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CANNES 2009 UCR / France

Demain dès l'aube : deux frères et une secte napoléonienne

par 

Il y avait du Barry Lyndon dans l’air cet après-midi pour la projection de Demain dès l'aube [+lire aussi :
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du subtil Denis Dercourt, présenté en sélection officielle du Festival de Cannes, au Certain Regard qui avait déjà si bien réussi en 2006 à l’opus précédent du cinéaste, La Tourneuse de pages [+lire aussi :
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. L’original réalisateur qui exerce toujours son autre métier de professeur de violon a en effet situé son intrigue dans l’univers étonnant des passionnés de reconstitution historique, en l’occurrence de l’époque de l’armée napoléonienne. Une toile de fond qui se transforme en un dangereux engrenage pour deux frères.

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Scénarisé par le cinéaste et Jacques Sotty, le récit démarre avec le retour dans la maison familiale de Mathieu (un sobre et remarquable Vincent Perez), pianiste célèbre en crise existentielle et conjugale dont la mère doit entrer à l’hôpital pour une chimiothérapie. L’aîné vient y tenir compagnie à son frère cadet, le trop sensible Paul (un très juste Jérémie Rénier), un ouvrier totalement subjugué par les jeux de rôles historiques, s’y projetant comme dans une véritable réalité et tentant de faire partager sa passion à son frère. Par amour fraternel, Mathieu accepte l’expérience, mais il comprendra graduellement que sous le déguisement se cache une sorte de secte fanatique dont la conviction des adeptes va déborder périlleusement au-delà de la forêt et de ses reconstitutions de moins en moins fictives. Le musicien, surnommé "Loin des balles" (car un pianiste, "ça parade, mais ça ne vaut pas grand-chose sur le champ de bataille") se prendra d’abord au jeu avant de se rendre compte qu’il ne peut plus en sortir et qu’il doit se battre pour son honneur et surtout pour sa vie et celle de ses proches

Immergeant le spectateur dans de parfaites reconstitutions d’époque où le naturel des protagonistes se glisse comme un gant, de bivouacs en duels dans la nature isolée jusqu’à un dîner somptueux éclairé à la bougie où les "braves soldats de l’Empereur" content leurs exploits aux dames et provoquent leurs compagnons d’armes, Demain dès l'aube confirme le talent fluide de metteur en scène de Denis Dercourt. Mariant une simplicité apparente à une science consommée de la lumière, des mouvements de caméra et du rythme des séquences, le cinéaste offre un quasi-thriller élégant et intrigant qui ne manque pas de finesse du côté de l’humain (relation fraternelles, maladie maternelle, difficultés du couple, rapport élèves –professeur) tout en naviguant avec une grande aisance dans la dimension musicale (sur l’écran et en dehors). Un mélange très talentueux pour un artiste complet qui préfère la tension retenue et la délicatesse du style aux démonstrations ostentatoires.

Produit par Diaphana qui assurera la sortie française le 12 août, Demain dès l'aube a été coproduit par France 3 Cinéma, soutenu par l’avance sur recettes du Centre National de la Cinématographie (CNC) et préacheté par TPS et Ciné Cinéma. Les ventes internationales sont pilotées par Films Distribution.

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