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VENISE 2009 Journées des auteurs / Pays-Bas

Van Warmerdam adapte sa pièce et nous livre la comédie noire Emma Blank

par 

Le titre joyeusement pervers The Last Days of Emma Blank [+lire aussi :
interview : The Last Days of Emma Blan…
fiche film
]
, d'Alex van Warmerdam, a conquis le public des Journées des auteurs-Venice Days, où il a fait son avant-première internationale aujourd'hui. Van Warmerdam, doué en tout, ne s'est pas contenté d'écrire et de réaliser cette adaptation d'une de ses pièces de théâtre : il y joue aussi un rôle et en a composé la musique.

Cette comédie noire observe Emma Blank (Marlies Heuer), atteinte d'une maladie terminale, tandis qu'elle passe ses journées à houspiller les domestiques qui l'entourent dans sa maison isolée du bord de mer hollandais. En vérité, c'est un jeu censé déterminer qui obtiendra l'héritage qu'on suppose qu'Emma laissera, mais il est possible qu'elle ne soit pas vraiment malade, et peut-être que les domestiques aussi ne sont pas ce qu'ils prétendent.

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Le film mélange comédie, drame, horreur et genre noir, alors que la musique renvoie à un autre genre encore, celui du western spaghetti. Les inventives lignes de basse à la Sergio Leone et l'usage de sifflotements ajoutent encore un niveau à ce drame pince-sans-rire. Le réalisateur raconte qu'il a "toujours été intéressé par les gens qui servent d'autres gens. Il y a une dimension cocasse inhérente à cette situation".

Van Warmerdam (qui joue lui-même le rôle de Theo, le chien de la "famille") a supprimé dans le film 80% des dialogues de la pièce. Il dit s'être chargé de cette adaptation pour éviter de passer deux ans sur le film, comme il le fait d'habitude quand il entame un projet entièrement nouveau. Interrogé par le public vénitien sur une possible universalité du thème de la famille ou de la société dysfonctionnelle tel qu'il est traité ici, l'auteur l'a réfutée : "Je ne pense pas en termes en symboles et de double-sens ; je fais mes films en toute innocence. La comédie sombre et cruelle mais drôle, c'est juste la tessiture dans laquelle je chante le mieux".

L'équipe soudée que forment les acteurs, tous excellents, a bien joué le jeu du réalisateur, quoiqu'on remarque particulièrement la prestation d'Annet Malherbe dans le rôle de la cuisinière Bella. Il est vrai qu'elle avait sur les autres un avantage : "Je suis la seule, rappelle-t-elle, qui ait également joué dans la pièce. Je connaissais très bien mon personnage parce que je l'ai interprété environ 95 fois". Malherbe, épouse de Van Warmerdam, joue dans toutes ses oeuvres et participe étroitement, dit-elle, au choix des autres acteurs.

La photographie remarquablement nette de Tom Erisman est aussi un personnage à elle seule, de même que la maison d'Emma, construite pour le film. Le montage de Job Terburg permet en outre de jouer sur les éléments de surprise et de comédie, notamment en présentant les véritables identités des personnages.

Emma Blank a été produit pour un budget de 2,7M € par le frère du réalisateur, Mark van Warmerdam, pour Graniet Film (en coproduction avec la société belge La Parti). Fortissimo Films en a vendu les droits au stade de l'écriture au Portugal, à la Russie et à Singapour. Les négociations en cours avec d'autres territoires se poursuivront à Toronto.

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(Traduit de l'anglais)

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