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VENISE 2009 Journées des auteurs / Italie

Un documentaire fidèle à l'incroyable esprit de Vittorio De Sica

par 

Mario Canale et Annarosa Morri ont mis au centre de leur documentaire Vittorio D. un des cinéastes les plus célèbres, estimés et influents d'Italie, Vittorio De Sica. Sans surprise, ce film a été longuement applaudi lors de son avant-première mondiale dans le cadre des Journées des auteurs-Venice Days.

Pour monter leur film, les réalisateurs ont interrogé la famille de De Sica et plus d'une quarantaine d'acteurs et réalisateurs (dont Woody Allen, Paul Mazursky, Mario Monicelli et Shirley Maclaine, pour n'en citer qu'une poignée). Ils ont aussi retrouvé des images d'archives extraites d'un documentaire amusant réalisé par De Sica en 1960.

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Ce qui ressort du film, c'est l'appétit féroce et sans complexe qu'a De Sica pour la vie. Le film retrace sa vie personnelle (son vice du jeu, sa relation avec ses enfants...) et naturellement sa transition du statut de star de la comédie légère à celui de père d'un cinéma moderne engagé.

Le chapitre le plus touchant de ce documentaire en quatre parties est peut-être le dernier, intitulé "Leçons de réalisation". Il cite des lettres écrites par De Sica à sa fille Emi sur le tournage de plusieurs de ses films. Ces courriers, truffés d'observations sur le cinéma, la vie et le travail, capturent parfaitement l'esprit de cet homme qui était un artiste dans tous les sens du terme.

Lors de la rencontre avec le public qui a suivi la projection, Emi et son frère Manuel se sont dits très émus de voir ce film sur le grand écran : "C'est la première fois que nous voyons un documentaire sur notre père qui nous satisfasse et qui soit à sa hauteur", a souligné Emi.

Manuel, compositeur de musiques de film, partage cet avis de tout coeur. "Cela fait 40 ans que j'écoute les bandes originales de ses films, a-t-il ajouté, mais entendre celle de Miracle à Milan m'a encore donné la chair de poule. De temps en temps, dans le film, quelqu'un dit quelque chose d'un peu idiot, mais c'est normal. Ce documentaire n'en reste pas moins le plus beau qu'on ait jamais fait sur mon père, plus beau même que ceux qui ont été réalisés de son vivant".

Malgré la masse de matériel disponible sur De Sica, Canale et Morri sont restés frustrés de n'avoir pas pu utiliser certains clips. "Nous avons parfois dû utiliser des photos au lieu des clips que nous voulions vraiment, a expliqué Morri, parce que certains détenteurs de droits nous ont demandé jusqu'à 5000 ou 10.000 euros la minute de film, et il ne s'agissait pas de ses chefs d'oeuvre mais de petits films dont il avait tenu l'affiche !". Avec leur budget de 100.000 €, les réalisateurs n'en ont pas moins fait des merveilles.

Ce documentaire a été produit par Surf Film et la chaîne de télévision italienne La7, qui le diffusera le 13 novembre prochain au terme d'une rétrospective d'une semaine entière sur De Sica.

Vittorio D. a été pré-vendu au Brésil et à l'Argentine. Les auteurs espèrent le vendre aux États-Unis et dans les autres territoires lors du prochain marché de la télévision MIPCOM (5-9 octobre).

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(Traduit de l'anglais)

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