04/04/2011

Le Festival Visions du Réel, dont la pertinence et l’acuité de programmation en termes de cinéma documentaire ne sont plus à démontrer, se tiendra du 7 au 13 avril prochains à Nyon en Suisse. Depuis plusieurs années, il ouvre régulièrement ses écrans aux productions belges. On a pu notamment y découvrir Kafka au Congo de Marlène Rabaud et Arnaud Zajtman, Les Damnés de la Mer de Jawad Rhalib, Katanga Business [+lire aussi :
bande-annonce
fiche film] de Thierry Michel, RAS – Nucléaire, rien à signaler d'Alain de Halleux ou encore D’un mur l’autre – de Berlin à Ceuta de Patric Jean.

Cette année, outre des formats courts et moyens comme Pêle-Mêle de Maëlle Grand Boissi, Le Prince et son Image d'Hugues Le Paige ou Tao m’a dit de Léo Médard, on retrouvera le nouveau long documentaire de Pierre-Yves Vandeweerd, Territoire Perdu, présenté en en février dernier au Forum lors de la Berlinale.

Traversé par un mur de 2400 Km construit par l’armée marocaine, le Sahara occidental est aujourd’hui découpé en deux parties, l’une occupée par le Maroc, l’autre sous contrôle du Front de Libération du Sahara occidental. Enfermé dans un triangle de désert suite aux massacres perpétrés par l’armée marocaine dans les années 1970, le peuple Sahraoui vit dans la répression, la fierté et la résistance. A partir de récits de fuite et d’exil, d’interminables attentes, de vies arrêtées et persécutées, venus des deux côtés du mur, Territoire Perdu témoigne du quotidien du peuple Sahraoui, filme son territoire, son enfermement dans les rêves des uns et des autres. Réalisé en deux temps, images en super 8 sur lesquelles sont surimposés des paysages et extraits sonores capturés par la suite, le film donne la parole à ce que l’on n’entend jamais, dans la lignée du travail du réalisateur (Le Cercle des Noyés [+lire aussi :
bande-annonce
fiche film], Closed District). Territoire Perdu est produit par Cobra Films, société spécialisée dans le documentaire et partenaire fidèle du réalisateur, en coproduction avec Zeugma Films et Arte, et avec le soutien en Belgique de la Communauté française et du Centre Bruxellois de l’Audiovisuel.