31/08/2010

La 67ème Mostra de Venise débute demain et les premiers à fouler son tapis rouge seront les acteurs du film d'ouverture, Black Swan, un thriller situé dans le monde de la danse réalisé par l'Américain Darren Aronofsky (Lion d'or en 2008 pour The Wrestler). L'équipe comprend Natalie Portman, Winona Ryder, Mila Kunis, Barbara Hershey et Vincent Cassel, qui aura peut-être à ses côtés sa compagne Monica Bellucci.

Le cinéma américain est à l'honneur, avec six titres en compétition, de même que le cinéma italien, avec 24 films sélectionnés en tout, dont quatre en compétition (lire l'article). Les grands noms européens ne manqueront pas non plus, d'Abdellatif Kechiche à Tom Tykwer en passant par Alex De La Iglesia (lire l'article).

Les sept membres du jury international présidé par Quentin Tarantino, le jury de la section Horizons et le public lui-même pourront découvrir une riche sélection qui mettra fort à l'épreuve les structures limitées qu'offre le Lido, mais qui laisse de la place pour l'innovation (dans les sections parallèles, des maîtres comme De Oliveira, Scorsese et Bellocchio côtoient une panoplie de jeunes talents). Le directeur Marco Müller a voulu miser sur "la flexibilité du cinéma contemporain", sur un cinéma où les frontières sont ouvertes voire brouillées. La section Horizons est particulièrement importante à cet égard qui s'ouvrira sur une relecture de "La Belle au bois dormant" par Catherine Breillat et des "Malavoglia" par Pasquale Scimeca.

Nombre des films proposés dans cette édition ont des liens étroits avec la littérature, du shakespearien The Tempest de Julie Taymor à Norvegian Wood de Tran Anh Hung (tiré du roman culte auprès des jeunes d'Haruki Murakami), en passant par La solitudine dei numeri primi [+lire aussi :
bande-annonce
interview : Luca Marinelli
fiche film] de Saverio Costanzo (qui a co-écrit son scénario avec l'auteur du livre éponyme, Paolo Giordano), La versione di Barney [+lire aussi :
bande-annonce
fiche film] de Richard J. Lewis (tiré d'un populaire ouvrage de Mordecai Richler), The Town de Ben Affleck (tiré du "Prince des voleurs" de Chuck Hogan), Notizie degli scavi d'Emidio Greco (tiré d'un récit composé par Franco Lucentini en 1964), Vallanzasca [+lire aussi :
bande-annonce
fiche film] de Michele Placido (tiré d'un roman récent de Carlo Bonini) et Noi credevamo [+lire aussi :
critique
bande-annonce
interview : Mario Martone
interview : Mario Martone
fiche film] de Mario Martone, inspiré du superbe roman du même nom d'Anna Banti.

Au-delà de l'Unification italienne mise en scène par Martone et évoquée également par Gianfranco Pannone dans le documentaire Ma che Storia (section "Contrechamp"), l'Histoire a une grande place à la Mostra cette année. Sont évoqués dans le cadre de la compétition la naissance d'Isaraël (dans Miral [+lire aussi :
bande-annonce
fiche film] de Julian Schnabel), la guerre civile espagnole et le franquisme (Balata triste de trompeta [+lire aussi :
critique
bande-annonce
interview : Álex de la Iglesia
fiche film] d'Alex de la Iglesia), le coup d'État au Chili et la dictature de Pinochet (Post Mortem [+lire aussi :
bande-annonce
fiche film] de Pablo Larrain), le boom économique dans l'Italie d'il y a un demi-siècle et la migration du Sud au Nord (1960 de Gabriele Salvatores, hors-compétition), les luttes ouvrières en France dans les années Soixante-dix (Potiche [+lire aussi :
bande-annonce
fiche film] de François Ozon), l'esclavage et le racisme en Europe au XIXème siècle (Vénus Noire [+lire aussi :
critique
bande-annonce
interview : Abdellatif Kechiche
fiche film] d'Abdellatif Kechiche) et les pionniers américains (Meek's Cutoff de Kelly Reichardt). Dans la section Contrechamp, 20 Sigarette, d'Aureliano Amadei, se penche sur la guerre d'Irak et les attentats de Nassiriya de décembre 2003. When We Were Communists de Maher Abi Samra, au programme de la section Horizons, raconte la naissance du parti communiste libanais.

(Traduit de l'italien)