on LinkedIn share on reddit pin on Pinterest

KARLOVY VARY 2022 Séances spéciales

Lukas Sturm et Lila Schwarzenberg • Co-réalisateurs de My Father, The Prince

“Il n’est jamais trop tard pour avoir une conversation père-fille, parents-enfants”

par 

- Le politicien et homme d’État tchèque Karel Schwarzenberg est au coeur de ce documentaire extrêmement personnel, réalisé par sa fille Lila et Lukas Sturm

Lukas Sturm et Lila Schwarzenberg • Co-réalisateurs de My Father, The Prince

Aller au-delà du mythe et découvrir l’être humain qui se cache derrière : dans leur documentaire My Father, The Prince [+lire aussi :
interview : Lukas Sturm et Lila Schwar…
fiche film
]
, Lukas Sturm et Lila Schwarzenberg tentent de démêler les multiples facettes du père de cette dernière, le politicien et homme d’État Karel Schwarzenberg. Car comment comprendre une personne qui est une figure paternelle pour tant de gens, mais a des liens très lâches avec ses propres enfants ? My Father, the Prince a fait sa première mondiale parmi les séances spéciales du 56e Festival du film international de Karlovy Vary.

(L'article continue plus bas - Inf. publicitaire)
Hot docs EFP inside

Cineuropa : Lukas, j’ai entendu dire que vous aviez dû convaincre Lila d’apparaître dans le film. Quel était le plan initial pour ce projet, car elle a un rôle très important dans le produit fini ?
Lukas Sturm :
À l'origine, on voulait tourner pendant deux ou trois jours, mais au fil des rencontres entre Lila et son père, quelque chose de magique s’est développé. On disait toujours qu’il fallait qu’on se revoie. Pendant le montage, il était clair pour moi qu’il serait bon d’inclure les réflexions de Lila sur ces dernières années, sur ce qu’elle a vécu lors de ces rencontres.

Lila Schwarzenberg : À l’origine, le film partait de l’idée de préserver, d'une manière ou d'une autre, la mémoire de mon père pour mes enfants, parce qu’il a toujours été une figure distante. Pendant le montage, on a vu que les images les plus émouvantes étaient celles de nous deux. Quand l’idée est venue de réaliser l’interview, je me suis dit : “Mince alors, c’est très personnel”. Je ne voulais pas être le personnage principal. Cependant, la cinéaste en moi a pris le dessus et j’ai dit : “OK, essayons donc ça”.

Vous ne vous contentez pas ici de couvrir tous les jalons biographiques, comme on a l’habitude de le voir dans d’autres films.
Lukas Sturm :
Un des messages centraux du film est qu’il n’est jamais trop tard pour avoir une conversation entre père et fille, entre parents et enfants. Un ami producteur m’a dit qu’on avait fait ce film pour toutes les filles du monde qui ont ce genre de père. Parce que cette génération d’après-guerre en particulier a grandi avec une image complètement différente de ce que c’est qu'être un père. Et ensuite, c’est aussi le portrait d’un homme qui, dans l’histoire contemporaine, est une figure extraordinaire des XXe et XXIe siècles.

Au tout début du film, vous montrez un de ses discours de 2014 à propos de Poutine et la Crimée. L'actualité a-t-elle influé sur cette décision ou aviez-vous prévu dès le départ de montrer ainsi l'Européen passionné qu'il était ?
Lila Schwarzenberg :
C’était une heureuse coïncidence. On avait plusieurs extraits, mais ils ne fonctionnaient pas. L'ouverture est censée s'adresser aux spectateurs qui pourraient ne pas le connaître. En voyant ce discours, on sait immédiatement que le film va parler de quelqu’un qui est un expert sur ces sujets. 

Le film fait également une part significative à l’expulsion de la population germanophone après la Seconde Guerre mondiale. Comment pensez-vous que ce sujet sera accueilli en République tchèque ?
Lila Schwarzenberg :
Je pense que les réactions ne seront pas biaisées. Le film montre très clairement qu’il a vécu en exil pendant 40 ans, mais qu’il a ardemment désiré revenir pendant 40 ans, et que sa vie n’a été complète qu’une fois de retour ici. Je pense que si j’étais tchèque et que j’avais voté pour lui, en politique, c’est ce que je voudrais entendre.

Votre père a été très touché par le film, bien que vous y établissiez clairement à plusieurs reprises à quel point il a été distant, par rapport à vous et votre famille, tout au long de sa vie. Cela montre qu'il a un vrai sens de l'autocritique.
Lila Schwarzenberg :
Pendant le tournage, il disait toujours : “Sois critique, Lila, sois critique”. Je lui ai dit que c’était le plus beau cadeau qu’il m’ait jamais fait. Cette confiance n'est pas quelque chose d'automatique.

Lukas Sturm : Au bout du compte, ce film est une déclaration d’amour. La volonté de ton père de passer autant de temps avec nous et de s’ouvrir comme il l'a fait est en fait le plus cadeau. C'est, à vrai dire, une réconciliation.

(L'article continue plus bas - Inf. publicitaire)

(Traduit de l'anglais par Marine Régnier)

Vous avez aimé cet article ? Abonnez-vous à notre newsletter et recevez plus d'articles comme celui-ci, directement dans votre boîte mail.

Lire aussi

Privacy Policy