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SÉRIES MANIA 2023

Esther García • Showrunner de Mentiras pasajeras

“Le titre de 'showrunner’ n’a aucun sens en Espagne”

par 

- Cette série espagnole satirique, produite par les frères Almodovar à travers leur société El Deseo, a déclenché des éclats de rire lors de sa projection à Lille

Esther García  • Showrunner de Mentiras pasajeras
(© Marie Rouge/Séries Mania)

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, qui n’est que la deuxième série jamais produite par la société de Pedro et Agustin Almodovar, El Deseo, a déclenché de grands éclats de rire dans le public lors de sa projection en compétition internationale au Festival Séries Mania de Lille. Sa créatrice, Esther García, a répondu à Cineuropa sur son rôle dans ce projet et la manière dont il a fallu le définir en chemin, tout du long, compte tenu du fait que le format série est un terrain relativement nouveau pour elle et les frères Almodovar.

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. Que signifie votre titre de “showrunner” sur une série comme Fleeting Lies ?
Esther García : Il nous a fallu pas mal de temps pour identifier au générique ce que je faisais sur Fleeting Lies. “Showrunner” est un métier qui ne veut rien dire en Espagne, mais nous avons décidé d'utiliser cette dénomination pour le poste que j’occupais, car il servait de lien commun entre toutes les casquettes différentes travaillant sur la série. Le showrunner unifie l'ensemble, c'est comme ça que nous voyons les choses. Plus spécifiquement, Felix [Sabroso, le réalisateur] et moi-même étions tous deux très impliqués dans les éléments esthétiques de la production, ainsi que la supervision créative du scénario. Nerea Castro (qui a eu l'idée de cette histoire) et ses co-scénaristes nous envoyaient les différentes versions du scénario. Je rejoignais l’équipe et les lisais afin d’identifier ce que nous voulions garder ou changer, quels étaient les contours des personnages etc. Ça, c'était pendant la préproduction. Pendant le tournage, j’étais là pour aider à prendre des décisions sur toutes sortes de choses allant des costumes aux décors – encore une fois, je servais de lien entre tous les merveilleux éléments de l’équipe.

Dans quelle mesure les frères Almodovar se sont-ils impliqués dans la fabrication de cette série ?
Notre société, El Deseo, a décidé de revenir à la série, celle-ci étant la première que nous produisons depuis 2006. Et nous voudrions en faire plus, ce n’est pas qu'un caprice. Le seul prérequis est que la prémisse ou le thème de l’intrigue corresponde à notre manière de penser. Pedro et Agustín participent à la décision de donner le feu vert ou pas aux scénarios, mais une fois que c’est fait, leur implication dans la production consiste avant tout à offrir une liberté créative totale. Nous trouvons des auteurs qui ont envie de raconter des histoires comme nous aimons qu'elles soient racontées, et après, nous laissons faire leurs convictions artistiques.

La série se passe dans l’univers de la chirurgie esthétique, mais ne semble pas juger ses personnages parce qu'ils travaillent dans ce domaine.
Il y a une scène très intéressante avec le personnage d'Elena Anaya [La piel que habito [+lire aussi :
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], Lucia : elle se met à faire des injections de Botox clandestines après avoir perdu son travail et se retrouve face à une cliente anxieuse. Cette dernière lui demande si tous les détails de son visage sont à changer et Lucia lui dit : "Non, il n’y a rien de mal chez vous, mais je peux changer certaines choses si vous le voulez". On n'a pas besoin de changer chaque petit détail de nous, même quand il semble que tous les éléments qui composent nos vies peuvent être modifiés, y compris notre apparence physique. Les réseaux sociaux ont rendu la chose encore plus difficile à saisir, avec tous ces gens qui montrent des fragments de leur vie qui n’existent pas, en fait. Pouvons-nous laisser toute cette mascarade derrière nous, ou est-elle déjà totalement intégrée dans notre civilisation et ne pourra à l'avenir que se développer ? Nous sommes entourés par des outils, pour tout, mais dans quelle mesure devons-nous y avoir recours ?

Comment avez-vous eu l'idée de ce générique opulent et extrêmement kitsch ?
C’est venu de Felix et son partenaire, qui est assez jeune (je pense qu’on peut dire que c'est un millénial). Il utilise la photographie et plusieurs autres disciplines dans son travail. C’est lui, en fait, qui a inspiré le principe de ce générique. L’idée était de faire poser notre troupe avec des pansements post-chirurgie esthétique autour de leur tête, tout en étant vêtus de tenues luxueuses et en prenant des poses affectées soulignant combien ils sont obsédés par leur apparence. C’est génial parce que ça fonctionne totalement par rapport à l’intrigue, mais c’est aussi extrêmement amusant à regarder.

Quid de Pilar Castro, qui vole presque la vedette à Anaya dans le rôle de la meilleure amie de Lucia ? Est-ce que vous vous doutiez qu’elle deviendrait le clou de la série ?
Nous connaissons Pilar depuis longtemps. Elle a déjà joué dans un film de Felix [Chill Out]. Elle a aussi eu un tout petit rôle dans un film de Pedro [Julieta [+lire aussi :
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]. Nous ne sommes pas surpris un seul instant par la qualité de son timing comique. En y réfléchissant, alors qu’elle approche de la cinquantaine, il est clair qu’elle n’a fait que progresser toutes ces années, et je ne crois pas qu’elle va s’arrêter là !

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(Traduit de l'anglais)

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