21/03/2012 - Le film des soeurs Coulin arrive sur les écrans transalpins le 23 mars assorti d'une interdiction aux – de 14 ans motivée par un "risque d'émulation"

"L'effet d'entraînement pour les jeunes, les comportements extrêmement transgressifs montrés - notamment dans les scènes de conduite dangereuse et celles où les personnages fument en dépit de leur condition de santé – et les difficultés des jeunes du film à gérer leur propre comportement comporte un risque d'émulation vis à vis des mineurs qui ne sont pas encore en mesure de percevoir le sens profond du film" : voilà, une semaine l'après l'annonce de sa décision (lire l'info en italien), la motivation officielle de la commission de censure italienne pour interdire aux moins de 14 ans 17 filles [+lire aussi :
bande-annonce
fiche film] de Delphine et Muriel Coulin.

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Que ce premier long métrage des soeurs françaises, présenté à la Semaine de la critique du dernier Festival de Cannes (lire l'article) et récompensé du Prix spécial du jury au dernier Festival de Turin, ne soit pas exactement "politiquement correct", c'est certain : il dépeint une grossesse collective inconsciente et des mineures qui traitent le sexe avec désinvolture, ne prennent pas de précautions et consomment alcool et tabac pendant la gestation. Il est cependant décevant de constater à quel point la commission de censure italienne fait peu confiance à l'intelligence des adolescents du pays : "Le film a été montré dans une vingtaine de pays, de l'Inde aux États-Unis, y compris dans des écoles", a souligné Muriel Coulin hier, lors de la présentation du film à Rome (où elle s'est rendue seule, sa soeur en étant à son huitième mois de grossesse, par un pur effet de coïncidence), or "il n'y a eu aucun problème : au contraire, les jeunes ont eu des réactions constructives et ils en ont discuté".

"Cette interdiction me surprend dans un pays dont l'ancien président du Conseil s'est fait offrir pour son anniversaire une mineure", a ajouté Coulin. Elle admet toutefois avoir reçu en France nombre de critiques, dont celle de faire "l'apologie de la grossesse collective". "Ceux qui disent cela n'ont pas compris le film. La grossesse collective est une belle utopie, mais ce n'est certainement pas le meilleur moyen de se rebeller", se défend la réalisatrice. La partie n'est pas perdue : la décision de la commission pourrait être révoquée en appel, a confirmé Vieri Razzini de la société de distribution italienne Teodora, qui lance 17 filles vendredi (23 mars) sur une trentaine de copies.

(Traduit de l'italien)