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Mads Mikkelsen • Acteur

"Un cinéma sans coquetterie ni star system"

par 

- Celui qui jouera le méchant dans le prochain James Bond, Casino Royal, doit beaucoup de son succès à Anders Thomas Jensen, qui l'a fait jouer dans ses trois longs métrages

Flickering Lights, Les bouchers verts [+lire aussi :
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, et lui a écrit des rôles charismatiques et sexy dans des films de Susanne Bier (Open Hearts [+lire aussi :
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).

Comment décririez-vous votre personnage ?
Mads Mikkelsen : Mon personnage est probablement le plus gentil du monde, mais il souffre d'une légère tendance à la négation. Il est dans un tel état de refus que personne n'y croit, mais c'est comme ça qu'il survit au mal qui l'entoure.

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Comment se passe le travail avec Anders Thomas Jensen ?
L'univers d'Anders Thomas se rapproche de celui des auditions de théâtre. Il ne s'agit pas que de faire acte de présence, d'avoir l'air cool et d'espérer un beau plan. Il faut des éléments théâtrals sans tomber dans la théâtralité. On discute de son personnage et on se choisit un style de diction pour que les répliques ne soient pas neutres et qu'elles correspondent au personnage.

Comment avez-vous travaillé votre rôle de prêtre ?
Je n'aurais pas pu m'inspirer d'un vrai prêtre parce qu'il n'en existe pas comme celui qui est dans ce film. Mon point de départ, c'est la personne décrite par Anders Thomas, pas sa profession. J'ai commencé sur l'idée que le personnage se voile la face et à partir de là, le travail était que le même que pour les autres personnages que j'ai incarnés jusque là. J'essaie toujours de trouver en moi la force qui caractérise tel ou tel personnage. Nous savons tous ce que c'est que se voiler la face ; il suffisait que je grossisse cet aspect de ma personne pour le porter à un niveau extrême. En fait, j'élimine mes caractères propres et me concentre sur ceux que j'ai en commun avec Ivan et qui le représentent.

Vos partenaires à l'écran, Ole Thestrup, Nicolas Bro et Nikolaj Lie Kaas, ont eux aussi joué dans Flickering Lights et Les bouchers verts d'Anders Thomas Jensen ; Ulrich Thomsen faisait également partie du casting du premier de ces deux films. Est-il plus facile de travailler avec les "usual suspects" ?
Je pense qu'en ce moment, le cinéma danois est un travail d'équipe. La coquetterie et le star system n'y ont pas leur place. Le cinéma danois en est dépourvu. On les a éliminés. Nous travaillons tous en proche collaboration depuis le début. Nous aidons à préparer le plateau et déplacer du matériel. Nous formons un groupe en parfaite cohésion. Je n'arrive à être bon dans une scène que si l'acteur qui me donne la réplique est à l'aise.

Quelle réaction pensez-vous que ce film suscitera dans le public ?
On espère toujours que les spectateurs viendront nombreux. J'espère qu'en plus de les divertir, ce que le film parviendra sans nul doute à faire, il constituera aussi pour eux un superbe conte moral. J'espère que ce film permettra enfin à Anders Thomas de décoller. Son style d'écriture serait un cadeau du ciel pour les Américains. Ils en auraient bien besoin s'ils avaient le courage de s'y risquer.

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