email print share on Facebook share on Twitter share on LinkedIn share on reddit pin on Pinterest

Philippe Reynaert • Directeur de Wallimage

Cinq ans de Wallimage

par 

Personnage incontournable du paysage cinématographique belge, Philippe Reynaert, critique et cinéphile inconditionnel préside depuis cinq ans aux destinées de Wallimage, le fonds régional de la Région Wallonne Belge.

En quelques mots, qu’est-ce que Wallimage ?
Philippe Reynaert : Wallimage est un fonds d’investissement spécialisé dans le cinéma et capitalisé par la région Wallonne. C’est une sorte de banque qui d'abord finance des productions cinématographiques grâce à un mécanisme - sous condition que l’argent investi dans le film soit dépensé par le producteur en région wallonne - et qui, d'autre part, finance des sociétés de post-production.. Depuis 5 ou 6 ans, les fonds régionaux de pays qui ne sont pas constitués en fédérations régionales montent en puissance. Aujourd'hui, Cine-Regio, la coordination des fonds régionaux, compte 17 membres.

(L'article continue plus bas - Inf. publicitaire)

Quel est le rôle de Cine-Regio ?
Sa première mission est de représenter les régions auprès des institutions européennes car l’Europe est dans une situation ubuesque. Elle sait ce qui se passe au niveau des régions mais ne les reconnaît pas comme interlocuteurs puisque, à l'heure actuelle, c'est une Europe des états membres, et non une Europe des régions, contrairement au credo de ses fondateurs. Le rôle de Cine-Regio est de donner une voix à ces organismes qui représentent 20% des investissements publics dans le cinéma mais qui sont aussi la seule source financière en expansion. L'important pour nous aussi est de ne pas passer sous silence ce fameux combat pour la diversité culturelle qu’on défend si bien face aux Etats-Unis et qu'il faudrait appliquer également à l'intérieur de l’Europe. Les régions ont un vrai rôle à jouer. Et pour défendre cette position, notre deuxième objectif est d’être reconnu par l’UNESCO. Nous avons entamé des discussions dans ce sens.

Ne court-on pas le risque que les Etats délèguent sur les fonds une partie de leurs responsabilités ?
Tout a fait. Il est donc important aujourd’hui de répartir les rôles. La distinction que faisait Malraux qui voyait dans le cinéma à la fois un art et une industrie peut trouver ici tout son sens. C’est aux états de prendre en charge l'accès à la culture pour tous les citoyens quand c’est plutôt aux régions, impliquées dans les problèmes quotidiens d’emploi, de circulation des richesses, de gérer l’aspect industriel du cinéma. Et si on arrive à les faire fonctionner harmonieusement, les résultats seront bons. Je suis assez fier que cela se passe très bien ici où il n’y a pas de tension entre la Communauté française et Wallimage, chacun trouvant ses marques. Sachant qu’outre ces deux guichets, il y a désormais un nouveau venu, le Tax-Shelter. Il faut arriver à bien affecter ces différentes masses budgétaires et c’est un exercice plus difficile qu’il n’y paraît. Je suis, par exemple préoccupé par l’idée qu’on pense que le Tax-Shelter permette de faire plus de films qu’avant. Cela signifierait qu’on continue à les faire dans de mauvaises conditions. Car, soyons honnêtes, la plupart des films se font avec un budget qui n’est pas toujours à la hauteur, notamment pour ce qui est de la diffusion et de la promotion.

Quelles sont les perspectives d’avenir pour Wallimage ?
Du coté de soutien à la production de films, nous sommes entrés dans une sorte de vitesse de croisière avec 75% de productions d’initiatives belges pour 25% de productions d’initiatives internationales - à l'inverse de nos débuts - qui permettent de donner une visibilité internationale et une crédibilité au fonds. Mais, notre monoculture avec la France est un point qui me désole, le marché français s’est un peu refermé et je rêve qu’on coproduise avec les territoires anglophones, l’Italie, l’Espagne... Deuxième point important : arriver à maîtriser les projets documentaires. Ce n’est pas facile parce que qu'il s'agit d'un autre type d’économie. Enfin, troisième volet : l’animation. Nous avons engagé une grosse réflexion sur le sujet. Et enfin, ce n’est plus un secret pour personne, une étude est en cours sur la faisabilité d’un studio de tournage qui pourrait trouver sa place à Liège.

Regardez le streming sur le site de Cinergie.

(L'article continue plus bas - Inf. publicitaire)

Vous avez aimé cet article ? Abonnez-vous à notre newsletter et recevez plus d'articles comme celui-ci, directement dans votre boîte mail.

Privacy Policy