24/10/2002 - Les petites productions sont écrasées par le marché en salle. De plus les financements sont de plus en plus inaccessibles

Pression des exploitants, assèchement et complexification des sources de financement, les petites productions traversent des temps difficiles. Selon une enquête consacrée à ces turbulences par le quotidien ‘Le Monde’, les films ont maintenant seulement deux semaines pour assurer leur survie en salles, alors qu’il y a quelques années le bouche-à-oreille pouvait fonctionner sur deux mois. Résultat: un repli prudent des exploitants sur les grosses productions, une inflation des campagnes de promotion des distributeurs et du nombre de copies en circulation, une concentration des sorties sur les périodes phares qui réduit les chances des «petits films».
Par ailleurs, le volet financement continue à inquiéter. Les obligations d’investissements de la chaîne Canal+ dans les productions à petit budget (moins de 5,34 millions d'euros) présentent cette année des caractéristiques étranges. En effet, d’après l’ARP (auteurs, réalisateurs et producteurs), la commission d’agrément du CNC a noté au premier semestre 2002 un total de onze films précisément budgétés à 5,34 millions d'euros. Un climat de suspicion alimenté par l’accès de plus en plus dur aux financements des Sofica et de l'avance sur recettes, et par les réticences des banques à s’engager dans les coproductions européennes.
Tous les professionnels du cinéma français réclament aujourd’hui la création d'un organisme pouvant aider les producteurs à comprendre les financements, les statuts juridiques et fiscaux européens. Le CNC et Unifrance pourraient bientôt mettre en place une structure de ce type.