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Death of a Superhero : le cercle de la vie et le sablier brisé

par 

A l’adolescence, flirter avec le danger est une tentation relativement banale, mais Donald, 15 ans, personnage principal de la production majoritaire allemande Death of a Superhero [+lire aussi :
bande-annonce
fiche film
]
a une raison bien plus profonde de jouer avec sa vie en esquivant un train au dernier moment ou en faisant l’équilibriste sur la rambarde d’un pont : il a une leucémie et ses chances de survie sont minimes. Dévoilé à Toronto et projeté hier en compétition au Festival de Cinéma Européen des Arcs, le 3ème long métrage de l’Irlandais Ian Fitzgibbon dépoussière habilement un sujet mélodramatique très classique en injectant dans la fiction des séquences d’animation agressives, reflets de l’imagination et des dessins de son jeune protagoniste torturé par la perspective de la mort. Des incursions de l’inconscient qui donnent au film un caractère singulier sous la surface assez lisse des thématiques entrecroisées reliées à l’adolescence (la quête de l’amour et le désir, l’école, les copains, les soirées, la solitude, les parents…) et à la maladie (les traitements, l’hôpital, l’espoir et le désespoir des proches, les séances initiatiques tendance Will Hunting avec le psychologue…).

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Ecrit par Anthony McCarten d’après son propre roman, le scénario de Death of a Superhero voit Donald (Thomas Brodie-Sangster) essayer d’expulser ses tourments par l’art à travers un personnage de super héros harcelé par le machiavélique The Glove et par son assistance, une infirmière à l’érotisme cuir. Autant de symboles de sa maladie qui viennent hanter ses cauchemars, cimetière et fosse de seringues à l’appui. Dans la réalité, l’adolescent, quasiment toujours coiffé d’un bonnet cachant sa calvitie médicale, tente de faire bonne figure à l’école et en dehors. Mais malgré les encouragements de ses parents qui espèrent une rémission, l’idée du suicide plane ("je ne vais pas mourir comme une vieille dame", "maman, regarde-moi, je suis foutu") et il doit se plier à un suivi thérapeutique qui va dénouer peu à peu ses conflits intérieurs (avec Andy Serkis dans le rôle du psychologue). Car Donald est aussi un adolescent comme les autres et il voudrait sortir pour la première fois avec une fille, un désir d’autant plus aigu que le cercle de sa vie se rétrécit. Il se rapproche alors de la rebelle Shelly (Aisling Loftus), mais rien ne sera facile tandis que guette l’image du sablier brisé.

Bien rythmé par de très nombreuses séquences musicales (souvent extraites directement du iPod du protagoniste), adouci par une photographie lumineuse (signée Tom Fährmann) et porté par le charisme de son interprète principal, Death of a Superhero réussit à surpasser quelques éléments moins convaincants (notamment la résolution "obligatoire" des problèmes familiaux et affectifs). Au final, ce film électrisé ponctuellement par l’animation, laisse une empreinte et l’impression d’un mélange intéressant, même si l’expérience n’est pas totalement aboutie.

Produit par les Allemands de Bavaria (qui assurent aussi les ventes internationales) et par les Irlandais de Grand Pictures, Death of a Superhero sortira en salles en 2012.

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