email print share on Facebook share on Twitter share on LinkedIn share on reddit pin on Pinterest

BERLINALE 2011 Panorama Special / Pologne

Suicide Room, pièce de chambre pour jeune Werther des temps modernes

par 

Si c'est à l'opéra que ses parents, unis mais très pris par d'envahissantes carrières, trouvent occasionnellement un peu de répit, Dominik, un garçon certes vêtu de noir à la manière d'Hamlet mais plutôt équilibré, n'a pas de refuge ni personne à qui parler de ses préoccupations de lycéen et de son attirance pour un autre garçon – les "lieux" virtuels où se divertissent ses camarades amplifiant l'effet venimeux des rumeurs et persiflages.

Le réalisateur polonais émergent Jan Komasa fournit alors à son jeune héros romantique une inquiétante alternative au consensuel faiseur d'opinions dominantes qu'est Facebook, un monde virtuel qui donne son nom à son film, Suicide Room [+lire aussi :
bande-annonce
interview : Jakub Gierszal - Shooting …
interview : Jan Komasa
fiche film
]
, et qui malgré son support, favorise une complète "déconnection", non seulement du réel (les membres de ce cercle fermé ne quittent pas leurs chambres) mais également des véritables soucis et tendances de Dominik, qui se trouve entraîné par la maîtresse suicidaire des lieux, Sylvia, dans une direction dangereuse qu'il n'aurait jamais choisie seul.

(L'article continue plus bas - Inf. publicitaire)

Si la caractérisation du personnage, dans la première partie, est efficace – en le suivant constamment, souvent de très près, on découvre un jeune homme attachant dont l'acteur Jakub Gierszal rend bien les délicates nuances –, la deuxième partie, dominée par l'univers virtuel du jeu où il se perd plus qu'il ne se retrouve, n'apporte pas grand chose de nouveau au propos du film (ou au genre, le cinéma sur les mondes virtuels nés avec Internet étant, comme on l'a pu noter au dernier Festival de Cannes, en train de devenir un genre à lui seul). L'entrée du héros dans le monde inconcevablement fantasque de la "chambre des suicides" paralyse l'action en isolant par trop son aventure non seulement du portrait subtil qui en a été fait précédemment, mais aussi de possibles implications et réflexions psychanalytiques, philosophiques ou sociales qui dépasseraient le simple commentaire sur les jeunes et leurs drôles de façons de vivre par écran interposé. L'épilogue du film boucle toutefois la boucle de manière saisissante.

(L'article continue plus bas - Inf. publicitaire)

Vous avez aimé cet article ? Abonnez-vous à notre newsletter et recevez plus d'articles comme celui-ci, directement dans votre boîte mail.

Privacy Policy