15/06/2012 - La Mostra de Pesaro va proposer un portrait de l'Italie contemporaine à travers une rétrospective complète de l'oeuvre de Moretti et une riche sélection de documentaires

La 48ème édition de la Mostra du nouveau cinéma de Pesaro (25 juin-2 juillet) proposera un portrait de l'Italie contemporaine à travers une rétrospective complète de l'oeuvre de Nanni Moretti (organisée avec Cinecittà Luce et la Fondation Centro Sperimentale di Cinematografia – Cinémathèque nationale) et une riche sélection de documentaires. Il s'agit d'oeuvres qui, comme le rappelle le directeur artistique de l'événement, Giovanni Spagnoletti, "analysent certains des problèmes et des principaux événements de ces cinq dernières années, du tremblement de terre de l’Aquila et autres désastres naturels à la question de l'école, en passant par l'émigration, la crise économique et l'urgence en matière de logement. Nous présentons un gros plan nourri sur le cinéma du réel, qui semble être devenu un des terrains d'expérimentation de prédilection de l'audiovisuel contemporain, pour ne pas dire le premier - les chiffres relatifs à la production documentaire sont vraiment surprenants : on est passé de 359 films en 2008 à 373 en 2009, 485 en 2010 et 519 en 2011, et ce en dépit d'une crise économique généralisée, en particulier dans le secteur du spectacle".

"Nous espérons que le prochain gouvernement accordera à la culture l'attention qu'elle mérite. C'est un des premiers devoirs d'un État démocratique", fait observer le président du festival, Bruno Torri, soulignant qu'après les réductions de budget de ces dernières années, "Pesaro a un budget 24 fois inférieur à celui du Festival de Rome".

Malgré la crise, la Mostra proposera des soirées d'avant-première "à ciel ouvert", sur la place principale de Pesaro. À cette occasion, le public va pouvoir découvrir le drame allemand Barbara [+lire aussi :
critique
bande-annonce
interview : Christian Petzold
fiche film] de Christian Petzold, déjà acclamé et primé partout en Europe, ainsi qu'une section compétitive comprenant sept films représentant des points chauds de la production cinématographique mondiale, tous placés sous l'enseigne du "nouveau cinéma" – comme le docu-fiction italien Un Consiglio a Dio de Sandro Dionisio (produit par Gianluca Arcopinto), Les Enfants de Sarajevo (t.o. Djeca) d'Aida Begic, Unten Mitte Kinn (t.i. Lower Upper Cut) de l'Allemand Nicolas Wackerbarth, La Jubilada (The Retired) de Jairo Boisier Olave et Sharqiya d'Ami Livne.

Un hommage sera rendu au Nouveau Cinéma allemand pour les cinquante ans du Manifeste d'Oberhausen qui comprendra des oeuvres d'Herzog, Straub, Reitz, ou encore Kluge. Deux ateliers dirigés par Gianfranco Pannone et Simone Massi amèneront en outre les participants à escalader la barrière entre ceux qui produisent les films et ceux qui les exploitent.

(Traduit de l'italien)