20/02/2012

Le docu-fiction français Jaurès [+lire aussi :
bande-annonce
fiche film], qui tient son nom de la station de métro, a fait son avant-première mondiale la semaine dernière dans la section Forum du Festival de Berlin, consacrée au cinéma innovant et d'avant-garde. À la fin de l'événement, le film a remporté le Prix du jury Teddy Award, un prix réservé aux oeuvres du festival qui évoquent des thèmes GLBTQ.

Ce long métrage a été réalisé par le Français Vincent Dieutre (photo), un habitué du Forum – il y a déjà présenté Desperate Rome, Tenebrae Lessons et My Winter Journey.

Jaurès, inventif dans son approche proche du collage de la réalité comme de la fiction, tente de reconstituer un récit à partir d'éléments très hétéroclites. Il est interprété par le réalisateur et Eva Truffaut (la fille de François Truffaut), qu'on voit regarder, discuter et commenter des fragments de vidéos tournées dans l'appartement de Simon, l'ancien amant de Vincent.

Simon habitant près de la station de métro du titre, où plusieurs réfugiés afghans ont installé leur camp (précisément sous le Pont Lafayette du Canal Saint-Martin), il a épousé leur cause. L'histoire des réfugiés et leur lutte est alors devenue le miroir de son histoire d'amour fantomatique avec Vincent, les deux n'existant apparemment qu'en fonction d'autres élements.

Le film, tourné dans un format de vidéo numérique, est un puzzle improvisé qui non seulement décrit le quartier parisien où il se déroule, mais tente de représenter une histoire d'amour avec quelqu'un qu'on ne voit pas vraiment, puisque le vrai Simon (dont le nom et autres détails personnels ont été changés pour le film) n'apparaît jamais à l'écran.

Comme les autres travaux de Dieutre, le film n'est ni complètement fictionnel, ni totalement documentaire, et il inclut des emprunts au théâtre et à l'art contemporain.

Jaurès a été produit par Stéphane Jourdain pour La Huit Production en coproduction avec Cinaps TV. Son distributeur français est La Huit.

(Traduit de l'anglais)