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CANNES 2011 Un Certain Regard / Roumanie

Loverboy: l'amour à tout prix

par 

Cinq ans après le prix reçu dans la section Un Certain Regard du Festival de Cannes, avec with Comment j'ai fêté la fin du monde [+lire aussi :
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, le réalisateur roumain Catalin Mitulescu est de retour sur la Croisette avec son deuxième long métrage, Loverboy [+lire aussi :
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, une histoire d'amour ensoleillée avec des zones d'ombre.

L'incipit montre un beau jeune voyou, Luca (George Pistereanu, remarqué pour son premier rôle dans If I Want to Whistle, I Whistle [+lire aussi :
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de Florin Serban), cheveux aux vents en scooter dans une campagne roumaine ensoleillée, près de la mer. Déjà, les deux facettes de sa personnalité sont visibles dans la fermeté de son corps musclé et dans la douceur de son visage un peu poupin. Cette dureté, on la retrouve d'emblée quand il est amené au commissariat et aligné avec d'autres suspects (puis relâché faute de preuves) concernant un crime qui reste d'abord mystérieux – on sait simplement qu'il implique une jeune fille qui l'aime mais qui est condamnée à perdre la vie des mains de brutes épaisses auxquelles Luca doit de l'argent. On apprend un peu plus tard que le crime en question consiste à séduire des jeunes filles pour les convaincre de vendre leurs corps – le titre du film renvoie d'ailleurs au surnom choisi par la police pour désigner ce genre de délinquants. D'un autre côté, Luca est très doux avec le vieux grand-père malade dont il est responsable malgré son jeune âge, et son apparente indifférence vis-à-vis des autres gens qui l'entourent fait parfois place à de fugaces moments de gentillesse nonchalante.

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La vie facile en apparence qu'il a gagnée si durement, une existence faite de voitures de luxe conduites à toute allure et de filles qu'il n'a qu'à claquer des doigts en leur demandant de le suivre pour qu'elles s'exécutent, prend un tour nouveau quand il rencontre la seule fille qui sait mettre un sourire sur son visage rond mais fermé. Il s'agit de Veli (Ada Condeescu, qui donnait déjà la réplique à Pistereanu dans le film de Serban), une beauté naturelle, bronzée, éclatante de santé, qui est aussi la seule à ne pas perdre de vue son libre-arbitre en sa présence – si elle lui dit souvent oui, c'est parce qu'elle le veut bien.

La rafraîchissante histoire d'amour qui s'épanouit alors sur le soleil estival efface presque complètement dans l'esprit du spectateur le souvenir des faits sinistres exposés au début du film, et des blessures et égratignures qu'il s'infligeait alors comme pour se punir. Cependant, "quelque chose de mauvais" demeure en lui, comme il l'avoue à sa tendre "princesse". Soudain, alors qu'on était transporté par la beauté du jeune couple et la pureté de leur amour, un affreux doute fait irruption dans nos esprits, et on songe de nouveau à l'image du cadavre de la première jeune fille. Ainsi, après nous avoir relaté une histoire d'amour lumineuse, Mitulescu l'entâche de cet odieux soupçon et force Veli à un sacrifice qui prouve et dément en même temps la possibilité de l'amour véritable.

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