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KARLOVY VARY 2011 East of the West / Croatie

Marija’s Own s'amuse

par 

De temps en temps, un film fait irruption que les programmateurs, théoriciens du cinéma et critiques ont du mal à classer et qui soulève des débats sur l'essence de la fiction et du documentaire. Un titre de ce type vient de faire son avant-première européenne dans la compétition "East of the West" du Festival de Karlovy Vary : Marija’s Own de Željka Sukova.

Sukova est une des trois petites-filles de la Croate Marija Violić, décédée en 2004. Les deux autres sont Danira (interprétée dans le film par Mila Čuljak) et Nina Violić (qui dans la réalité est une comédienne de théâtre et de cinéma connue dans le pays, notamment pour ses rôles dans Forest Creatures [+lire aussi :
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). Les trois femmes chérissent les souvenirs qu'elles ont de leur grand-mère, dont la tombe est restée sans inscription. Elles décident donc d'organiser une fête en l'honneur de Marija, à laquelle elles invitent ses amis et voisins. Ce qu'elles proposent à chaque invité est de dessiner une décoration pour la tombe. La meilleure composition sera retenue.

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Pour animer la fête, les petites-filles de Marija ont choisi un groupe formé par trois drôles de jeunes munis de synthétiseurs, d'ordinateurs, de boîtes à rythme, d'une clarinette et d'une guitare. Pour les invités, ils ne sont que des gamins anonymes, mais le public de Karlovy Vary a sans nul doute reconnu le célèbre groupe électro tchèque Midi Lidi. C'est que Sukova est mariée à Aleš Suk, un jeune réalisateur tchèque de renom qui en plus de s'occuper du montage du film de son épouse, a amené l'année dernière Midi Lidi sur la côté croate, où ils ont donné un concert, devant une audience particulièrement restreinte, sur une plage proche de la ville de Marija, Rijeka.

Voilà un des éléments qui rend le film difficile à classer. Dans le domaine du documentaire, on reconnaît les genres "participatif" et "interventionniste", qui permettent au réalisateur non seulement d'enregistrer et de manipuler le réel, mais aussi de participer à sa création. Le film pose de nouveau l'éternelle question de la nature du documentaire et de son lien avec le réel, mais pour éviter de trop longs débats, on l'a qualifié de "docu-fiction" et de film hybride.

Quel que soit le genre auquel il appartient, Marija’s Own est un film délicieux dont les personnages hauts en couleurs échangent des dialogues savoureux sous l'emprise du vin rouge, mettent en scène une "séance de deuil" surréaliste dans une décharge près de la mer et dansent sur la musique de Midi Lidi. Le montage a intégré dans le film de vieilles vidéos de Marija et ses petites-filles, ce qui contribue à créer un efficace mélange de nostalgie et de joie.

Ce film a été produit par Udruga UKUS.

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(Traduit de l'anglais)

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