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Terry George • Réalisateur

Le courage d'agir

par 

- A travers une histoire vraie, l'Irlandais Terry George, s'interroge dans son second long métrage, présenté à Berlin, sur l'indifférence mondiale face au génocide rwandais

Scénariste fétiche de Jim Sheridan (In the Name of the Father, The Boxer), l’Irlandais Terry George s’est également illustré comme cinéaste avec Some Mother’s Son. Dans Hotel Rwanda présenté en sélection officielle au Festival de Berlin, il s’interroge sur l’indifférence mondiale face au génocide rwandais, au travers de l’histoire authentique de Paul Rusesabagina.

Comment avez-vous découvert cette histoire ?
Les guerres et conflits en Afrique m’intéressaient mais ce sont des sujets qu’Hollywood avait tendance à éviter quand j’y travaillais. Et puis, j’ai reçu l’histoire de Paul. J’ai senti qu’en plus de contenir tous les éléments sur les conflits, le racisme, etc., ce récit avait aussi tous les ingrédients pour faire un bon film. Même en retirant le contexte du génocide qui se déroule en-dehors de l’hôtel des Mille Collines, il restait encore un thriller et une magnifique romance. Quand j’ai rencontré Paul et sa femme Tatiana, j’ai ressenti combien ils formaient une équipe. C’est devenu le cœur du film car, même si vous traitez d’un sujet politique, vous devez garder une part de divertissement. C’est très important pour pouvoir toucher les gens sur un sujet aussi grave que le génocide.

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Quand a débuté votre intérêt pour l’Afrique ?
En regardant l’évolution des guerres là-bas et la manière dont l’Occident intervenait, j’ai eu envie d’écrire un scénario sur le Liberia. Mais en découvrant l’histoire de Paul, j’y ai découvert un message encore plus fort. Au milieu d’un des plus grands cataclysmes du 20ème siècle, un homme a le courage de se dresser et d’agir alors que nous optons tous pour l’ignorance. C’est le genre d’histoires que j’aime raconter dans sa forme la plus pure. Vous pouvez amener les spectateurs au cœur de l’événement, pas seulement pour leur montrer l’horreur, mais pour qu’ils compatissent avec ces autres humains. C’est quelque chose que vous ne pouvez pas atteindre de la même manière avec un documentaire ou un reportage.

Quelle a été la plus grosse difficulté sur ce film ?
Réunir l’argent ! C’est la chose la plus étrange de ce projet : écrire le scénario et tourner le film étaient les étapes les plus faciles. Par contre, le plus compliqué a été de trouver le financement et convaincre des distributeurs. J’ai d’abord essayé de trouver l’argent à Hollywood mais je n’y suis pas parvenu. Finalement, avec mon partenaire Alex Ho, nous avons décidé d’emprunter les chemins du cinéma indépendant. Nous avons trouvé l’argent en Afrique du Sud, en Angleterre et en Italie. Mais même comme cela, deux jours après le début du tournage, nous n’avions toujours pas l’argent nécessaire… Alex et moi avons financé la pré-production. C’était particulièrement angoissant. Heureusement, l’intensité et l’importance du sujet nous ont aidé à réunir l’équipe et les acteurs. Ils étaient très motivés et nous avons passé des moments formidables sur le tournage à Johannesburg.

Vous avez quand même choisi des acteurs américains.
Il y a plusieurs raisons pour cela. Vous devez être réaliste face au box office et aux chances que vous donnez au film d’être vu. Pour moi, faire du cinéma c’est communiquer et donc vers le plus large public possible. Avec des acteurs comme Don Cheadle et Sophie Okonedo, je sentais que l’intégrité du projet était respectée. Don disparaît sous le personnage, il devient Paul. Même chose pour Sophie : si vous regardez Dirty Pretty Things puis Hotel Rwanda, vous aurez du mal à la reconnaître. Et c’est cela dont j’avais besoin. Quant à Joaquin Phoenix, il a accepté le rôle par amitié, sans salaire. Jean Reno aussi d’ailleurs. Mais vous avez également un casting africain extraordinaire, sans compter tous ces enfants rwandais.

Paul Rusesabagna a été approché par d’autres réalisateurs, comment l’avez-vous convaincu de vous confier son histoire ?
Je lui ai montré In the Name of the Father, The Boxer et Some Mother’s Son afin qu’il comprenne la nature de mes films. Paul est quelqu’un de très intelligent. Il savait que son histoire aurait plus d’impact sous la forme d’un long métrage de fiction. Et Hotel Rwanda est aussi une tribune qui met en évidence les événements actuels au Darfour et au Congo.

Propos recueillis au Festival de Berlin

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