13/03/2012 - La crise grecque est au coeur du Festival du documentaire qui bat son plein à Thessalonique, mais le cocktail révolutionnaire de cette édition a aussi des saveurs espagnoles ou égyptiennes

La civilisation grecque antique continue de fournir au monde des raisons de s'intéresser au pays, comme le montre le documentaire britannique The World’s First Computer de Mike Beckham, au programme aujourd'hui au 14ème Festival du documentaire de Thessalonique. Ce film explique en effet comment les Grecs ont il y a plus de deux millénaires créé le premier genre d'ordinateur, le mécanisme d'Anticythère, mais aussi fascinant que le documentaire soit, il pourrait avoir du mal à briller parmi tous les titres évoquant des thèmes beaucoup plus actuels.

Le titre d'ouverture, Indignados [+lire aussi :
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fiche film], a donné le ton. Ce nouveau film de Tony Gatlif, tiré du pamphlet controversé Indignez-vous de Stéphane Hessel, relate les occupations de lieux publics qui ont animé l'année dernière toute l'Europe, l'Américque et le monde arabe. En Grèce, ce mouvement a fait surface plus tard, mais il a bien eu lieu, comme Yorgos Pandeleakis le prouve avec 155 Sold, récit à la première personne des événements qui ont marqué le long week-end du vote par le Parlement grec du premier plan d'austérité.

Syntagma Square de Katerina Patroni, qui fait partie de la série Docville, qui réunit des documentaires sur la vie des villes grecques aujourd'hui, présente un regard encore plus précis sur le même sujet : le film se concentre sur trois personnages du mouvement Occupy d'Athènes. Children of the Riots de Christos Georgiou compare quant à lui les émeutes récentes à celles qui ont suivi l'assassinat d'Alexandros Grigoropoulos en décembre 2008 – une tragédie transformée l'année dernière en fiction dans Wasted Youth d'Argyris Papadimitropoulos et Jan Vogel, le film d'ouverture de Rotterdam.

Les époques intéressantes ont toujours donné lieu à des documentaires intéressants : l'état de crise actuel de la Grèce appelle l'analyse. Ainsi, dans Toxic Crisis, Omiros Evangelinos essaie de mesurer le degré de désintégration des structures de l'État. Greece, I Am Facing Taxing Times! de Serafim Dousias et Krisis, de Nikos Katsaounis et Nina Maria Paschalidou, commentent quant à eux les effets de la crise économique sous un angle plus personnel. De son côté, le journaliste rock star Stelios Kouloglou passe à la loupe les théories du complot financières qui tentent d'expliquer le chaos du monde dans Oligarchy.

(Traduit de l'anglais)