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VENISE 2009 Journées des auteurs / Espagne

Cell 211, de Monzon, porte le cinéma de genre à des hauteurs impressionnantes

par 

La projection, dans le cadre des Journées des auteurs - Venice Days, de Cell 211 [+lire aussi :
critique
bande-annonce
interview : Daniel Monzón
fiche film
]
, de l'Espagnol Daniel Monzon, a été accueillie par une standing ovation. Ce drame carcéral est accompagné sur le Lido par le réalisateur et plusieurs de ses excellents acteurs : Luis Tosar, Alberto Ammann, qui débute, Antonio Resines, Carlos Bardem et Marta Etura.

Dans le film, Ammann joue le rôle de Juan Oliver, jeune gardien de prison dont le premier jour de travail est marqué par une mutinerie des prisonniers. En 30 heures, Juan se rend compte que les bons et les méchants ne sont pas nécessairement ceux qu'on pense. Enfermé dans la prison, il fait semblant d'être un détenu ; il doit se débrouiller avec ce qu'il a et prend progressivement parti pour les prisonniers, qui demandent simplement qu'on les traite comme des êtres humains.

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Cell 211 renvoie à l'aphorisme qui veut que quand on traite les gens comme des animaux, ils deviennent des animaux, mais Monzon va plus loin dans le commentaire social poignant qu'il nous livre : il montre que les "gardiens des cages" pourraient bien être les plus vils animaux, que ce sont peut-être les premiers à perdre leur humanité dans le cercle vicieux de la violence quotidienne dans le monde carcéral.

Monzon a expliqué que cette histoire vient d'un roman que les producteurs lui ont fait lire, ce qu'il a fait en une nuit. Il a immédiatement décidé d'en faire un film : "Ce qui m'a intéressé, c'est le fait qu'une personne supposément normale comme Juan découvre des choses inattendues en lui. On pense qu'on sait qui on est mais quand on est placé dans des situations insupportables où la tension est énorme, on peut se découvrir une tendresse qu'on ignorait posséder, comme Malamadre (incarné par un Tosar aussi costaud que captivant), ou le contraire, comme Juan".

Le réalisateur condamne également les hiérarchies sociales, qui veulent que les sphères "supérieures" attendent elles-mêmes des ordres venant d'encore plus haut avant d'agir, comme les gardiens de prison dans le film. Ces ordres arrivent rarement, et dans des situations où des vies sont en jeu, cette paralysie peut amener à encore plus d'inhumanité, ou à un bain de sang.

Tosar a souligné que tous les acteurs ont fait beaucoup de recherches pour leurs rôles. En tant que meneur de la mutinerie, il a, par exemple, rencontré des meurtriers : "C'était comme d'être devant une légende comme Mick Jagger, mais on sait aussi qu'il s'agit de quelqu'un qui pourrait sortir de ses gonds à tout moment et vous tuer". L'acteur donne à son personnage, Malamadre, beaucoup de sensibilité et de profondeur et en fait un anti-héros dont le spectateur se sent aussi proche que de Juan, d'ailleurs les deux hommes se lient d'amitié et se rendent compte qu'ils partage le même sens de la morale et de la loyauté.

Ammann est tout aussi excellent dans ce premier rôle de sa carrière. Il s'en explique en louant la talent de Monzon pour ce qui est de travailler avec les acteurs. Il est vrai que si Cell 211 transcende le genre carcéral et la critique sociale, c'est précisément grâce à la qualité de ses acteurs, que le réalisateur a mis huit mois à réunir. "Des films comme celui-ci, sans effets spéciaux, dépendent des acteurs, souligne Monzon. Sans cela comment garderait-on la même tension et l'attention du public pendant presque deux heures ?". On peut aussi noter la belle performance de Bardem dans le rôle d'un prisonnier colombien homicide.

Celda 211 a été produit, avec un budget d'environ 3,5M €, par les sociétés espagnoles Vaca Films, Morena Films et Telecinco Cinema. Le vendeur français Films Distribution a déjà reçu des offres de plusieurs territoires et vendu les droits du film à l'Allemagne, l'Australie et la Nouvelle Zélande. Il sortira en Espagne le 13 novembre, distribué par Paramount Pictures.

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(Traduit de l'anglais)

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