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BERLINALE 2023 Panorama

Martín Benchimol • Réalisateur d'El castillo

“J’ai besoin que chaque scène ait sa signification propre”

par 

- BERLINALE 2023 : Nous avons interrogé le réalisateur sur ses personnages, ainsi que sur le lieu où il a tourné et l’aura particulière qu’il possède

Martín Benchimol  • Réalisateur d'El castillo

L'Argentin Martín Benchimol a présenté El castillo [+lire aussi :
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, une coproduction entre l’Argentine et la France, dans la section Panorama de cette Berlinale. Nous avons interrogé le réalisateur sur ce portrait intime qui explore les frontières entre documentaire et fiction, sur ses choix esthétiques et sur l’amitié qui le lie à ses sujets.

Cineuropa : Comment avez-vous trouvé le lieu qu'on voit dans El castillo?
Martín Benchimol : Je tournais un autre film, un documentaire, dans cette zone et j’ai trouvé l’endroit par hasard. J’ai vu Justina et du fait de mes préjudices de classe, je lui ai demandé si elle pouvait me dire qui était le propriétaire. Elle a répondu que c’était elle et m’a raconté toute l’histoire de la maison. Je l’ai rencontrée au moment même où sa fille Alexia et elle emménageaient dans cette demeure. Nous avons passé sept ans ensemble, à apprendre à se connaître, tandis que je collectais du matériel pour le film. Nous avons à présent une amitié très plaisante.

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Est-ce que la femme à qui le château appartenait avant était quelqu’un de connu ?
Non, pas vraiment. C’est vrai qu'on pourrait le penser, quand on entend les histoires que Justina raconte sur elle, mais il s'agit juste de quelqu’un qui avait beaucoup d’argent.

Dans quelle mesure le film est-il fidèle à la réalité ?
Ce que nous relatons ici, c'est l’histoire de Justina et Alexia. Quand je les ai rencontrées, j’ai été très impressionné par leur histoire. J’ai immédiatement senti son rythme narratif et sa force dramatique. Je savais qu'il fallait que j'en fasse un film de fiction. Au fil des sept ans que nous avons passés ensemble, j’ai collecté beaucoup de matériels, après quoi j’ai écrit un scénario avec les points les plus importants. Certaines scènes sont une forme de documentation, ou d'observation, tandis que d'autres sont fictionnelles, mais toujours fondées sur ce qu'elles ont vraiment vécu. Nous n'avons discuté que des situations qu'on voulait reconstituer, sans dicter le texte. Ensuite, elles ont juste revécu les situations en question.

La caméra est la plupart du temps fixe. Est-ce pour montrer que les personnages sont dans un état d’inaction, d’attente ? Quelle était votre approche de l'aspect visuel du film ?
La maison devait devenir un personnage aussi. C’est pour cela que les cadrages sont toujours un petit peu plus larges : nous regardons ce qui se passe avec une légère distance. La caméra est la maison. C’est un élément fort et solide. J’ai joué avec la lumière et je me suis inspiré de vieilles peintures ainsi que de la photographie classique. Quant à Justina, elle ne voit pas cette demeure comme un fardeau : elle veut rester ici. Alexia, en revanche, veut bel et bien partir et tente plusieurs fois de le faire. Elle

La musique joue beaucoup sur la perception qu’on a du film. Comment l’avez-vous choisie ?
D’abord, je me disais que nous n’utiliserions aucune musique, mais pendant le montage, j’ai vu que le film avait l’accent d’un conte de fées, de sorte que j’ai voulu renforcer cette impression avec une musique qui soulignerait les sentiments des personnages. Ma référence était la musique des années 1950. J’ai imaginé ce à quoi les fêtes données au château pouvaient ressembler quand la jet set du pays y venait, pendant ses années de gloire.

Combien de temps avez-vous mis pour tourner ce film exactement ?
Le tournage s'est effectué en quatre phases, avec une pause d’un an au milieu. Nous avons tourné, j’ai monté ce qu'on avait, et nous sommes revenus tourner. Le scénario était très flexible ; nous avons pu nous adapter à ce qui était important pour les personnages centraux, particulièrement pour Alexia, la fille, dont les projets d'avenir ont beaucoup évolué au fil de notre travail. Elle réfléchissait à ses options pour partir et à mesure que nous avancions sur le film, le fait qu’elle arriverait à mener son projet à bien est devenu de plus en plus concret et évident. Elle n’avait pas encore quitté les lieux, mais j’ai vu sa confiance en elle-même augmenter constamment, aussi grâce au film et à nos rencontres.

Vous devez avoir amassé beaucoup de matériel, compte-tenu du temps qu'a pris la production. Cependant, le film reste assez concis, puisqu’il ne fait que 77 minutes.
Oui, j’avais beaucoup de matériel, mais ça ne change rien au fait que ça ne m'intéresse toujours pas de faire des films longs. J’ai besoin que chaque scène ait sa signification. C’est comme ça que je travaille, et c’est ce que j’aime. Je pense que ça aide à maximiser l’impact du film.

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(Traduit de l'anglais)

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