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BLACK NIGHTS 2022 Compétition

Marysia Nikitiuk • Réalisatrice de Lucky Girl

“Pour moi, faire un film, c’est un parcours, et ce parcours est toujours unique”

par 

- Nous avons interrogé la réalisatrice ukrainienne sur le contexte de son film, dont le personnage central est une présentatrice connue et égoïste, qui découvre qu’elle a une maladie grave mais se bat

Marysia Nikitiuk • Réalisatrice de Lucky Girl

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de la réalisatrice ukrainienne Marysia Nikitiuk a été présenté en compétition au Festival Black Nights de Tallinn. L'intrigue tourne autour d’une populaire présentatrice de télévision, une femme égoïste qui fait passer sa carrière avant tout et s’appelle Nina. Elle est tenace et elle a une vie professionnelle réussie, mais après avoir appris qu'elle est gravement malade, elle veut continuer de vivre sa vie comme elle l’entend. Nous avons interrogé la réalisatrice sur le point de départ du film et sur son actrice principale, entre autres.

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Cineuropa : Le film semble inspiré de la véritable histoire de la présentatrice de télévision Yanina Sokolova. Que saviez-vous de son histoire et pourquoi avez-vous décidé de traiter un sujet aussi difficile ?
Marysia Nikitiuk : Je suis convaincue que tous les films sont basés sur la vraie vie, d’une manière ou d'une autre, et que presque chaque film qui est fait peut s'inspirer d'une "histoire vraie". J’ai écrit le scénario et je l’ai filmé. Il puise en partie dans l’histoire de Yanina Sokolova, en partie dans celles d’autres gens que j’ai interviewés. À cette époque, l’histoire de Sokolova était bien connue : elle a fait les magazines et elle a été très bien couverte par les médias. C’est pour cela que nous avons décidé de prendre la question du cancer et d’en avoir une approche plus large. C’est la toile de fond d’une histoire sur une femme forte qui est hantée par des valeurs illusoires imposées par la société. À vrai dire, tout le film est dédié à sa quête pour trouver une force renouvelée, un nouveau moi, son vrai moi.

Comment Sokolova a-t-elle réagi au fait que vous la dépeignez sous un jour qui est loin d'être avantageux ?
Elle est la productrice du film, donc bien sûr qu’elle l’a vu. De nouveau, mon projet n'était pas de brosser ici le portrait de Sokolova, ce film n’est pas un biopic. C’est un film séparé. Disons que Yanina Sokolova a été le déclencheur, la créatrice de l’idée et la productrice. J’ai réalisé environ trente interviews avec des médecins et des patients ; le scénario est ressorti de ce matériel. Yanina a été très impliquée dans tout le processus, puisqu’elle était notre productrice.

Certaines personnes disent que le premier long-métrage d'un réalisateur est plus personnel, et que dans le deuxième, on reconnaît déjà une signature, car le ou la cinéaste en question tourne avec plus d'assurance. Est-ce ainsi que les choses se sont passées pour vous ?
J’adore mon travail. Pour moi, faire un film, c'est un parcours, et ce voyage est toujours unique. Peut-être que certaines personnes développent leur propre système, mais pour moi, ce n’est absolument pas le cas. Ce que je veux dire, c’est que chaque film est unique. Bien sûr, il y a une grosse différence entre tourner un court-métrage et tourner un long – ici, bien sûr, il y a plus de gens, plus de responsabilités, plus de travail et plus d’efforts à fournir, mais j’étudie toujours le sujet que je veux couvrir en faisant des recherches. Même au stade du scénario, on est toujours dans un parcours. On a plusieurs tâches différentes à accomplir et il y a un point de départ, mais on évolue toujours dans ce processus de manière imprévisible. Et j’aime explorer et user d'une approche "enfantine".

La première de votre premier long-métrage, When the Trees Fall [+lire aussi :
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, a eu lieu à Berlin. Pourquoi avez-vous décidé de montrer à Tallinn au lieu de retourner à Berlin ?
Tallinn est un festival merveilleux. De plus, avec ce qui se passe en ce moment, on peut être ici aujourd’hui et plus là demain. Désolée, mais je vis à Kiev et je suis déjà habituée à la manière dont la vie fonctionne à présent. Je pense que toute l’équipe, y compris Yanina, s'habitue petit à petit. De plus, pour moi, personnellement, Tallinn est un festival très spécial parce que c’est le premier festival étranger où je suis allée, en 2015. C’est là que j'ai présenté When the Trees Fall pour la première fois, au marché de la coproduction de Tallinn.

Qu'avez-vous demandé à votre actrice principale ? Comment l’avez-vous choisie et quel était le plus important pour vous dans son interprétation ?
Ksenia Khyzhniak est surtout connue comme blogueuse et comédienne de théâtre. Elle n'avait pas d'expérience du cinéma à proprement parler avant cela, mais ça ne m’a pas arrêtée. Ksenia a été incroyable aux répétitions. Elle dégageait juste le bon niveau de tragédie, et une impression de transformation, et elle avait la gamme expressive vaste dont j'avais besoin pour donner une incarnation à ce personnage. Elle a aussi eu beaucoup de courage, parce qu'il y avait des scènes de nu, des moments traumatisants, des caprices… Je crois que ça peut être traumatisant pour l'acteur. Elle devait aussi sauter d’un pont, en somme elle a eu à accomplir des tâches que toutes les actrices n’auraient pas été capables de gérer. Il faut du cran pour accepter tout ça, pour venir au casting et puis livrer sa performance avec professionnalisme et en gardant la tête froide.

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(Traduit de l'anglais)

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