email print share on Facebook share on Twitter share on LinkedIn share on reddit pin on Pinterest

INDUSTRIE France

Au-dessus du volcan

par 

- L’onde de choc de la tribune de Vincent Maraval sur la surévaluation des cachets rebondit depuis dix jours à travers le cinéma français

L’impétueux Vincent Maraval (photo - vendeur international et producteur chez Wild Bunch) a frappé un grand coup avec sa tribune publiée le vendredi 28 décembre dans le quotidien Le Monde. Stigmatisant la surévaluation des rémunérations de certains comédiens et metteurs en scène français, et pointant des échecs économiques de films "parce qu’ils coûtent beaucoup trop cher", le texte avait les apparences d’un striptease plutôt désinhibant dans un milieu professionnel assez pudique en la matière, le cœur du propos se connectant à plusieurs sujets effleurés par l’actualité récente, en particulier la concentration des financements sur certains longs métrages (lire l’article - et l’interview de Jean-Paul Salomé).

(L'article continue plus bas - Inf. publicitaire)
Hot docs EFP inside

Cependant, le style virulent de la tribune à base de "name dropping" et son dérapage (plus ou moins contrôlé) vers une mise en cause du système de financement du cinéma français orchestré par le CNC ont suscité un emballement médiatique sans précédent. Des contre-vérités poujadistes (les impôts engraissent les acteurs de films qui ne rapportent rien) ont commencé à circuler dans le grand public, rebondissant à l’infini via Internet et obligeant de nombreuses personnalités du 7ème art (ministre de la Culture, producteurs comme Thomas Langmann de La Petite Reine, Marc Missonnier de Fidélité Films ou Christine Gozlan de Thelma Films, critiques, institutionnels) à mettre en place des contre-feux explicatifs, eux-mêmes immédiatement commentés, etc… Bref, la frénésie a atteint des sommets d’ébullition, épicée par les réactions indignées des artistes dont les noms avaient été jetés en pâture au public (entre autres Philippe Lioret et Dany Boon).

Tandis que les salles de cinéma en France ont enregistré le score enviable de 204,26 millions d’entrées en 2012 (néanmoins en recul de 5,9 % par rapport à l’exceptionnelle année 2011 et avec six mois consécutifs de baisse au second semestre) et que la part de marché des films nationaux s’élève à 40,2 % (contre 45,3 % pour les productions américaines), le tumultueux passage à l’acte de Vincent Maraval a ouvert la fenêtre à des vents potentiellement aussi positifs (un assainissement éventuel de quelques excès en production) que négatifs (une "guerre civile" dans le cinéma français dont personne ne sortirait indemne). Devenu spectaculairement une figure hautement médiatique, l’électron libre de Wild Bunch devra désormais user à bon escient de ce nouveau pouvoir "politique" au sein d’une industrie cinématographique française dont l’union a fait jusqu’à présent la force.

(L'article continue plus bas - Inf. publicitaire)

Vous avez aimé cet article ? Abonnez-vous à notre newsletter et recevez plus d'articles comme celui-ci, directement dans votre boîte mail.

Privacy Policy