02/09/2002 - Le cinéma européen récompensé à Montréal. Le "Grand Prix des Amériques" revient à l'italien Le plus beau jour de ma vie de Cristina Comencini

Bonne pioche pour l’Europe. C’est aux films européens que sont allés la plupart des récompenses du dernier Festival des Film du Monde qui s’est clôturé hier à Montréal. Le Grand Prix des Amériques est allé à Cristina Comencini pour son dernier film Le plus beau jour de ma vie alors que le Prix du meilleur réalisateur a été assigné au premier film de l’actrice française Sophie Marceau, Parlez-moi d’amour.
Le Jury international, présidé par l’iranien Majid Majidi a attribué à l’espagnol Carlos Saura le prix de la Meilleure contribution artistique pour son film Salomé, alors qu’à Maria Bonnevie, ex aequo avec Leila Hatami, est allé le prix d’interprétation. Enfin, le prix pour le meilleur scénario à Diego Arsuaga avec son El ultimo tren.
Après 22 ans, la cinéaste Cristina Comencini porte en Italie le prix de ce prestigieux festival (en 1980 c’est à Carlo Lizzani qu’est revenu l’honneur avec son Fontanamara) qui accueille les nouvelles tendances cinématographiques du monde entier.
«Je suis contente pour Le plus beau jour de ma vie - admet la réalisatrice dès l’annonce de sa victoire – le Festival de Montréal est important parce qu’il ouvre non seulement les portes de notre cinéma aux pays d’aire francophone, mais parce qu’il marque la voie pour le débarquement en Amérique».
De nouveaux territoires à explorer donc, pour le cinéma italien, moins incisif peut-être par rapport à celui de ses «pères», qui était concentré sur les thèmes sociaux, mais qui creuse dans l’intimité des rapports familiaux pour un nouveau type de récit de la réalité.
«Notre génération cinématographique est plus attentive aux modifications profondes des gens pour mieux éclaires les évolutions subies par notre réalité. Nous affrontons les thèmes de l’amitié, de l’amour, des sentiments. C’est dommage que nos films aient une distribution si limitée. Je crois que notre cinéma mérite vraiment d’aller à l’étranger».
Il più bel giorno della mia vita a été déjà vendu en Belgique, mais des négociations sont en cours avec l'Espagne et la France. Pour l'instant le film ira à Paris le 19 settembre dans le cadre d'une vitrine sur le cinéma italien.
Ce prix, attribuée par un Jury international présidé par le réalisateur iranien Majid Majidi, pourrait constituer une sorte de revanche pour son exclusion au dernier Festival de Cannes. «Le festival français – affirme la Comencini, qui est déjà au travail en Allemagne pour un nouveau film au casting international, produit par Cattleya – a une attitude compliquée avec l’Italie. Il préfère donner plus de place aux auteurs qu’il considère déjà affirmés. Cela veut dire que je devrais me faire un nom avant de participer à Cannes».

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